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Constructeurs

Fin des moteurs thermiques : une décision irrationnelle pour l'ACEA

Publié le 15 juillet 2021

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Après l'annonce de la Commission européenne, les constructeurs du continent jugent irrationnelle la décision d'interdire, de fait, des technologies qui pourraient être utiles au cours de cette transition vers la neutralité carbone.
Interdire les moteurs thermiques à ce stade est une décision irrationnelle pour l'ACEA.

 

"Interdire une technologie n'est pas une solution rationnelle à ce stade", a déclaré l'ACEA, l'association des constructeurs européens, dans un communiqué, mercredi 14 juillet 2021. L'organisation estime que "toutes les options, y compris les moteurs thermiques très efficaces, les hybrides et les véhicules à hydrogène doivent jouer un rôle dans la transition vers la neutralité climatique".

 

En réduisant à zéro les émissions automobiles à partir de 2035, la proposition de législation de la Commission revient de fait à interdire la vente de voitures essence, diesel, mais aussi les technologies hybrides. Actuellement, seuls les véhicules électriques seraient en mesure de répondre à cette exigence.

 

A lire aussi : La Commission européenne signe la fin des moteurs thermiques en 2035

 

"Nous demandons aux institutions de l'UE de se concentrer sur l'innovation plutôt que de rendre obligatoire, ou d'interdire de fait, une technologie spécifique", a déclaré Oliver Zipse, patron du groupe BMW et président de l'ACEA, dans le communiqué. Il a par ailleurs mis en garde sur l'objectif de réduire de 55 % le plafond d'émission de CO2 en 2030, par rapport aux 95 grammes autorisés actuellement. La réglementation prévoit pour l'instant une réduction de 37,5 % à cette date, déjà considérée comme très ambitieuse par les constructeurs.

 

"La proposition actuelle d'une réduction encore plus importante des émissions de CO2 d'ici 2030 nécessite une nouvelle augmentation massive de la demande du marché pour les véhicules électriques dans un court laps de temps", a déclaré Olivier Zipse. "Sans une augmentation significative des efforts de toutes les parties prenantes - y compris les États membres et tous les secteurs impliqués - l'objectif proposé n'est tout simplement pas viable", a-t-il prévenu.

 

"En outre, le nouvel objectif de CO2 accélérera considérablement la transformation structurelle de la chaîne de valeur automobile, ce qui nécessitera une gestion attentive pour minimiser l'impact sur notre économie et nos emplois", ont estimé les constructeurs.

 

L'ACEA s'est félicitée de l'engagement de la Commission à développer fortement le réseau de bornes de recharge le long des routes européennes. Mais elle s'est dite "très inquiète que les objectifs soient très en deçà de ce qui est nécessaire". Bruxelles promet 3,5 millions de points de recharge accessibles au public en 2030. "Les constructeurs sont engagés à réduire les émissions à zéro. Tous les membres de l'ACEA soutiennent l'objectif de la neutralité climatique d'ici à 2050 et investissent des milliards dans des technologies durables et innovantes", affirme l'organisation qui regroupe les principaux constructeurs européens. (avec AFP)

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