Bruxelles sous-estime l'impact des véhicules électriques dans l'emploi
A quelques jours du vote (prévu le 10 septembre 2018) à la Commission Environnement du Parlement européen sur les nouvelles limites d'émissions de CO2, l'Acea (Association des constructeurs européens automobiles) vient de mettre en garde la Commission européenne du danger qui pèse sur l'emploi dans l'industrie automobile en cas d'une nouvelle baisse de 30 % des émissions de CO2 en 2030.
"La Commission reconnaît que les véhicules électriques à batterie sont moins gourmands en main-d'oeuvre que les véhicules équipés d'un moteur à combustion interne", mais elle "sous-estime l'impact négatif (en matière d'emplois, NDLR) de ses propositions concernant les limites d'émissions de CO2,", affirme l'Acea dans un communiqué.
Alors que les constructeurs plaident pour une baisse de 20 % des émissions, un projet de rapport de la Commission Environnement du Parlement européen avance des objectifs encore plus ambitieux allant jusqu'à 50 % de réduction des émissions.
Dans ce rapport, rédigé par FTI Consulting, les analystes mettent en lumière les conséquences d'un virage brutal vers les véhicules électriques qui seuls pourraient permettre aux constructeurs de respecter ces nouvelles normes. Ainsi, les industriels du secteur verraient une baisse importante de leur activité : de l'ordre de 38 % pour les équipementiers et de 17 % pour les constructeurs. Les batteries électriques, qui pèsent entre 35 et 50 % du coût d'un véhicule, ne sont pour l'instant pas produites en Europe, mais en Chine essentiellement.
Aujourd'hui, l'automobile pèse pour 11 % de l'emploi industriel en Europe. Dans quatorze pays de l'UE (dont la République tchèque, l'Allemagne, l'Italie, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Suède et le Royaume-Uni), cette part grimpe même jusqu'à 20%.
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