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La logistique du dernier kilomètre s’intéresse… et se met au VE

Publié le 30 octobre 2012

Par Armindo Dias
4 min de lecture
Plusieurs politiciens, chargeurs, transporteurs et constructeurs ont rappelé que les véhicules électriques répondaient parfaitement à la problématique de la logistique du dernier kilomètre. Ils se sont pour la plupart appuyés sur des initiatives concrètes. Ces responsables étaient réunis dans le cadre d’un colloque organisé par l’Avere France.
Olivier Paturet, directeur de la Business Unit Zero Emission de Nissan Europe.

Les véhicules électriques sont la solution idoine en matière de livraison dans les centres-villes. Plusieurs acteurs impliqués dans la logistique, l’industrie automobile ou l’aménagement du territoire l’ont rappelé à l’occasion d’un colloque organisé par l’Avere France (“Derniers kilomètres électriques : rencontres nationales de la logistique et de la livraison en VE”). Sia Conseil, cabinet de conseil en management, a ainsi rappelé qu’une logistique électrique coûtait 80 fois moins à la société qu’une logistique urbaine s’appuyant exclusivement sur du Diesel. “Le transport de marchandises en ville se fait aujourd’hui à plus de 50 % avec des véhicules légers, il occupe la voirie jusqu’à 30 % et il est à l’origine, d’une part, de 70 % des émissions de particules et, d’autre part, de 35 % des émissions d’oxydes d’azote ou NOx”, a souligné Jean-Pierre Corniou, le directeur général adjoint de Sia Conseil. Les professionnels de la logistique ne se croisent pas les bras pour autant : nombre d’entre eux ont déjà pris quelques initiatives. Le logisticien Deret a par exemple commencé à se pencher sur la problématique de l’environnement et à s’équiper de véhicules plus propres dès 2009. Cette société de transport et de logistique exploite à ce jour 52 camions électriques.

Deux millions de kilomètres parcourus

“Ils ont parcouru de l’ordre de deux millions de kilomètres, ceux qui les conduisent ont été formés à l’éco-conduite et la moitié de cette flotte est exploitée en Ile-de-France”, a précisé Jean-Luc Fournier, le directeur des relations publiques de Deret. Les choses pourraient pourtant ne pas en rester là : Deret s’apprête en effet à coopérer avec Renault Trucks, un constructeur qui propose des véhicules équipés de motorisations hybrides, mais aussi fonctionnant au gaz naturel ou à l’électricité (ici, son modèle phare est le Maxity Electrique). L’offre en matière de véhicules électriques à vocation logistique est par ailleurs appelée à évoluer. Pour preuve : Patrick Souhait, le directeur général de Muses, une société spécialisée dans la conception de véhicules électriques de livraison urbaine, a annoncé que le catalogue de l’entreprise s’enrichirait d’un nouveau modèle courant 2013 (il reposera toujours sur la plateforme Mooville). “Il affichera un volume utile de 10 à 14 m3 et une charge utile de 1 200 kg”, a précisé Patrick Souhait. Il n’empêche, le développement du véhicule électrique en général va encore devoir nécessiter quelques efforts de la part des pouvoirs publics. Des constructeurs ont aussi tenu à souligner, lors du colloque organisé par l’Avere France, que la France n’était pas encore le bon élève du VE en Europe.

Nissan plébiscite le Japon, la Californie et la Norvège

Nissan a pour le moins tenu à le faire savoir, et ce, par la voix d’Olivier Paturet, le directeur de la Business Unit Zero Emission de Nissan Europe. “Le véhicule électrique se développe aujourd’hui surtout au Japon, en Californie et dans le nord-ouest de l’Europe avec la Norvège et les Pays-Bas”, a relevé Olivier Paturet. Le responsable a également indiqué que certains pays investissaient beaucoup plus que d’autres dans l’électrique via des aides directes et indirectes, à commencer par la Norvège. “La Leaf est aujourd’hui le huitième véhicule le plus vendu en Norvège”, a noté à ce titre le responsable de la Business Unit Zero Emission de Nissan Europe. Olivier Paturet a en outre indiqué que la production du VUL électrique e-NV200 démarrera début 2013 et qu’il sera aussi disponible dans une version taxi (le NV 200 actuel a déjà été retenu par la Ville de New York pour être le “Taxi de demain”). Bref, de quoi peut-être permettre aux politiques d’atteindre certains de leurs objectifs en matière de VE. “Le plan national de développement du VE de 2009 vise à comptabiliser 2 millions de VE sur les routes françaises d’ici à 2020” a rappelé Daniel Canepa, le préfet de la Région Ile-de-France. Un plan régional ambitionne de totaliser 400 000 véhicules hybrides et électriques en Ile-de-France d’ici à 2020. “Nous devrions privilégier les charges longues aux charges rapides”, a aussi indiqué Daniel Canepa.

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