La France, futur leader du big data?

Vivement souhaité par l'Etat dans le cadre de la "Nouvelle France Industrielle", la transformation numérique du pays a pris un nouveau tournant mercredi dernier. Dans les locaux de Cap Digital, pôle de compétitivité dédié à la tâche, ont été lancés les premiers Challenges Big Data. Un concours qui favorisera la rencontre entre de grandes entreprises, détentrices de données, qui poseront des problématiques concrètes à de petites start-up du secteur chargées d'y répondre en exposant leurs propres solutions et leurs propres idées.

60 millions d'euros pour 55 challenges

Présente pour ce lancement, Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat en charge du Numérique, a exprimé son souhait "de faire de la France le leader mondial du big data", estimant que "nous avons les meilleurs ingénieurs, mathématiciens et statisticiens au monde, donnant à notre pays un avantage compétitif certain". Alors que l'Etat soutiendra l'initiative moyennant un investissement de 60 millions d'euros sur trois ans, ce ne sont pas moins de 55 challenges qui seront organisés dans cinq centres de compétences basés à Paris, Lille, Lyon et Rennes.

Et alors qu'Axelle Lemaire a rappelé l'importance "de voir de grands groupes s'ouvrir au numérique en permettant à des start-up de bénéficier d'expériences de travail concrètes", Cap Digital a d'ores et déjà obtenu le soutien de prestigieux sponsors tels que Bouygues, EDF, Pôle Emploi, La Poste ou encore Axa. Directrice des Opérations de la compagnie d'assurance, Véronique Weill estime nécessaire "cette transformation vers un modèle où le client pourra échanger avec nous de multiples façons", le tout étant de créer "de nouvelles offres et de nouveaux services répondant précisément à ses besoins".

Le concept de "Magnadata"

Parmi les applications attendues, ces challenges devront permettre de proposer de nouveaux services aux demandeurs d'emploi en analysant les données de Pôle Emploi, d'améliorer le quotidien des citoyens dans le cadre de la Ville Intelligente ou encore d'offrir des solutions innovantes en matière de cyber-sécurité. Expliquant que "c'est en mettant des mots sur les choses qu'on arrive à les maîtriser", la secrétaire d'Etat a défendu le concept de "Magnadata" pour permettre une exploitation commune, pragmatique et responsable des données. Une manière de concilier développement du numérique et défense des droits et des libertés individuelles.