Geely devient le premier actionnaire de Daimler
Depuis plusieurs semaines déjà, les milieux économiques s'attendaient à ce que le milliardaire chinois Li Shufu, patron de Geely, monte au capital de Daimler. C'est aujourd'hui chose faite et l'Allemand a dû l'annoncer publiquement, le Chinois ayant dépassé le seuil des 3 %.
Ainsi, avec une participation valorisée à 7,2 milliards d'euros, Geely possède maintenant 9,69 % du capital de Daimler (soit 103 619 340 actions) et en devient le premier actionnaire devant un fonds public koweïti détenteur de 6,8 % et Renault-Nissan avec 3,1 %. Quel sera l'impact de ce nouvel actionnaire ? Daimler parle, dans un communiqué, d'un actionnaire à long terme "convaincu par la force d'innovation de Daimler, sa stratégie et son potentiel futur". Reste à savoir ce que va en penser BAIC, le partenaire de Mercedes en Chine.
L'appétit de Li Shufu pour les groupes européens ne semble donc pas faiblir. En effet, après avoir racheté Volvo Cars en 2010, le patron chinois, dixième fortune chinoise selon le magazine Forbes, avait évoqué lors d'un discours devant l'institut automobile allemand CAR à Bochum que "l'Europe jouait un rôle très important pour le développement" de ses activités automobiles.
La réaction du Gouvernement allemand n'a pas tardé. La ministre allemande de l'Économie a estimé que l'entrée dans le capital de Daimler d'un milliardaire chinois pouvait "poser des problèmes", dans un contexte de défiance à l'égard des ambitions chinoises en Europe. "Nous devons rester particulièrement attentifs (...). Si une entreprise concurrente devait rentrer au conseil de surveillance de Daimler, cela pourrait poser problème", a réagi la ministre sociale-démocrate dans un entretien au journal Stuttgart Zeitung, exigeant des explications.
La chancelière Angela Merkel a également mis en garde la semaine dernière contre les appétits de Pékin après l'annonce du projet chinois de "Nouvelles routes de la soie", un colossal plan d'investissements dans les infrastructures, routes et autoroutes européennes. "Dans les relations avec la Chine, c'est très important que l'ouverture ne vienne pas que d'une partie mais de toutes les parties", avait-t-elle souligné. (Avec AFP).
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