La France championne européenne des prises en charge de VHU
Cet automne, l’Ademe a dévoilé son habituel rapport "Automobiles", avec des données sur l’année 2019. Des informations chiffrées notamment sur le nombre de véhicules (utilitaires et particuliers) mis sur le marché et de véhicules hors d'usage (VHU) pris en charge en France.
2,7 millions de véhicules mis sur le marché
En 2019, selon des données collectées auprès du CCFA, 2 693 977 véhicules ont été mis sur le marché dans notre pays, soit une hausse de 2,3 % par rapport à 2018. Une augmentation légèrement inférieure à l’année précédente (+ 3,3 % en 2018 vs 2017), mais il s’agit bel et bien du nombre de mises sur le marché le plus important de la décennie.
Cette évolution favorable est amenée par la part d'utilitaires dans ces 2,7 millions : ils sont 479 698, soit là aussi un chiffre record dans les années 2010. Ce qui laisse le nombre de véhicules particuliers mis sur le marché en 2019 à 2 214 279. A noter que près de la moitié (49 %) de l’ensemble des véhicules sont des berlines.
Le nombre de VHU pris en charge en hausse
Les centres VHU agréés ont pris en charge 1 623 522 véhicules en 2019, soit une augmentation de 3,3 % en un an. En tonnage, la hausse est plus conséquente : + 4,9 % (1 815 027 tonnes). Là encore, l’évolution est moindre par rapport à 2018, malgré un plus grand nombre de primes à la conversion versées par l’État (376 831 en 2019, soit 18 % de plus qu’en 2018). "Il est possible que ces primes correspondent à des VHU envoyés en destruction en 2018, ce qui explique l’augmentation plus faible des VHU pris en charge par rapport aux chiffres de la prime à la conversion", analyse l’Ademe.
Dans le détail, 92 % des VHU sont des VP, soit près d’1,5 million, contre 130 731 VUL (et 511 cyclomoteurs à 3 roues). Ces véhicules proviennent majoritairement des particuliers (43,6 %), puis des concessionnaires et professionnels des réseaux des constructeurs (16,3 %), des compagnies et mutuelles d’assurance (14 %) et des garages indépendants (13,7 %). Des proportions qui ont peu varié en un an.
Des taux de réutilisation en constante progression
Environ les trois quarts des centres atteignent les objectifs du code de l’environnement : 76,7 % pour le taux de réutilisation et recyclage des matières non métalliques (3,5 % de la masse moyenne des véhicules), et 74,2 % pour le taux de réutilisation et de valorisation de ces matières (5 % de la masse moyenne des véhicules). Là encore, une progression est notée comparé à 2018.
Chiffre majeur du rapport, le taux de réutilisation et de valorisation, fixé par la directive VHU 2000/53/CE depuis 2015 à minimum 95 % de la masse moyenne des véhicules, a été atteint pour la première fois en 2019. L’objectif de taux de réutilisation et de recyclage de 85 % minimum de la masse moyenne des véhicules est lui aussi atteint (87,1 %).
VHU : la France meilleur élève européen
Nous l’avons vu ci-dessus, les prises en charge des VHU en France ont augmenté en France. Ce qui devrait encore renforcer sa place en Europe dans ce domaine. Le rapport de l’Ademe a repris des chiffres d’Eurostat pour comparer les chiffres des différents pays l’année précédente, en 2018 : avec ses plus d’1,5 million de VHU pris en charge, la France occupait la première place sur le continent, devant le Royaume-Uni (1,39 million) et l’Italie (1,03 million).
En revanche, on constate que si la France a atteint l’objectif de taux de réutilisation et de recyclage fixé à 85 % minimum de la masse moyenne des véhicules, elle ne se classe là que dans le ventre mou de l’Europe. 13 pays font mieux, dont l’Allemagne. Mais le Royaume-Uni et l’Italie sont derrière.
Et après ?
L’Ademe prévoit que les chiffres de 2020 seront impactés par les périodes de confinement, qui "ont ralenti et donc modifié l’activité des entreprises concernées" et "pendant lesquelles le nombre d’accidents de la route a fortement diminué".
Mais la crise sanitaire n’efface pas l’enjeu à venir pour les centres, qui devront appréhender la fin de vie des véhicules hybrides et électriques (400 ont été pris en charge par les centres VHU en 2019). Patrick Poincelet, président de la branche des recycleurs du CNPA, estime dans une interview à l’Ademe qu’il y a un manque de formation autour de ce sujet : "La composition matière de ces véhicules est assez mal connue des acteurs de traitement, et des questions subsistent sur les marchés du réemploi pour les batteries. […] Le traitement dans les centres est actuellement réalisé au cas par cas, avec très souvent l’intervention du constructeur dans le processus". Un groupe de travail a été lancé cette année par le CNPA pour améliorer la gestion de la fin de vie des véhicules hybrides et électriques.
Retrouvez ici l’intégralité du rapport de l’Ademe : Automobiles – Données 2019.
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