Renault a tranché sur la rémunération de Carlos Ghosn
A l'issue du conseil d'administration du 3 avril 2019, le constructeur français a précisé certaines choses au sujet de Carlos Ghosn. Déjà, concernant l'analyse des comptes et autres actions de l'ex-dirigeant, Renault a confirmé qu'après les faits liés au Château de Versailles, il avait porté à la connaissance de la justice française "des éléments d’alerte relatifs à des versements effectués au profit de l’un des distributeurs de Renault au Moyen-Orient."
Le conseil a également pointé du doigt la filiale néerlandaise RNBV et certaines de ses pratiques : "d'une part, l’organisation interne de RNBV fait ressortir de graves déficiences au plan de la transparence financière et des procédures de contrôle des dépenses. Le Conseil d'administration a demandé à la Direction Générale de se rapprocher de Nissan pour remédier conjointement à ces déficiences dans les meilleurs délais. D’autre part, des dépenses qui n’ont pas été précisément chiffrées, mais susceptibles de se monter à plusieurs millions d'euros depuis 2010, soulèvent de sérieux questionnements quant à leur conformité à l'intérêt social de RNBV." L'enquête sur RNBV va donc continuer et le dossier est loin d'être clos. Le constructeur se réserve d'ailleurs le droit de saisir la justice à ce sujet.
Quant à la rémunération de Carlos Ghosn pour l'année 2018, Renault précise que la rémunération brute fixe est de 1 million d'euros. La partie variable se chiffre finalement à 224 000 euros selon le constructeur et se limite à ce qui est payable en numéraire car Carlos Ghosn, du fait de sa démission le 23 janvier 2019, ne peut plus recevoir de rémunération variable payable par remise différée d’actions. De plus, Renault recommande à l'assemblée générale du 12 juin prochain de ne pas voter la rémunération liée à l'exercice 2018 afin que Carlos Ghosn ne touche pas la partie variable de son salaire.
Enfin, au sujet de la retraite-chapeau de Carlos Ghosn, le conseil d'administration a été clair : "le Conseil d’administration a également constaté, s’agissant du régime de retraite à prestations définies, que les conditions de départ de M. Carlos Ghosn ne correspondent à aucun des deux cas d’ouverture de ce régime et qu’aucune rente ne pourra lui être versée à ce titre."
Pour conclure, le Conseil d'administration a également pensé à l'avenir et à la nomination de nouveaux membres. Ainsi, Annette Winckler, ancienne patronne de Smart, va être proposée en qualité d’administratrice indépendante afin de remplacer Cherie Blair dont le mandat arrive à échéance.
Renault va aussi devoir trouver un nouvel administrateur référent car Philippe Lagayette ne pourra continuer à cause de la limite d’âge prévue dans les statuts. L'assemblée générale du 12 juin sera aussi l'occasion de ratifier les nominations de Thomas Courbe et Jean-Dominique Senard, faites respectivement, à titre provisoire, les 5 octobre 2018 et 24 janvier 2019. A l'avenir le conseil devrait être composé de 18 membres.
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