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Findrive va ouvrir son modèle locatif aux particuliers

Publié le 24 avril 2020

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Sans oublier son catalogue de services à destination des clients professionnels, Findrive prépare une offre spécifique aux particuliers. Elle veut aussi embarquer plus de concessionnaires dans son univers.
En raison de la crise, le parc de Findrive sera de 600 véhicules à fin 2020 au lieu des 1 000 unités prévues initialement.

Du jour au lendemain, le confinement a fait passer le chiffre d'affaires hebdomadaire de 150 000 à 12 000 euros. Spécialisée dans les offres de location moyenne durée, Findrive n'a pas échappé aux effets de la crise. Ses clients professionnels, majoritairement des auto-entrepreneurs, des professions libérales ou encore des personnalités du monde du spectacle, ont préféré restituer leur véhicule pendant la période de restriction.

 

Une situation sanitaire qui met à mal les ambitions de croissance de Findrive. Selon son cofondateur, Mimoun Bouhout El Alami, le plan 2020 prévoyait un fort développement du parc. De 300 unités à fin 2019, il est monté à 450 véhicules en mars et devait atteindre 1 000 exemplaires en fin d'année. Le retard pris limitera Findrive à 600 unités environ. "Nous ne voulons pas nuire à notre projet de développement, assure néanmoins le cofondateur, en prévision de la reprise nous avons amélioré le parcours digital, ajusté nos tarifs et avancer sur notre idée d'un segment BtoC".

 

Après deux ans et demi d'activité, Findrive entrevoit donc une évolution du modèle économique. Si tout se passe comme prévu, cette offre complémentaire à destination des particuliers pourrait voir le jour avant la fin de l'exercice 2020. La proposition restera identique, à savoir des contrats de location moyenne durée, mais au lieu de partir sur des périodes de 3 à 6 mois comme avec les professionnels, Findrive soumettra des solutions de contrats mensuels, sans engagement. "Nous sommes convaincus qu'après la crise les modes de consommation vont changer et le CaaS (Car-as-a-service) va prendre de l'ampleur", soutient Mimoun Bouhout El Alami.

 

Des modèles plus abordables

 

Cette ouverture au public s'accompagnera d'une diversification du parc. Le cofondateur expliquant que de toutes les manières le contexte invite la start-up acquise aux véhicules premium allemands, anglais et quelques français à considérer une descente en gamme. Findrive a plus spécifiquement fait des demandes d'évaluations de VR pour des Renault Zoe, des Nissan Leaf, dans le camp des électriques, et pour des Peugeot 208 et Citroën C3 dans celui des citadines thermiques. Une première ébauche de grille tarifaire place la Zoe, la 208 et la C3 dans une fourchette de 150 à 200 euros/mois et la Leaf à moins de 350 euros. Le contrat mensuel prévoyant 1 200 km.

 

En temps de confinement, comme toutes les entreprises, Findrive a pris des mesures à l'égard des professionnels. Les deux mois de loyers ont été reportés et le montant à devoir sera lissé sur la durée restante du contrat. Une parade aux vagues de retours auxquelles la start-up était exposée. C'est le risque des modèles économiques qui reposent sur la flexibilité. Une souplesse que Mimoun Bouhout El Alami intègre dans l'organisation des actifs.

 

En effet, contrairement aux schémas de LLD ou de leasing classique, l'approche CaaS de Findrive donne plusieurs vies aux véhicules exploités. "Nous travaillons sur des contrats de leasing d'occasion, explique le cofondateur, nous pouvons donc alors exploiter le véhicule durant cinq ans avec plusieurs renouvellements et plusieurs clients". Lorsque la valeur résiduelle franchit le seuil critique, Findrive considère la mise en vente du véhicule sur le marché du VO.

 

Se rapprocher d'un groupe de distribution

 

Il faut savoir que 70 % de la flotte de Findrive sert à des sociétés de transport (VTC) et 30 % à des clients premium (professions libérales, VIP, etc.) et que tous ces clients constituent le canal majoritaire de revente des véhicules, car la start-up leur propose en priorité d'en prendre possession. 45 % des clients exerçant dans le transport se manifestent, donne pour statistique le cofondateur. Autrement, Findrive active ses contacts pour valoriser les produits à l'export.

 

Mais pour Mimoun Bouhout El Alami, il existe une autre voie en sommeil. Findrive collabore étroitement avec les concessionnaires. Un groupe francilien et un autre de Chartres sont particulièrement sollicités pour livrer les véhicules d'abord et les entretenir ensuite. "Internet est un point clé de notre parcours client, mais les distributeurs sont des points de contact essentiels pour les locataires", ne cache pas le dirigeant. Il aimerait renforcer ces liens et ne manque pas d'arguments.

 

"Nous sommes référencés comme grand compte chez Mercedes, BMW, Volkswagen et Renault notamment. Nous pourrions donc envisager un partenariat fort avec un distributeur multimarque au catalogue homogène pour construire tout une chaine de valeur comprenant l'animation du stock, la logistique, l'entretien et la revente du véhicule d'occasion à la fin", présente Mimoun Bouhout El Alami qui conserverait les rôles de financeurs et de promoteur. Findrive qui prépare une levée de fonds de 4 à 5 millions d'euros, à boucler au premier trimestre 2021 au plus tard, ne s'interdit pas de compter un concessionnaire dans le tour de table.

 

D'autres enseignes ont déjà flairé l'affaire. Speedy a proposé un contrat national qui prévoit des réductions substantielles aux clients de Findrive. Un partenariat appelé à aller plus loin encore avec la définition de forfaits adaptés aux lois de roulage. "D'autres enseignes sont sur les rangs", glisse Mimoun Bouhout El Alami. Pour y parvenir, il lui reste une lourde tâche, celle de compiler un volume conséquent de données statistiques par modèle de véhicule. Des capitaux frais ne seront pas de trop pour soutenir ses efforts.  

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