S'abonner
Services

Big Brother is driving with you !

Publié le 4 octobre 2011

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Depuis quelques mois, les annonces de caméras embarquées se multiplient. Non pas celles qui filment lors de nos créneaux ou nous confèrent la vision nocturne, mais celles qui enregistrent nos parcours routiers. De confidentiel, réservé à des avertis, souvent sportifs, le marché pourrait s’élargir.
Depuis quelques mois, les annonces de caméras embarquées se multiplient. Non pas celles qui filment lors de nos créneaux ou nous confèrent la vision nocturne, mais celles qui enregistrent nos parcours routiers. De confidentiel, réservé à des avertis, souvent sportifs, le marché pourrait s’élargir.

C’est officiel, les caméras embarquées quitteront le monde confiné d’Internet pour se répandre sur les étagères des magasins. L’annonce est venue de Laurent Champetier, responsable de collection de Feu Vert. Ce marché, il confie l’avoir “suivi depuis quelque temps” sans y investir, pour des raisons simples : “Les produits étaient imposants et trop chers.” Mais une rencontre avec la société Cam Sport au dernier salon du deux-roues de Lyon a fait évoluer sa vision. “Nous allons intégrer leurs produits dans notre catalogue car ils présentent les caractéristiques que nous recherchions, à savoir une taille réduite, de nombreuses applications et un prix contenu de 99 euros.”

La démarche de Feu Vert ouvre la porte d’un marché de niche dans lequel investit une poignée de fabricants, dont Mio. Le spécialiste des PND annonçait en effet au printemps dernier son intention de se positionner sur ce créneau. “Nous parions sur l’avenir et voulons faire partie des wagons de tête”, calcule Samuel Vals, P-dg de Mio France. Quand nous avons décidé de nous lancer, nous avions peu de visibilité. Il existe finalement un marché, notamment auprès des professionnels de la route qui veulent avoir des images de leurs collaborateurs.” Le fabricant proposera d’ici quelques semaines une gamme baptisée “MiVue”, comprenant “sept à huit” modèles de type “drive recorder”, à partir de 149 euros et peut-être moins.

Cette famille de produits, Laurent Desmons, fondateur et gérant d’ExcelLance, société de service éditrice de Kinomap, qui a été l’une des pionnières de ce marché, l’a déjà testée, sans la retenir. A l’époque, le principe était d’enregistrer des séquences de une à deux minutes et de les effacer automatiquement, sauf en cas d’accident où la caméra se déclenchait alors pendant quinze minutes. Les caméras embarquées ont depuis bien évolué, donnant de nouvelles perspectives.

Mais personne, ni des fabricants ni des revendeurs, ne veut s’engager sur un volume prévisionnel. Pourquoi ? Pour la simple raison que “les ventes à particuliers se limiteront à un public averti et féru de loisirs extrêmes”, reconnaît Laurent Champetier, et parce que l’intérêt des sociétés “n’a jamais décollé et se limitera à quelques centaines de pièces”, analyse avec recul Philippe Orvain.

Si, au début, le président de Nomadic Solutions pensait faire des volumes en activant la piste des gestionnaires de flotte, il n’en est rien à ce jour. “Nous ne vendons réellement qu’aux centres de formation à la conduite et aux auto-écoles”, le rejoint Samuel Vals, de Mio. Les applications de ces produits peuvent être variées, “en dehors de l’univers de la course automobile, les caméras trouvent un intérêt dès lors qu’on peut y ajouter de la géolocalisation, un capteur de vitesse et de consommation de carburant”, estime pourtant Laurent Desmons.

Face aux refus essuyés auprès des responsables des achats en société, les importateurs et les fabricants ont donc tenté leur chance chez les assureurs, pensant pouvoir pousser ainsi la solution, sous une forme de pay-as-you-drive évoluée, à l’instar de ce qui se pratique outre-Atlantique. Là encore les portes se sont refermées. “Ils jugent cette solution trop chère et susceptible d’être épinglée par la Cnil”, rapporte Philippe Orvain.

Les caméras embarquées se lancent, elles n’auront pas la ligne de vie des PND, force est de l’admettre, mais si elles ont réussi à percer à l’étranger, alors les revendeurs ont des raisons d’y croire chez nous. Des plates-formes communautaires, telles que Kinomap, qui invitent au partage, pourraient, qui sait, avoir un rôle de catalyseur.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle