Plastic Omnium résiste malgré un contexte délicat
Logiquement lorsque la production baisse, les fournisseurs n'échappent pas aux conséquences. Plastic Omnium est donc l'une des victimes du recul de la production automobile. L'équipementier envisageait en début d'année une production mondiale stable en 2019 et prévoit désormais une baisse de 4,5 %, soit environ 87 millions de véhicules produits contre 91,3 millions en 2018. La chute de 4,4 % de la production mondiale constatée au deuxième semestre 2018 s'est accentuée sur les six premiers mois de l'année (-6,9 %) avec un recul simultané de la Chine, des Etats-Unis et de l'Europe.
Toutefois, dans ce contexte, le groupe a maintenu le cap même si son bilan semestriel laisse apparaitre une baisse du bénéfice net de 33 % à 155 millions d'euros. La marge opérationnelle a chuté de 13 % à 281 millions d'euros, ne représentant plus que 6,6 % des ventes, contre 10,2 % l'an dernier sur la même période. Compte tenu de ces six premiers mois d'activité, le groupe table désormais sur une marge "en légère baisse", en comparaison des 610 millions d'euros réalisés en 2018, alors qu'il prévoyait jusqu'ici "une progression en valeur" sur l'exercice.
Son chiffre d'affaires a augmenté de 21 % à 4,6 milliards d'euros de janvier à juin, grâce au rachat l'an dernier de la société d'assemblage de modules de carrosserie HBPO. A périmètre et taux de change constant, le chiffre d'affaires est stable (+0,2 %) malgré un marché en net recul. Plastic Omnium "confirme pour 2019 la surperformance de ses activités d'au moins 5 points", a précisé l'entreprise dans son communiqué. Cette nouvelle a été bien accueillie à la Bourse de Paris où le titre bondissait de près de 14 % à la mi-journée. Toutefois, à un peu plus de 23 euros, l'action vaut encore près de 40 % de moins qu'il y a un an.
Dans le détail, l'activité a progressé de 7,3 % en Amérique du Nord et de 3,4 % en Asie, hors Chine, mais elle a reculé de 0,9 % dans ce pays qui représente le premier marché mondial, et surtout de 3,1 % en Europe. Sur le Vieux Continent, les ventes ont surtout souffert du net recul de la production automobile en Allemagne et en Angleterre. L'objectif de 200 millions d'euros de flux de trésorerie positifs sur l'année est cependant confirmé.
"Fort d'un carnet de commandes solide, Plastic Omnium confirme son objectif de renforcer sa structure financière par un strict contrôle des investissements et des coûts", a déclaré le PDG Laurent Burelle, cité dans le communiqué. L'équipementier souligne qu'il a renforcé son plan de réduction de coûts, lancé en septembre dernier, face à la dégradation de la conjoncture. Il chiffre les économies prévues à 100 millions d'euros "en année pleine".
"Ces plans ont permis à la marge opérationnelle de bien résister", souligne le groupe qui se montre pessimiste sur la conjoncture à venir et "ne prévoit pas de rebond (du marché) en 2020 et 2021". Après un semestre de "forts investissements", avec 4 nouvelles usines et trois centres de recherche et développement ouverts dans le monde, il va réduire cet effort sur la deuxième moitié de l'année. "Au deuxième semestre, le groupe n'a ni usine significative à mettre en service ni centre de R&D supplémentaire à financer, les investissements seront ainsi fortement réduits".
Cependant, Plastic Omnium engrange les contrats pour équiper de nouveaux véhicules et "va lancer cette année 243 nouveaux programmes, un chiffre record pour le groupe, ce qui augure de belles perspectives et la poursuite des gains de parts de marché pour le futur", a déclaré le codirecteur général Jean-Michel Szczerba, lors d'une conférence téléphonique. Il a souligné que 40 % d'entre eux concernaient la Chine, qui ne pèse encore que 8 % des ventes du groupe. (avec AFP).