Hausses significatives des coûts d’usage des VP et VUL
Les calculettes des gestionnaires de flottes devraient pas mal fonctionner d’ici à la fin 2013 ! Les coûts d’usage moyens des VP et des VUL ont augmenté dans des proportions non négligeables, révèle la dernière mouture du TCO Scope. Il s’agit d’une étude statistique réalisée par l’OVE, qui chiffre le coût d’usage moyen de grandes catégories de véhicules en prenant en compte tous les éléments intervenant dans le TCO d’un véhicule (prix d’achat, frais financiers, valeur résiduelle, consommation, fiscalité, coûts d’entretien…), chaque grande catégorie et segment de véhicules donnant lieu à un prix de revient kilométrique moyen ou PRK (cette donnée est pondérée en fonction du poids de chaque véhicule dans les immatriculations de son segment et elle est établie en centimes d’euro TTC ou HT par kilomètre). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que des évolutions importantes se sont produites entre 2012 et 2013, tant en VP qu’en VUL.
En phase avec l’inflation
Le PRK de l’ensemble des VP affichant un coût total moyen pondéré de 37 252 euros pour un couple durée-kilométrage de 48 mois et 100 000 kilomètres est passé de 0,365 euro TTC/km en 2012 à 0,373 euro TTC/km en 2013, soit une hausse de 2,19 % (voir graphique : la décomposition en valeur et pourcentage du coût total moyen pondéré des VP). Certains segments de véhicules s’en sont bien sûr beaucoup mieux tirés que d’autres. Pour preuve : si le PRK des modèles du segment moyen-inférieur (Citroën C4, par exemple) a augmenté de 5,93 %, à 0,375 euro TTC/km, celui des modèles du segment supérieur (BMW Série 3, par exemple) a baissé quant à lui de 8,51 %, à 0,537 euro TTC/km. Le PRK du segment économique (Renault Twingo…) a enregistré de son côté une croissance de 3,13 %, à 0,230 euro TTC/km, celui du segment inférieur (Renault Clio…) une baisse de 2,6 %, à 0,262 euro TTC/km, et celui du segment moyen-supérieur (Peugeot 508…) une hausse de 1,62 %, à 0,438 euro TTC/km. “La baisse [importante enregistrée] dans le segment supérieur s’explique par une diminution du poids de la fiscalité de près de 22 % et qui s’explique elle-même par l’amélioration sensible des taux d’émission de CO2 de ce segment et ses conséquences sur le bonus-malus et la TVS”, explique l’OVE. Les différences de structures de coûts restent toutefois très importantes selon les segments (voir graphique : la structure de coûts comparée des VP en pourcentage).
Beaucoup plus que l’inflation
Les VUL ont-ils fait mieux que les VP au niveau de l’évolution de leur PRK entre 2012 et 2013 ? Pas vraiment. Ici, le PRK de l’ensemble des VUL affichant un coût total moyen pondéré de 27 614 euros, toujours sur la base d’un couple durée-kilométrage de 48 mois et 100 000 kilomètres, a bondi de 9,96 %, à 0,276 euro HT/km (voir graphique : la décomposition en valeur et pourcentage du coût total moyen pondéré des VUL). “Tous les postes du TCO global ont sensiblement augmenté en 2013 par rapport à 2012, notamment la dépréciation qui a évolué de près de 12 %, l’énergie qui a augmenté de 11 % et les coûts d’utilisation qui ont progressé de 6,4 %, explique l’OVE. Ces augmentations tiennent au fait qu’il y a eu, dans le classement des AAA, une baisse importante du nombre de véhicules fiscaux (- 17 %), compensée par une hausse conséquente du nombre de grands fourgons aux prix beaucoup plus élevés, ce qui a tiré vers le haut le PRK de l’ensemble des VUL.” Et bien évidemment, là aussi, il y a des différences de structures de coûts par segments, à ceci près qu’elles sont beaucoup moins sensibles qu’en VP (voir graphique : la structure de coûts comparée des VUL en pourcentage). Tous les segments de VUL sans exception ont en revanche enregistré une hausse de leur PRK. Celui des véhicules fiscaux a augmenté de 3,28 %, à 0,220 euro HT/km, celui des fourgonnettes de 3,86 %, à 0,242 euro HT/km, celui des fourgons de 2,93 %, à 0,316 euro HT/km et, enfin, celui des grands fourgons de 2,43 %, à 0,379 euro HT/km.
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ZOOM - Du côté des hybrides et VE
Lentement mais sûrement, les coûts d’usage moyens des véhicules électriques tendent à se rapprocher de ceux de leurs pendants thermiques. Pour preuve, d’après le TCO Scope, le PRK de la Renault Zoé Intens est de 0,408 euro TTC/km pour un coût d’usage total de 24 500 euros (il a été calculé sur la base d’un couple durée-kilométrage de 48 mois et 60 000 km). Or, celui d’une Renault Clio dCi 90 Intens est de 0,405 euro TTC/km. “La situation réelle est plus contrastée, tempère toutefois l’OVE. En effet, la méthode du TCO Scope applique une remise des constructeurs uniforme de 10 % au véhicule électrique et au véhicule thermique.” Et bien évidemment, dans la “vraie vie”, il n’en est pas ainsi : les remises sont sensiblement plus importantes pour les thermiques. Aussi, si on applique les remises accordées par les réseaux de concessionnaires en mai 2013, le PRK de la Renault Zoé Intens passe à 0,439 euro TTC/km et celui de la Renault Clio dCi 90 Intens à 0,370 euro TTC/km. “L’avantage en matière de coût d’usage au kilomètre revient donc assez largement au véhicule thermique”, analyse l’OVE.
Et il en est de même au niveau des utilitaires électriques. Ici, l’OVE a calculé que, dans la “vraie vie”, le PRK du Renault Kangoo ZE est de 0,339 euro HT/km (0,320 euro HT/km, sans prise en compte des réelles remises réseaux) et celui du Kangoo Express dCi 75 de 0,270 euro HT/km (0,323 euro HT/km, sans prise en compte des réelles remises réseaux). Autant dire, donc, qu’en attendant un réel rapprochement entre les thermiques et les électriques au niveau des coûts d’usage, nombre de professionnels devraient encore se tourner vers les hybrides. Les différences sont ici minimes. Le PRK d’une Toyota Yaris Hybrid 100h est de 0,296 euro TTC/km contre 0,299 euro TTC/km pour son équivalent en Diesel. Celui d’une Peugeot 508 Hybrid4 2.0 HDi est lui de 0,564 euro TTC/km, contre 0,566 euro TTC/km pour son équivalent Diesel en boîte mécanique (0,656 euro TTC/km si boîte automatique).
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