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GPA 26 quitte Caréco et rejoint Indra

Publié le 25 janvier 2012

Par Frédéric Richard
5 min de lecture
Le démolisseur automobile GPA 26, basé à Livron (Drôme), avait déjà résilié son contrat d’adhérent à la coopérative de démolisseurs Caréco l’été dernier, bien qu’il en ait été l’un des membres fondateurs. Désormais, il devient concessionnaire d’Indra SAS, filiale de Renault et de Sita Recyclage (Groupe Suez).
Le démolisseur automobile GPA 26, basé à Livron (Drôme), avait déjà résilié son contrat d’adhérent à la coopérative de démolisseurs Caréco l’été dernier, bien qu’il en ait été l’un des membres fondateurs. Désormais, il devient concessionnaire d’Indra SAS, filiale de Renault et de Sita Recyclage (Groupe Suez).

GPA fait partie des très grosses entreprises de démolition automobile en France, personne ne le conteste. Avec ses 7 000 à 8 000 véhicules annuels traités, ses 12 hectares de parc et ses 12 millions d’euros de CA…, la structure fait figure de poids lourd du secteur. A tel point qu’en 2003, la société a participé à la création de Caréco, la coopérative de déconstructeurs au sein de laquelle chacun fait partager ses bonnes pratiques aux autres adhérents. “Un fonctionnement vertueux”, comme le concède aisément Johan Renaud, directeur opérationnel de GPA. Pour autant, l’été dernier, “Caréco a souhaité s’orienter vers une démarche plus proche de la franchise, ce qui ne nous a pas convenu. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes écartés de la coopérative”, reconnaît-il aujourd’hui. En effet, GPA, qui jouit localement d’une forte image avec son nom, voit la stratégie d’image commune visée par Caréco d’un assez mauvais œil, pensant perdre ce sur quoi l’entreprise capitalise depuis plus de soixante ans.

Changement de crémerie

Aujourd’hui, GPA intègre donc Indra, filiale de Renault et de Suez Environnement, qui tente actuellement de monter un réseau concurrent de Caréco sur la vente de VHU et de pièces de réemploi, en magasin physique et sur Internet. Mais Johan Renaud n’oppose pas les deux structures : “Caréco est plus proche du réseau commercial, tandis qu’Indra tisse un maillage d’industriels. D’ailleurs, nous sommes en contact avec eux depuis des années, pour développer des process de déconstruction notamment.”

Indra est la filiale de Renault dédiée au traitement des VHU depuis vingt-cinq ans. Sa vocation est de collecter des véhicules, d’animer un réseau de déconstructeurs et de développer des solutions de gestion des filières de valorisation des produits et des matériaux.

L’opération de ralliement de GPA 26 constitue donc un joli coup pour Loïc Bey-Rozet, directeur général d’Indra, qui s’offre là l’un des plus gros centres VHU de France. Pour GPA, un tel accord permet de récupérer une nouvelle source d’approvisionnement de VHU, issus du réseau Renault ou autre, soit une source confortable qui viendra en complément des volumes actuels de l’entreprise, aujourd’hui principalement originaires des accords avec les assureurs.

Côté droits et devoirs, Indra se rémunère sur chaque véhicule vendu et n’impose que peu de contraintes en terme de charte graphique. Pour le moment, seuls quelques drapeaux viennent symboliser l’appartenance au réseau. L’identité de GPA 26 reste donc préservée. Côté informatique, de même, Indra n’impose rien, bien qu’il dispose d’un système disponible pour ses adhérents. Là encore, Johan Renaud s’y retrouve : “Nous avons souhaité conserver notre système d’information, développé selon notre cahier des charges, qui reflète nos dix ans d’expérience dans la gestion des stocks, et qui, de plus, est lié à notre site de vente de pièces en ligne.”

Autre avantage, par son rapprochement avec Indra, GPA bénéficiera d’un “laboratoire de bonnes pratiques”, puisque le groupe exploite un site industriel particulièrement moderne à Romorantin (41), baptisé ReSource, qui expérimente de nombreuses idées, process, outils…, afin de les dupliquer ensuite dans le réseau Indra.

Enfin, on chuchote déjà que les succursales Indra (et pourquoi pas les concessionnaires Indra, à terme), pourraient bientôt alimenter les distributeurs Renault avec des pièces de réemploi… Ce qui générerait de nouveaux débouchés pour la vente de pièces, côté GPA. En effet, si le sujet ne constituait pas une priorité il y a encore quelques années, la crise économique, la poussée écologique, le contexte réglementaire… ont poussé les constructeurs, Renault en tête, à s’y intéresser avec force.

Chez Caréco, on reconnaît volontiers regretter le départ de GPA 26 des rangs de la coopérative. Certains évoquent des différents de personnes entre adhérents, stigmatisant des querelles internes (à qui placera son propre système informatique, par exemple) dans l’ensemble du réseau. Bref, la bataille des deux réseaux ne fait que commencer, sur fond d’agrément VHU, avec les constructeurs qui jouent les arbitres.

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ZOOM - Historique

La SARL RENAUD a été fondée par Edward Renaud dans les années 50. L’activité principale consistait à récupérer les huiles, les pneus, les chambres à air et les batteries usagés auprès des garagistes.
Vingt ans plus tard, en 1970, elle se tourne vers la démolition automobile et commence à acheter des véhicules usagés auprès des garagistes.
Des conventions de partenariat avec des grands groupes d’assurance sont signées dès 1990. L’entreprise se développe et passe de 2 000 m2 à 7 hectares.
Depuis 1999, GPA exploite également un service d’export de pièces détachées. Des containers sont régulièrement préparés à destination de la Lituanie, du Maroc, de l’Espagne, de l’Ile Maurice, du Liban, de l’Algérie, de la Tunisie… Enfin, en 2006, le démolisseur de la Drôme a mis en ligne un site de vente de pièces de réemploi. En 2007, nouveau coup d’accélérateur, GPA décide d’industrialiser ses process de démontage, d’améliorer les conditions de travail… La surface passe alors à 12 hectares fin 2009.
Rappelons que GPA 26 est à l’origine de la création de D2 Alliance, la centrale d’achat des déconstructeurs dédiée à leur activité pièces neuves, qui a intégré l’actionnariat de la SAS TF (ex-Temot France) au côté de Barrault et Autoban, l’an dernier. Mais D2 Alliance est aussi et surtout à l’origine de la création du réseau Caréco, en 2003, réseau créé pour améliorer à l’époque l’image globale du métier de “casseur”, en fédérant les professionnels les plus vertueux.
Aujourd’hui, la famille Renaud reste aux commandes, avec les trois fils du fondateur, soutenus par des cousins, cousines, et par Johan Renaud, petit-fils d’Edward, qui, après une expérience chez Veolia en Chine, où il a occupé les fonctions de manager de projet dans le recyclage, est revenu au bercail pour devenir directeur opérationnel de GPA.
La société est sise à Livron, au sud de Valence (26), et bénéficie ainsi d’un emplacement de choix pour commercer avec les pays de l’Est, l’Italie, la Suisse…

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