Renault sans numéro 2

Carlos Tavares paye-t-il son épanchement estival ? Les fonctions du numéro 2 de Renault, qui avait récemment fait part à l’agence Bloomberg de sa volonté de devenir un numéro 1, ont pris fin jeudi 29 août. “M. Carlos Ghosn remercie M. Carlos Tavares pour sa contribution aux résultats de Renault tout au long de sa carrière dans l’entreprise”, peut-on lire dans un communiqué laconique de la marque au losange.

Carlos Tavares accédait à ce poste en mai 2011, succédant à Patrick Pélata, victime collatérale de la fausse affaire d’espionnage qui avait secoué le groupe. En seulement deux ans et quelques mois, ce sont donc deux bras droit de Carlos Ghosn qui sont révoqués. Ce nouveau départ laisse des incertitudes quant aux projets initiés par Carlos Tavares, la renaissance d’Alpine en tête.

Le 14 août, le désormais ex-directeur général délégué aux opérations de Renault déclarait à l’agence américaine : “Nous avons un grand patron, et il est là pour rester. Tout passionné d’industrie automobile arrive à la conclusion qu’à un moment donné, il a l’appétit pour devenir numéro 1.” Ce regret évoqué, il n’hésitait pas à regarder du côté de Détroit. “Mon expérience serait profitable à n’importe quel constructeur. Pourquoi pas GM ? Je serais honoré de diriger une telle entreprise”, glissait-il.

Agé de 55 ans, Carlos Tavares a donc laissé parler son ambition, le jour même de son anniversaire. La perspective de l’inéluctable réélection de Carlos Ghosn, en 2014, à la tête de l’alliance Renault-Nissan, a sans doute précipité les événements. Si, pour l’heure, les projets de Carlos Tavares ne sont pas connus, Carlos Ghosn va assurer “à titre temporaire les fonctions opérationnelles” de son ancien numéro 2, en attendant une nouvelle organisation.