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Connectivité, boîte de Pandore de l’après-vente

Publié le 21 décembre 2012

Par Frédéric Richard
5 min de lecture
Bosch, que l’on sait très impliqué dans les solutions de connectivité des véhicules, notamment pour l’après-vente, dispose désormais d’un ensemble de solutions pour les professionnels, mais également pour les particuliers. Avec pour objet de changer la relation entre le conducteur et son véhicule.
Dès l’instant que l’on intègre la notion de connectivité dans une automobile, le champ des possibles, notamment en après-vente, n’est limité que par l’imagination…

Intégrer de l’intelligence au sein des véhicules constitue aujourd’hui un exercice plébiscité par les constructeurs, qui utilisent les ESP, LDW et autres acronymes barbares pour proposer des véhicules toujours plus confortables, fiables et sécuritaires. Bosch, déjà fournisseur de nombreux systèmes dans ce domaine, a choisi d’élargir le débat à l’après-vente, et présente aujourd’hui des solutions de connectivité permettant d’utiliser l’intelligence des véhicules à distance, pour leur maintenance. Et dès lors que le mot “connectivité” est lancé, on peine à imaginer les limites d’un concept dont les premières applications devraient voir le jour dès la fin de l’année 2013.

Des solutions pour les flottes…

On parle là de concept, car il s’agit, à la base de la réflexion, d’offrir une fonction de connectivité au véhicule par l’intermédiaire d’un boîtier, que l’on peut imaginer en première monte ou même en accessoire. Bosch se propose ensuite d’y faire transiter l’ensemble des données véhicule liées à son état mécanique et à son entretien. Un diagnostic embarqué de seconde génération, en quelque sorte, mis à la disposition des gestionnaires de flottes par exemple.

Une très large part des véhicules neufs immatriculés chaque année intègre d’importantes flottes, parfois de plusieurs milliers de véhicules dans le cas des parcs en leasing ou de flottes d’assurances. Equipés de la Connectivity&Control-Units (CCU) de Bosch, ces véhicules deviennent capables de suivre eux-mêmes leur état mécanique, ainsi que de transmettre les infos relatives.

Relié au réseau de bord au moyen de l’OBD II (diagnostic embarqué de 2e génération), présent sur tous les véhicules, l’appareil détermine en permanence les données d’exploitation du véhicule et identifie immédiatement les défauts signalés par les différents calculateurs du véhicule. Les informations obtenues sont transmises automatiquement à un centre de calcul, où elles sont analysées et mises à la disposition des exploitants de flottes sous une forme appropriée, en vue de leur traitement ultérieur dans les systèmes informatiques de ces derniers.

Bosch parvient même à extraire du véhicule les informations sur son kilométrage, les intervalles de maintenance, la consommation de carburant, jusqu’à des données stockées dans la mémoire de défauts ne concernant pas uniquement la gestion du moteur. Une diversité d’informations qui permet de fournir un véritable service de diagnostic des flottes par l’analyse des données remontées. On rappelle à ce titre que les informations provenant des véhicules sont transmises au centre de traitement de Bosch, qui les met en forme, les rend lisibles et adaptées à la demande du client. Ce qui assure un service sur mesure, pour une gestion optimisée. La maintenance et les réparations peuvent ainsi intervenir en fonction des besoins, sur la base des données fournies. L’exploitant est assuré que, sur le plan technique, tous ses véhicules sont toujours en parfait état et qu’il peut gérer au mieux son planning d’entretien. Un atout pour la rentabilité et l’efficacité de l’utilisation des véhicules.

… Mais aussi pour les particuliers

Sur la même base de concept, Bosch travaille sur une déclinaison pour le particulier. Le système, baptisé “Fun2Drive” et déjà présenté sur le salon Automechanika, fonctionne parfaitement, mais, de l’aveu de Thierry Leblanc, directeur rechange France et Benelux chez Bosch, “il nous reste à formuler le modèle économique”. Concrètement, on peut imaginer un pack vendu en centre-auto ou chez les concessionnaires, contenant une interface à brancher sur la prise OBD du véhicule. Puis l’automobiliste téléchargerait l’application Fun2Drive sur son smartphone, et accéderait ainsi en temps réel aux données relatives à l’état de son véhicule. Ce qui présente plusieurs intérêts. Tout d’abord, un tel procédé redonnerait une certaine expertise à l’automobiliste, qui identifierait mieux et plus vite les opérations à faire réaliser sur son auto. Mais il est aussi envisageable de faire correspondre les infos remontées par le véhicule à des préconisations d’entretien, ce qui générerait du trafic dans les ateliers et améliorerait la confiance du conducteur envers son réparateur. Ce dernier pourrait enfin expliquer plus clairement sa prestation.

Et dans les garages

Si on observe un déploiement de masse, qu’il s’agisse de Connectivity&Control-Units ou de Fun2Drive, il y a fort à parier que l’équipementier allemand, compilant toutes les données issues des véhicules du parc, pourra constituer une gigantesque base de données relative à la fiabilité des véhicules. Des infos précieuses, qui intéresseront, à n’en pas douter, de nombreux professionnels de l’automobile. En marge de ces développements destinés à l’utilisateur, Bosch travaille enfin sur une forme de Cloud Computing à destination des garagistes, baptisée “ESI[tronic] live”. Il s’agit d’utiliser la connectivité des outils de diagnostic Bosch pour mettre en commun l’ensemble des cas de pannes rencontrés à travers le monde, et ainsi gagner un temps précieux dans la réparation. Si, dans un atelier où qu’il se trouve, un mécanicien est parvenu à résoudre un problème à l’aide d’ESI[tronic], cette procédure de diagnostic réussie est analysée sur le serveur Bosch. Puis, lorsqu’un autre mécanicien rencontre le même problème, ESI[tronic] live lui propose la procédure réussie mise en œuvre par son collègue. Cela signifie que le système est capable d’apprendre en permanence de l’expérience acquise au quotidien dans les ateliers. Selon les premiers tests établis, la recherche de panne s’en trouve améliorée et accélérée d’environ 30 % grâce à la suppression d’étapes inutiles. L’intérêt se révèle notamment sur certains modèles peu présents en France, mais qui peuvent être répandus à l’étranger, et inversement. Lancement prévu en 2014.
 

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