Les constructeurs et équipementiers inquiets d'un non-accord sur le Brexit
"Ce serait le pire des scénarios", reconnaissait Carlos Tavares, président du directoire de PSA Group, pendant le Mondial de l'Automobile. "Il faut un deal qui protège la libre circulation des biens. Sans deal, nous serons obligés de discuter avec les partenaires sociaux, mais le bon sens doit prévaloir. Sans accord, chacun sera renvoyé à sa propre responsabilité."
Pourtant, l'impasse dans laquelle se trouve, à ce stade des discussions, l'Union européenne montre que les responsabilités ne sont pas toutes partagées. Les chefs d'Etat et de gouvernements européens ne peuvent que constater l'absence d'accord avec Londres, dans l'immédiat.
Inquiets de cette situation, les constructeurs réunis au sein de l'Acea ont lancé un avertissement quant aux conséquences potentielles de ce scénario de non-accord. "Chaque jour, 1 100 camions de l'Union européenne traversent la Manche pour se rendre dans des usines de voitures et de moteurs au Royaume-Uni, explique l'association des constructeurs européens dans un communiqué. Après le Brexit, même des retards brefs à la douane généreront des problèmes dans l'assemblage des véhicules qui s'effectue en 'juste à temps'."
Sans accord, les échanges entre l'Union européenne et le Royaume-Uni tomberont sous les règles classiques de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) qui prévoient des droits de douane de 10 %. "Nous ne pouvons pas oublier que les marges bénéficiaires de notre secteur sont nettement inférieures à 10 %. Les coûts supplémentaires seront soit répercutés sur le consommateur, soit devront être absorbés par les fabricants. Nous exhortons les équipes de négociation des deux côtés à redoubler d'efforts pour conclure avec succès un accord de retrait", ajoute Erik Jonnaert, secrétaire général de l'Acea.
De leurs côtés, les équipementiers, réunis au sein du Clepa (Association européenne des fournisseurs de l'industrie automobile) : "Les petites entreprises qui constituent des éléments de base importants de la chaîne d'approvisionnement ne disposent pas des systèmes internes, des plateformes informatiques... nécessaires pour traiter les déclarations en douane."
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