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Constructeurs

Stellantis : Carlos Tavares se désolidarise de l'ACEA pour le report du CAFE 2025

Publié le 16 septembre 2024

Par Nabil Bourassi
3 min de lecture
Le patron du groupe Stellantis s'est insurgé contre la tentation de reporter le prochain palier des normes CAFE prévu en 2025. Carlos Tavares s'oppose à l'ACEA qui rassemble l'ensemble des constructeurs automobiles européens et son président, Luca de Meo, également patron de Renault.
Carlos Tavares estime qu'il est trop tard pour changer les règles. ©Stellantis

Carlos Tavares se distingue de ses homologues... Le patron de Stellantis s'est clairement désolidarisé du mouvement engagé par les constructeurs automobiles européens, représentés par l'ACEA qui souhaitent reporter les objectifs CAFE 2025. L'agence de presse Bloomberg a annoncé que l'association des constructeurs européens d'automobiles envisageait de recourir à l'article 122 du traité de fonctionnement de l'Union européenne qui permet d'agir en urgence pour reporter de deux ans le nouveau palier du programme CAFE de réduction des émissions de CO2.

 

Luca de Meo, patron de Renault mais également président de l'ACEA, a jugé que l'objectif 2025 pourrait se traduire par des amendes gigantesques (15 milliards d'euros a-t-il estimé) ou par le renoncement de vente de près de 2,5 millions de voitures thermiques.

 

A lire aussi : L'ACEA veut repousser l'objectif CAFE 2025 de deux ans

 

"Il serait surréaliste de changer maintenant les règles" européennes sur les émissions de CO2, a-t-il ainsi déclaré. "Tout le monde connaît les règles depuis longtemps, tout le monde a eu le temps de se préparer, et donc maintenant on fait la course", a-t-il ajouté au cours d'une interview accordée à l'AFP lors du concours d'élégance de Chantilly.

 

A lire aussi : Les constructeurs partent en ordre dispersé dans la bataille contre les normes CAFE

 

"Il fallait y penser avant"

 

"On est dans un système où le régulateur veut que les consommateurs achètent ces voitures, et le consommateur dit non merci, pas à ce prix-là. Mais maintenant on a les bagnoles, on s'est organisé pour faire les ventes nécessaires, on souffle dans le cou de Tesla. Et on nous dit qu'il va y avoir des catastrophes. Mais il fallait y penser avant, non ?", a lancé Carlos Tavares.

 

A lire aussi : Luca de Meo remet une pièce contre les normes CAFE 2025

 

Stellantis estime que les moyens ont été mis pour être "compliance", c'est-à-dire conforme avec la réglementation. "Actuellement, nous sommes sur le podium des ventes de BEV (passagers et utilitaires) en Europe et leader sur le marché français des véhicules électriques. Nous avons planifié de commercialiser près de 40 nouveaux modèles BEV en Europe d'ici fin 2024, tout en déployant nos MHEV (hybridation 48 volts) et PHEV (hybride rechargeable)", explique un porte-parole du groupe. "Nous avons piloté nos ventes, malgré les critiques", a-t-il ajouté. En d'autres termes, Stellantis a renoncé à des ventes de véhicules thermiques pour être "compliance".

 

A lire aussi  : Normes CAFE 2025 : le défi des constructeurs automobiles en Europe

 

Stellantis réclame des aides publiques

 

Stellantis appelle toutefois les pouvoirs publics à soutenir davantage le marché des voitures électriques. "Les nouveaux seuils fixés par ces normes imposent une accélération très brutale du mix BEV pour les satisfaire, cela dans un marché très tendu, avec une forte augmentation des ventes de véhicules chinois", rappelle le porte-parole de Stellantis. "Le soutien des pouvoirs publics est plus que jamais nécessaire pour accompagner les clients dans l'achat de ces véhicules, comme cela avait été fait avec succès en 2024 avec le bonus écologique et le leasing électrique", a-t-il ajouté.

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