La production allemande en fort recul

L'année semblait bonne. En effet, avec une hausse des immatriculations de 20 % en décembre 2019 (283 300 unités) et un cumul annuel dépassant les 3,6 millions d'immatriculations (+ 5%), le marché allemand a tenu son rang. De ce point de vue, l'année 2019 est la meilleure depuis plus de 20 ans si l'on excepte le record enregistré en 2009, année marquée par un dispositif favorable de prime à la casse.

Mais l'autre côté de la pièce, la production, est nettement moins bon. En effet, après avoir déjà chuté de 1,7 % en 2017 et 9,3 % en 2018, la production a encore plongé de 9 % en 2019 avec "seulement" 4 661 800 unités sorties des usines allemandes. Un chiffre qui ramène à des niveaux de 1997.

La baisse des exportations est notamment mise en cause par le VDA. La cause : "la baisse de la demande internationale" dans un contexte d'hostilités commerciales, précise le syndicat. Les exportations ont ainsi baissé de 13 % en 2019 avec un total de 3 480 500 unités. Le contexte mondial n'incite pas à une reprise des exportations car le marché planétaire devrait être en recul de 5 % en 2020.

"L'industrie automobile mondiale est en récession" et "cela a un impact direct sur la production allemande" qui ne représente plus que 6 % de la production mondiale, note Ferdinand Dudenhöffer, de l'université de Duisburg-Essen. Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, le marché allemand devrait lui aussi connaître une année 2020 plus difficile avec, selon le VDA, un recul de 4 % des immatriculations, à 3,43 millions d'unités.

Les problèmes du secteur automobile, pilier depuis des années de l'industrie allemande, plombent de plus en plus la croissance du pays et font planer le risque d'un lourd bilan social. Il commence d'ailleurs à se dessiner avec les dernières annonces de Daimler ou Audi qui devraient, chacun, ne pas renouveler près de 10 000 emplois dans leurs usines. Et avec le développement du véhicule électrique, qui nécessite 30 % de main d'œuvre en moins lors de l'assemblage, les réductions d'effectifs sur les sites de production n'en sont qu'à leur début.