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Le partage de localisation toujours source d'anxiété

Publié le 5 mars 2018

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Une étude internationale récente de Here Technologies montre que les populations se sentent stressées ou vulnérables face au partage de données de localisation. Un frein potentiel aux nouvelles mobilités.

 

Le règlement européen sur la protection de la données (RGPD) a intérêt à tenir toutes ses promesses. Selon les résultats d'une étude récente menée par Here Technologies dans huit pays à travers le monde, plus de trois personnes sur quatre (76 %) se disent stressées ou vulnérables face au partage de données de localisation. Un sentiment engendré notamment par le fait qu'une personne sur cinq (20 %) juge avoir le total contrôle de ses données de localisation.

 

Ces craintes sont justifiées. Here Technologies rapporte en effet que 44 % des 8 000 sondés partagent leurs données de localisation sans même le vouloir. Ils sont deux sur cinq à voir leurs informations personnelles partir vers plus d'applications qu'il ne le pensent. Une situation qui encourage 51 % des personnes à imaginer sérieusement l'utilité d'un robot intelligent capable de gérer la confidentialité.

 

Le véhicule autonome épargné

 

La pratique n'a pourtant rien de rare chez les sondés, dont 65 % disent avoir déjà consciemment partagé leurs données avec une application. Toutefois, ce phénomène de défiance peut constituer un frein sérieux aux nouveaux services et solutions techniques de mobilité. Si une personne sur quatre se déclare être suffisamment informée du devenir de ses données de localisation, moins de 20 % des interrogés pensent que la collecte des données de localisation sera utilisée à bon escient. Retenons néanmoins que 72 % sont disposés à partager leurs données de localisation avec leur voiture autonome afin de définir les meilleurs itinéraires possibles.

 

L'autre point positif de l'étude de Here Technologies repose sur le fait que "70 % des personnes interrogées accorderaient l'accès à un collecteur de données, à la condition de savoir pourquoi les données de localisation sont nécessaires, à quoi elles servent, et qu'elles sont protégées, stockées en toute sécurité ou systématiquement supprimées", lit-on dans la synthèse. De même, environ 70 % des répondants autoriseront l'accès s'ils peuvent plus facilement modifier leurs paramètres, interdire l'accès et effacer leur historique. Encore faut-il rassurer par le cadre légal. Moins d’une personne sur cinq fait confiance aux lois et règlements relatifs à la protection des données de localisation.

 

Bilan par pays

 

Les Français expriment le "paradoxe de la protection de la vie privée" le plus évident entre de fortes inquiétudes à l'égard du partage de leurs données, mais le moins de disposition à utiliser des paramètres qui pourraient leur donner plus de contrôle sur leur vie privée.

 

La sécurité est primordiale pour les Allemands et ils partagent leurs données avec moins d'applications que la moyenne mondiale.

 

Les consommateurs britanniques sont les moins anxieux et les moins restrictifs.

 

Les Néerlandais valorisent à la fois les services personnalisés et les paramètres qui leur donnent un contrôle accru de leurs données.

 

Les Américains font plus confiance aux entreprises qu’au gouvernement quand il s’agit de données de localisation.

 

Les consommateurs japonais sont les plus inquiets et limitent fortement l'accès à leurs données.

 

Les Brésiliens sont ceux qui partagent leurs données le plus aujourd'hui, surtout dans un contexte social.

 

Les consommateurs australiens sont plus prudents quant au partage de leurs données de localisation et plus préoccupés du manque de transparence de certains collecteurs de données que la moyenne mondiale.

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