PSA avance dans son projet d'usine de batteries dans le Nord

Alors que les gammes électrifiées des constructeurs se développent à marche forcée, les annonces en faveur de la production de batteries sur le sol européen s’enchaînent. Tandis que la Commission européenne a donné son autorisation, le 9 décembre dernier, à sept Etats membres à apporter une aide publique de 3,2 milliards d’euros pour développer le secteur des batteries électriques dans l’UE, un autre projet d’envergure est en train de se concrétiser du côté de PSA.

Son ambition : implanter une usine de fabrication de cellules et de modules de batteries automobiles dans le Nord, à Douvrin, près de Lens. Le choix de ce site n'est pas tout à fait un hasard, puisque PSA dispose déjà sur place de la Française de Mécanique, site de fabrication de moteurs, en pleine opération de compactage, qui permettrait de réduire sa surface de 140 à 40 hectares. Le groupe français s’associerait au fabricant de batteries Saft, filiale de Total, dans une joint venture pour faire naître cette giigafactory, dont les travaux débuteraient en 2021. Capacité de production estimée : 24 Gwh par an.

121 millions d'euros d'aides accordées par la région

Après avoir reçu le feu vert de l’Etat, le dossier est passé entre les mains du conseil régional des Hauts-de-France, qui vient de voter à l’unanimité un soutien financier de 121 millions d’euros pour l’implantation de cette usine. Une "étape déterminante", selon le président de la région Haut-de-France, Xavier Bertrand. "On est plus loin que la candidature, mais ce n'est pas une officialisation", a-t-il déclaré, tout en mettant en garde contre tout "espoir illégitime", alors que la confirmation de PSA est attendue dans les prochaines semaines.

Il y a effectivement de quoi nourrir des espoirs, sachant que, si le projet aboutit, la région attend la création d’environ 2 500 emplois à l’horizon 2023. De quoi à la fois donner un coup de boost économique à la région, terre d’automobile qui acceuille également l'usine de Valenciennes, mais aussi permettre de débuter la construction d’un tissu d’entreprises tournées vers la fabrication de batteries.

Les premiers pas d’une filière européenne de fabrication de batteries

"Évidemment, nous sommes prêts à nous engager (...) Les voitures électriques vont se développer, mais si toutes les batteries sont coréennes ou chinoises, on a un problème de souveraineté. C'est important que ce soit chez nous, pour les Hauts-de-France, mais plus largement pour la France et pour l'industrie automobile", a souligné Xavier Bertrand.

La volonté de faire émerger une filière européenne de fabrication des batteries aurait d’ailleurs été un élément clé dans le vote en faveur du soutien financier octroyé par la région. "Aujourd'hui, la fabrication de batteries pour véhicules se concentre autour de cinq acteurs, tous asiatiques. Le développement et la production de batteries constituent donc un impératif stratégique pour l'UE, dans le contexte de la transition vers une énergie propre", peut-on lire dans la délibération, consultée par l’AFP.

Un investissement total de 2,2 milliards d'euros

Si l'aide de la région envoie effectivement un signal fort, il s'agit d'une menue somme au regard de l'investissement total demandé pour la construction de cette usine de batteries. L'investissement, rattaché au PIIEC, Programme important d'intérêt européen commun, s'élève en effet à 2,2 milliards d'euros. L'Etat apporterait 690 millions d'euros, les collectivités concernées -Lens-Liévin, Béthune-Bruay et le syndicat mixte Sisiaf - ajouteraient 41 millions à la corbeille, des sommes qui viendraient donc en plus des 121 millions fournis par la région.

(Avec AFP)