Suppression massive d’emplois en vue chez Daimler
Ambiance pesante chez Daimler. A l’occasion de son Capital Market Day qui s’est tenu à Londres aujourd’hui, jeudi 14 novembre 2019, le patron du groupe, Ola Källenius, a confirmé les rumeurs qui couraient depuis quelques jours dans la presse allemande, à savoir celle d’un régime drastique de ses coûts. En cause : l’impact négatif des modèles électrifiés sur le rendement de ses ventes mais aussi les réglementations en matière de CO2, exigeant des investissements qualifiés "d’élevés" et "durables". "Les dépenses nécessaires pour atteindre ces objectifs nécessitent des mesures globales visant à accroître l’efficacité dans tous les domaines de notre entreprise. Cela induit la rationalisation de nos processus et structures", a souligné Ola Källenius.
Pour rappel, entre 2017 et 2018, le groupe allemand a vu le grammage moyen en CO2 de ses véhicules neufs s’accroître de 9,2 % pour passer de 125,1 à 134,3 g. Selon les projections de Jato, en prenant comme base le mix de ventes de l’année 2018, Daimler affiche un delta de 33,6 g par rapport à son objectif européen personnalisé de 2021, ce qui, en l’état, pourrait le conduire à payer une amende de 3 milliards d’euros, soit environ 40 % de son bénéfice. La "tâche semble herculéenne, a reconnu Ola Källenius à Londres. Nous pouvons arriver dans la fourchette ciblée", a-t-il cependant promis, tout en restant prudent. "Ce que nous n'arrivons pas à contrôler complètement, c'est le choix des consommateurs."
1,4 milliard d’euros d’économies sur le personnel
Ainsi, dans sa branche VP, Daimler souhaite économiser environ un milliard d’euros d’ici la fin de l’année 2022 en coût du personnel, via, notamment des suppressions de postes. Aucun nombre n’a été précisé par l’Allemand. Seule indication : 10 % des cadres seraient concernés, en plus d’un nombre indéterminé d’employés administratifs. La branche Vans, pourtant en croissance, n’est pas non plus épargnée. Pour accroître sa compétitivité, Daimler souhaite réduire ses coûts matériels et liés au personnel de 100 millions d’euros.
La branche Trucks fait également partie de ce vaste plan d’économies : le groupe compte y économiser 550 millions d'euros d'ici fin 2022, dont 300 millions sur le personnel. Au global, branches VP, VUL, VI réunies, ces réductions sur le plan humain devraient permettre de dégager une enveloppe d’1,4 milliard d’euros. S’ajouteront des diminutions sur les coûts matériels incluant notamment les investissements en immobilisations corporelles liées notamment aux outils de production, ainsi que ceux liés à la R&D qui seront plafonnés au niveau de 2019 puis réduits à partir de 2021.
Vers une marge opérationelle de 6 % en 2022
Même si cette manœuvre a bien évidemment pour but d’augmenter les flux de trésorerie disponibles afin de répondre au double enjeu des réglementations CO2 et d’électrification des gammes, le groupe n’a pas caché son "impact négatif" sur ses résultats en 2020 et 2021. "Pour continuer de réussir, devons agir maintenant et accroître notre solidité financière", a conclu Ola Källenius.
Ainsi, les économies réalisées et les ventes de modèles les plus rentables doivent permettre aux branches phares de l'Allemand, celles des VP et des VUL, d’atteindre une marge opérationnelle d’au moins 4 % en 2020, de 6 % et plus en 2022 contre 5 % prévue en 2019.
(Avec AFP)
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