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Lechler, la petite marque qui grignote

Publié le 9 avril 2010

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
A son échelle de marque émergente, alternative aux "majeurs", comme l'indique Gérard Martin, Lechler a réussi à progresser en 2009. Et envisage l'avenir avec une certaine sérénité tout en reconnaissant que le marché actuel manque...
A son échelle de marque émergente, alternative aux "majeurs", comme l'indique Gérard Martin, Lechler a réussi à progresser en 2009. Et envisage l'avenir avec une certaine sérénité tout en reconnaissant que le marché actuel manque...
...de cohérence, voire de clairvoyance…

Dans le contexte difficile qui a caractérisé tout l'exercice écoulé, Lechler a donc réussi à tirer son épingle du jeu. "Nous avons fait mieux que le marché, ce qui est bien entendu satisfaisant. Toutefois, il convient aussi de relativiser cela car à périmètre constant, nous n'aurions pas fait mieux que le marché", indique avec transparence Gérard Martin, directeur de l'activité Lechler France. En fait, les performances de la marque italienne s'expliquent par la signature d'accords avec de nouveaux distributeurs, sur des zones de chalandise non négligeables comme Caen ou Lyon par exemple, et notamment par deux contrats scellés en décembre. S'il n'y a pas lieu de se laisser aller à l'euphorie la plus débridée, on peut tout de même y voir un signe de dynamisme et de renforcement de l'attrait de la marque. C'est d'ailleurs ce qui réjouit le plus Gérard Martin : "Nous sommes une marque alternative à celles des grandes multinationales, mais contrairement à ce qui se passait il y a quelques années, les distributeurs manifestent un réel intérêt à notre égard et ne nous choisissent plus entre guillemets par défaut simplement pour que nous ne soyons pas chez un distributeur concurrent".

Les stocks se sont reconstitués

Le début d'année est venu confirmer l'allant de Lechler, et son dirigeant affirme respecter son prévisionnel, cette fois au-delà de toute variable de périmètre constant. A ce propos, un nouveau distributeur pourrait commercialiser la marque dans les deux mois à venir. L'activité globale est d'ailleurs plus soutenue, même si les volumes sont toujours à la baisse : "Le marché se porte mieux qu'à la même période en 2009 ; il est assurément moins atone. J'en veux par exemple pour preuve que nous avons eu beaucoup moins de missions de dépannage au premier trimestre 2010, ce qui tend à signifier que les stocks sont reconstitués. Cependant, et sans cynisme aucun, il faut aussi reconnaître que les conditions climatiques, grêle et routes rendues piégeuses, ont favorisé l'activité". Toutefois, ce 1er trimestre 2010 pourrait s'apparenter à l'arbre qui cache la forêt tant les traditionnelles grilles de lecture du marché apparaissent désormais inappropriées. "Il n'y a plus vraiment de cohérence sur notre marché et il sera un jour ou l'autre nécessaire que tout le monde se remette face à la réalité. Ainsi, alors que le marché accuse un déclin depuis plusieurs années, et un déclin significatif de surcroît, on voit arriver de nouveaux entrants… Vous trouvez cela logique ?", s'étonne Gérard Martin.

"La profession de distributeur n'est pas en péril"

En filigrane, resurgissent aussi les interrogations actuelles sur le rôle de la distribution et sa pérennité. Certains accords en vigueur et les négociations entre les principaux fabricants de peinture et les donneurs d'ordre posent clairement question et inquiètent les distributeurs indépendants. "Le risque est de voir les distributeurs devenir un élément "intégré" des fabricants, dépourvus de marge de manœuvre. Or, tout en sachant évoluer, les distributeurs doivent rester sur leur cœur de métier et actuellement on cherche à les en éloigner. De plus, certaines pratiques économiques sont aberrantes", lance Gérard Martin avant d'ajouter : "En revanche, je ne suis pas fondamentalement inquiet sur l'avenir de cette profession. La concentration se fait sentir, mais elle ne pourra pas aller beaucoup plus loin car la distribution restera un service de proximité". Selon lui, cette situation profite d'ailleurs à Lechler, ce qui lui inspire cette formule : "Par rapport à notre développement, nos meilleurs alliés sont actuellement les grandes multinationales de la peinture…".

FOCUS

Réflexions sur la formation

Lechler a aussi déploré un fléchissement des demandes de formation en 2009, aussi bien dans son centre de formation de Côme que dans les opérations organisées localement dans l'Hexagone. "Il a fallu aller chercher les stagiaires", reconnaît ainsi Gérard Martin avant d'élargir le débat : "En fait, les fabricants de peinture ne parviennent pas à valoriser la formation. Le problème se situe plus à ce niveau qu'il ne relève des carrossiers. En lien avec les apporteurs d'affaires, il faudrait trouver un système d'incitation. En outre, le problème de
la productivité et des plannings est essentiel et il faudrait pouvoir trouver un substitut au poste du stagiaire pour ne pas gêner la production de la carrosserie concernée".

ZOOM

La péremption des pots de peinture en question…

La peinture à basse teneur en COV présente la particularité d'avoir une date de péremption. Une précaution nécessaire car la peinture périmée nuit directement à la qualité du travail. Actuellement, la date de fabrication des produits figure sur l'emballage pour l'information des carrossiers. Mais cela ne suffit vraisemblablement pas et des tonnes de produits sont détruites par les fabricants de peinture… Ces derniers réfléchissent donc à un autre moyen de donner l'information à l'utilisateur final, le plus simple étant d'opter pour le "modèle yaourt" faisant apparaître la date de péremption sur l'emballage. Mais tous les fabricants ne sont bien entendu pas d'accord… A suivre.

Photo : "Désormais, les distributeurs manifestent un réel intérêt à notre égard", explique Gérard Martin.

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