La transition électrique va coûter des dizaines de milliers d'emplois d'ici 2025

Dans un contexte de marche forcée vers une transition à l’électrification des véhicules, le PDG de Daimler, Ola Källenius, a appelé l’Union Européenne à se mobiliser sur les nombreux emplois qui vont disparaître, avec la difficulté d’adaptation du secteur face à la transition énergétique. "Tout le monde sait qu’il faut plus d’heures de travail pour assembler et construire un groupe motopropulseur basé sur la combustion par rapport à un groupe motopropulseur électrique­ […] nous devons avoir une conversation honnête sur les emplois", a déploré le PDG de Daimler lors d’une interview à une conférence du Financial Times.

En avril 2021, les négociateurs du Conseil et du Parlement européen se sont entendus pour exiger une nouvelle baisse de 50 % des émissions de CO2, d’ici 2030. Les constructeurs automobiles européens vont à ce propos découvrir en juillet quelle devrait être leur nouvel objectif  d'émissions de CO2 à cette date.

Recycler les employés pour ne pas les condamner

Ces nouvelles restrictions pour le salut écologique causeront un vrai précédent. D’après le leader syndical allemand de l’industrie automobile, l’Allemagne va être confrontée à un vrai "fiasco de l’emploi", notamment si elle ne reçoit pas les investissements indispensables dans les nouvelles technologies en particulier les batteries.

L'industrie automobile a perdu 100 000 emplois depuis 2008, et une enquête de l’institut IFO a montré que la transition vers les véhicules électriques (VE) pourrait coûter à l’industrie environ 100 000 emplois supplémentaires dans la production de moteurs à combustion d’ici 2025 si les entreprises n’intensifient pas leurs efforts pour recycler les travailleurs. Le PDG de Daimler a demandé que l’impact sur les emplois soit géré de manière "socialement responsable". Le constructeur automobile est justement en dialogue avec son comité d’entreprise pour créer plus d’emplois dans des domaines tels que le génie logiciel.