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"La carte devient un atout fondamental"

Publié le 7 novembre 2014

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
La division Automotive de TomTom fait sensation en cet automne, multipliant les lancements et les annonces avec les constructeurs. Jan-Maarten de Vries, VP stratégie produit et marketing, et Nicolas Burger, directeur marketing de TomTom Automotive, décryptent.
Jan-Maarten de Vries, VP stratégie produit et marketing

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Comment interpréter les multiples annonces du Mondial ?

NICOLAS BURGER. A l'image du partenariat avec Bosch, nous sommes de plus en plus reconnus comme apporteurs de solutions de qualité. Nous pouvons également évoquer le renforcement avec Toyota, qui traduit notre avancée dans la fourniture d'information trafic. D'ailleurs, nous sommes en train d'acquérir la plupart des comptes en Europe.

JA. Etait-ce difficile d'acquérir cette reconnaissance ?

NB. Il nous a fallu réinventer notre approche pour être capables de fournir les services de TomTom par brique et non d'un bloc, ce que les constructeurs exigent. Nous fournissons Nav App, contenant notre moteur de navigation, et l'IHM, qui viennent se connecter à d'autres services. Nous pouvons travailler dans un environnement prédéfini, qu'il soit Android, Linux ou encore QNX, ou sinon fournir le code source qui peut être manipulé par l'équipementier.

JA. Qu'attendent de vous vos partenaires ?

NB. La carte devient un atout fondamental dans l'optique de la conduite automatisée. Notre savoir-faire est imaginé dans une logique de solution globale. Nous devons nous interconnecter avec le Cloud pour garantir une fraîcheur d'information et une fraîcheur technologique, tout en apportant une nouvelle expérience, plus profonde, aux clients.

JA. Disposez-vous de votre propre Cloud ?

JAN-MAARTEN DE VRIES. Nous investissons dans TomTom Cloud. Nous l'utilisons comme une solution pour les démonstrations et devrions la lancer très prochainement. Cette plate-forme permet de consolider, de gérer et de synchroniser toutes les informations pour une expérience de navigation unifiée, allant de la préparation dans son salon jusqu'au dernier kilomètre à pied, que l'on utilise un PND, un système embarqué ou un terminal mobile. Toutes les informations peuvent être partagées avec son entourage.

JA. Que voulez-vous dire par "prochainement" ?

J-MdV. TomTom Cloud est prêt, nous entamons les négociations avec les clients potentiels, les constructeurs et les équipementiers, afin d'intégrer leur écosystème. Il comprend la cartographie et ses données spécifiques ainsi que des services.

JA. Sera-ce rétrocompatible avec le parc installé ?

NB. Nav Kit, qui compose le cœur de nos développements, dispose d'API permettant de connecter les véhicules à TomTom Cloud. Nos productions récentes seront donc compatibles dès lors que notre partenaire le réclamera. Ce qui ne fonctionne pas avec Renault, par exemple, qui, jusqu'à présent, n'a pas travaillé sur la base de Nav Kit. Ce sera fait sur la prochaine génération.

JA. Est-ce compatible avec les Clouds dans lesquels les constructeurs ont déjà investi ?

J-MdV. Nous sommes souples sur les approches d'hébergement. Nous savons que les constructeurs veulent garder la main sur leur Cloud, et notre vision agnostique laisse la liberté de choisir le schéma. Le logiciel nous appartient, mais l'hébergement est assuré par des prestataires spécialisés. Nous ne nous interdisons pas d'ouvrir les discussions avec des partenaires IT.

JA. Quelles sont vos prévisions ?

J-MdV. Que ce soit de série ou en option, les solutions embarquées vont conquérir chaque véhicule. Aussi, la navigation d'un point A à un point B n'existera plus en tant que telle, il faut désormais apporter un véritable contenu d'informations. Cela nous amènera doucement vers une autre tendance, la conduite autonome. Il y aura une diversité de solutions d'intégration de la navigation à bord, nous ne pouvons donc qu'entrevoir une croissance, et cela pousse le groupe TomTom aux investissements pour se positionner.

JA. Craignez-vous l'entrée en lice de Google ?

J-MdV. Beaucoup de gens estiment que c'est une menace. Or, si on regarde l'évolution de la navigation embarquée, elle a démarré sur les modèles haut de gamme pour se démocratiser ensuite, jusqu'à atteindre 25% de pénétration. A regarder les annonces du Mondial, on voit que le marché est structuré et que Google, comme Apple, ne va venir apporter qu'une brique fonctionnelle à un écosystème déjà créé, celle de l'utilisation du smartphone en voiture. TomTom aspire à couvrir les attentes des fabricants d'automobiles, nous n'adressons pas le même périmètre d'intervention et n'avons pas la même stratégie.

JA. La réduction des coûts entre-t-elle en ligne de compte stratégique ?

J-MdV. Nous avons tiré profit du travail effectué par la division PND pour fournir des solutions ajustées aux besoins des OEM, dans un temps réduit. TomTom va continuer dans cette voie et matérialiser sa stratégie avec une plate-forme unique modulable en fonction du partenaire. Cela aura pour effet de réduire les coûts d'acquisition pour le constructeur.

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