Carlos Ghosn, de nouveau arrêté au Japon, dénonce "une entreprise de démolition"
Retour à la case prison pour Carlos Ghosn. La quatrième arrestation de l'ex-patron de l'Alliance et du groupe Renault est la conséquence de nouvelles charges qui portent sur des paiements suspects versés à Suhail Bahwan Automobiles, groupe de distribution basé à Oman.
Renault avait saisi le parquet vendredi au sujet de plusieurs millions d'euros de paiements suspects réglés par la présidence du constructeur français sous Carlos Ghosn. Des flux financiers similaires aurait été détectés par Nissan. Les auditeurs ont été surpris de voir des dépenses de marketing à Oman affectées au centre de coût de la présidence du groupe à Paris, alors que ces dépenses sont normalement imputées sur le budget des régions concernées.
Juste avant son incarcération, Carlos Ghosn a accordé une interview par Skype à la chaîne de télévision LCI, dénonçant "un acharnement qui n'est pas récent, qui a démarré le jour de [son] arrestation le 19 novembre 2018 et ne s'est jamais arrêté." Le procureur de Tokyo l'accuse d'avoir violé ses obligations professionnelles et justifie son arrestation par "un risque de destruction des preuves".
Nouvelle garde à vue de 22 jours
Libéré sous caution le 6 mars 2019, sa nouvelle interpellation remet les compteurs à zéro pour le système judiciaire japonais. Il peut, de nouveau être incarcéré pour sa garde à vue durant 22 jours. D'ores et déjà le procureur a annoncé une première période allant jusqu'au 14 avril 2019.. A l'issue de cette période, Carlos Ghosn sera à nouveau inculpé (pour le 3e fois) et devra demander une autre libération sous caution en attendant son procès.
Junichiro Hironaka, l’avocat japonais de Carlos Ghosn, affirmait ce jeudi 4 avril 2019, ne pas savoir dans quel but le bureau du procureur l'avait à nouveau arrêté. « La justice japonaise prend en otage Carlos Ghosn, estime-t-il. Cette mesure est inappropriée ». Carlos Ghosn a demandé l'aide du gouvernement français. Interrogé sur RMC-BFMTV par Jean-Jacques Bourdin, Bruno Lemaire, ministre de l'Economie a déclaré que Carlos Ghosn était un "préjudiciable comme les autres et bénéficie de la présomption d'innocence."
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