PSA : les actionnaires confirment la fusion
Malgré une tentative de remise en cause menée par le fonds Phitrust, la grande majorité des actionnaires de PSA a conforté la volonté de fusion avec FCA. Lors de l'assemblée générale, qui s'est tenue le jeudi 25 Juin 2020, les actionnaires ont voté à plus de 99 % en faveur de quatre résolutions marquant leur soutien au principe et au schéma de ce mariage qui doit donner naissance au quatrième groupe automobile mondial en volumes et au troisième en chiffre d'affaires, avec 167 milliards d'euros, derrière Toyota et Volkswagen.
Ils ont notamment approuvé les conventions réglementées par lesquelles les trois grands actionnaires de PSA (famille Peugeot, Bpifrance et DongFeng) s'engagent à soutenir la fusion avec FCA selon son schéma initial. Des doutes avaient été émis ces dernières semaines sur l'équilibre du montage financier qui prévoit un mariage entre égaux. PSA et FCA planifient de boucler leur union d'ici à la fin du premier trimestre 2021. Une fois finalisée, elle devra être formellement approuvée, lors d'une assemblée générale extraordinaire des actionnaires .
La Commission européenne a annoncé récemment l'ouverture d'une enquête approfondie sur cette opération, craignant qu'elle nuise à la concurrence sur le marché des véhicules utilitaires. "Les choses sont en train de progresser exactement comme cela a été prévu par nos équipes. Le planning est strictement respecté", a déclaré le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, qui a longuement expliqué et vanté les mérites de l'opération, notamment pour amortir les coûts des innovations technologiques, comme l'électrification, qui bouleversent le secteur.
Dans les années à venir, "ce qui va être déterminant c'est notre capacité à réduire nos coûts, fournir une mobilité à la fois propre, abordable et rémunératrice pour qu'on puisse continuer à investir dans notre avenir. La fusion PSA-FCA a un rôle majeur à jouer dans cette direction", a-t-il argumenté, faisant valoir notamment les 3,7 milliards d'euros de synergies prévues. "Les constructeurs automobiles vont devoir s'adapter" aux exigences d'une mobilité propre imposées par nos sociétés. "Nous arrivons à un point où la taille a son importance pour diluer les dépenses d'investissements", a-t-il dit.
"Nous sommes engagés dans l'exécution de l'accord approuvé" qui engage les deux groupes, a cependant réaffirmé Carlos Tavares, soulignant qu'il ne s'agissait "pas d'une fusion purement financière" et que ses bienfaits devaient par conséquent s'apprécier "sur une durée longue" : si on projette les 3,7 milliards d'euros de synergies annuelles sur 10 ou 20 ans, "la création de valeur est énormissime".
L'équilibre de l'accord "a été longuement travaillé", il est "assez fin, assez pertinent" et "le moment n'est pas venu en pleine période de reconstruction post-Covid d'évoquer cette question", a ajouté le patron de PSA, sans exclure que cet équilibre puisse tout de même être revu : "S'il devait y avoir d'autres événements, ils seront décidés par les boards" des deux entreprises. Le président du conseil de surveillance de PSA, Louis Gallois, a pour sa part affirmé "l'alignement du conseil de surveillance sur l'intérêt stratégique de cette opération, qui ne peut pas se juger sur une ou deux années". (avec AFP)
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