Faurecia déjoue les pronostics au premier semestre 2019
"Le premier semestre 2019 a été plus difficile que prévu, principalement en raison de la baisse importante de la production en Chine. Dans ce contexte, nous avons à nouveau prouvé la bonne capacité de résistance de nos performances financières". En ces mots, Patrick Koller, le directeur général de Faurecia, a résumé le bilan de mi-parcours de l'équipementier français, présenté ce 23 juillet 2019. Selon les chiffres publiés, le groupe Faurecia a enregistré un bénéfice net en hausse de 1 %, à 346 millions d'euros au premier semestre. Un point niveau assez satisfaisant pour le pousser à confirmer tous ses objectifs annuels, malgré un environnement difficile pour l'industrie.
L'équipementier, qui fournit notamment aux constructeurs des sièges, des cockpits, des solutions pour l'électrification des véhicules et des systèmes de navigation, subit comme ses concurrents la récession du secteur automobile depuis l'été 2018, provoquée notamment par la Chine, premier marché mondial. Il en résulte un bénéfice opérationnel stable, à 645 millions d'euros (-0,4 %), soit 7,2 % des ventes. La direction souligne que ces chiffres sont meilleurs que ce que prévoyaient les analystes interrogés par Factset. Elle entend donc voir son bénéfice opérationnel progresser en valeur sur l'année, tandis que la marge opérationnelle devrait rester "supérieure ou égal à 7 %" des ventes. Les flux de trésorerie positifs devraient dépasser 500 millions d'euros, en incluant Clarion, la nouvelle filiale japonaise, qui produit des systèmes de navigation.
Hors effet de change et sans prendre en compte cette dernière entité acquise en début d'année, les ventes de Faurecia ont reculé de 2,8 % entre janvier et juin, par rapport à 2018, alors que le marché automobile mondiale est estimé en baisse de 7 %. Le groupe qui tablait en début d'année sur une baisse du marché de 1% a fait savoir qu'il prévoit désormais une fonte de 4 % au terme de l'exercice 2019. Pourtant, Faurecia estime toujours que la croissance de ses ventes "devrait surperformer celle de la production automobile mondiale de 150 à 350 points de base", hors consolidation de Clarion.
Connecté à Microsoft pour le cockpit du futur
La présentation des résultats a été précédée d'une annonce de partenariat, la veille. Faurecia a révélé s'être rapproché de Microsoft dans l'optique de concevoir le cockpit du futur. La société américaine déjà partenaire du groupe Volkswagen pour les véhicules de prochaines générations, va mettre à contribution ses plateformes hébergées dans le cloud, Microsoft Connected Vehicle, pour fournir des technologies d'intelligence artificielle et d'edge-computing (informatique déportée). Faurecia se chargera de l'intégration et du déploiement des services connectés en arbitrant selon les attentes des clients. Les premiers résultats de cette collaboration s'exposeront au CES de Las Vegas, en janvier 2020.
"Les consommateurs attendent aujourd’hui une continuité numérique entre le domicile, le bureau et la voiture. La collaboration avec Microsoft nous permettra d'offrir des expériences innovantes afin que les occupants du véhicule puissent utiliser leur temps pour différentes activités telles que le gaming immersif ou des sessions de travail, a souligné Patrick Koller. Enfin, ce partenariat représente une nouvelle étape clé dans la construction d’un écosystème différenciant visant à accélérer notre innovation." Rappelons que Faurecia est un partenaire solide de ZF, l'équipementier allemand qui a retenu Microsoft comme fournisseur de plateforme cloud.