Dorothée Bonassies : "Skoda confirme sa transformation"
Skoda France est sur la bonne trajectoire. En effet, la marque tchèque vient, avec 36 498 immatriculations (+16,2 %), d'établir un nouveau record, le 4e consécutif dans l'hexagone. Un volume qui représente une part de marché VP de 1,65 %. L'arrivée de SUV dans la gamme ces derniers mois (Kodiaq, Karoq et Kamiq) n'est pas étrangère à ces bons résultats mais Dorothée Bonassies, la directrice de la marque en France, souligne que la gamme traditionnelle a tenu son rang, notamment la Fabia qui demeure le bestseller avec 9 882 immatriculations (-0,2 %) mais aussi l'Octavia (7 506 ; +6,7 %) dont la prochaine génération sera dans les showrooms en mai 2020.
Cela étant, même si beaucoup de voyants sont au vert, Skoda France a des ambitions plus élevées. Elles ont été traduites dans un plan triennal, baptisé Vision 2021, qui a débuté en 2019. Le but de l'état-major de Skoda France était, à l'échéance 2021, d'atteindre 2 % de part de marché, augmenter les entrées après-vente de 20 % et être dans le Top 5 de la satisfaction client. Compte tenu de la première année d'exécution, en 2019, certains items ont été revus à la hausse comme, par exemple, viser maintenant une part de marché de 2,3 % en 2021 avant de franchir 3 % à l'horizon 2023.
En attendant, Skoda France souhaite donc atteindre 41 000 livraisons en 2020, ce qui constituerait une progression de 10 % par rapport aux 37 240 unités livrées en 2019. C'est l'objectif d'Anthony Périer, le directeur commerce et réseau de la marque. Il pourra compter sur la montée en puissance du Kamiq qui devrait devenir l'un des plus gros volumes de la marque avec environ 8 000 unités. La Fabia, renouvelée en milieu d'année, devrait marquer le pas. L'arrivée de la nouvelle génération de l'Octavia, en mai, devrait être aussi un atout précieux (le cumul des ventes des deux générations sur l'année 2020 devrait permettre d'atteindre un volume de plus de 9 000 unités). Notamment sur le canal des professionnels où Skoda fait, là encore, mieux que le marché (+14 %) avec une progression de 20 % et une part de marché de 2,2 %. D'ailleurs pour accentuer la tendance, la marque, avec le réseau, veut recruter 20 vendeurs fleet pour porter leur nombre à 70. Les vendeurs "traditionnels" ne sont pas oubliés avec 50 recrutements attendus pour atteindre plus de 270 postes. Ces derniers seront d'ailleurs formés pour performer davantage sur le segment des PME, artisans et professions libérales. Notons également que sur ce canal fleet, Skoda affiche un taux de renouvèlement de 45 %.
Le réseau reste donc un levier et un partenaire essentiel. Dorothée Bonassies loue d'ailleurs la relation de confiance qui s'est installée avec lui. Un réseau dont la rentabilité moyenne en 2019 devrait être proche de 2 %. Il devrait gagner une cinquantaine de points de vente d'ici 2023 pour culminer à 200 représentations. Après les ouvertures, ces derniers mois, de Chambourcy avec Schumacher ou encore Neubauer à Saint-Denis, la marque devrait être active durant le premier trimestre 2020 avec de nouveaux sites vers Rungis et dans l'Est parisien. Le Sud-Ouest de l'Ile de France et Paris intra-muros sont encore des zones à travailler. Pour Paris, Skoda laisse d'ailleurs entendre quelle pourrait y aller avec de nouveaux concepts. A suivre.
Mais au-delà même de ce maillage plus important, Anthony Périer a souligné l'évolution engagée pour redimensionner les structures existantes afin de mieux accueillir les volumes à venir et donc les clients plus nombreux. Une nécessité pour le développement de l'après-vente et la satisfaction client en maîtrisant l'expérience de marque. En effet, jusqu'ici le réseau Skoda est à 75 % multimarques (50 % avec Seat) et quelque fois, principalement en après-vente, le client n'est pas reçu dans un univers Skoda. La marque veut donc, petit à petit, que cet accueil s'émancipe des autres marques auxquelles elle peut parfois être associée pour une meilleure satisfaction. Ce sera une des missions de Henry-Michel Tur, le directeur après-vente de Skoda France qui a toutefois souligné la bonne tenue de l'activité avec une hausse de 8 % sur les PR et de 38 % sur les accessoires. La marque ne néglige évidemment pas le VO dont les ventes ont augmenté de 16 % en 2019 et les produits financiers avec une pénétration de VW Financial Services de 41 % sur les ventes VN.
"Skoda confirme sa transformation" explique Dorothée Bonassies et ce sera encore plus marquant en 2020. En effet, sous la houlette de Paul Barrocas, le directeur marketing, la communication s'est modernisée au service notamment de la notoriété et de l'image de marque, mais cette année il aura deux nouveaux atouts dans ces plans avec les 125 ans de la marque et son entrée dans le monde l'électromobilité. L'occasion de mettre en avant 125 ans d'histoire et d'expérience pour expliquer le présent et l'avenir. Un avenir qui se conjugue avec de l'électricité. Dès aujourd'hui la Citgo-e IV est dans les showrooms et cette offensive va se poursuivre avec l'arrivée de la Superb IV PHEV en mars et de l'Octavia IV PHEV en septembre. Le changement de braquet aura lieu en toute fin d'année avec l'arrivée du SUV 100 % électrique que préfigure aujourd'hui le concept Vision IV. Son nom sera dévoilé en février prochain, avant sa présentation internationale le 12 mai (le 12/5 pour les 125 ans).
Plus généralement, la griffe IV, le label électrique de Skoda, va rapidement prendre de la place dans la gamme puisque les ventes de modèles électrifiés pourraient représenter 5 000 à 7 000 unités, soit environ 20 % des ventes de la marque en France, en 2021. Cela étant, même si les ventes de ces modèles vont aller crescendo, la marque a tenu à rassurer quant à l'impact de ces modèles sur l'après-vente. L'effondrement de cette activité est encore très loin car la part de ces motorisations dans le parc grandira pas à pas. En Effet, en 2025, selon la marque, les modèles 100 % électriques devraient représenter 10 % du parc et cette part passera à 20 % en 2029. Entre 2019 et 2025, la part des thermiques et PHEV (qui ont un moteur thermique et donc un entretien "classique") devrait grimper de 45 %. Il n'y a donc pas un péril immédiat sur l'après-vente.
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