Thomas Gérard, Toyota : "Nous sommes le nouveau challenger sur le véhicule utilitaire"
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Le Journal des Flottes : Un commentaire sur la performance du groupe Toyota en France en 2024 ?
Thomas Gérard : 2024 est une année exceptionnelle pour le groupe Toyota. Tout d’abord, nous avons été partenaires du plus gros événement de l’année, à savoir les Jeux Olympiques de Paris 2024. Nous avons aussi fêté, fin novembre, la sortie du cinq millionième véhicule des chaînes de production de notre usine de Valenciennes. Ce sont des facteurs qui nous ont permis de gagner en visibilité et qui ont indéniablement nourri la bonne image de la marque en France. Outre cela, notre savoir‑faire, notre technologie hybride et la fiabilité de nos deux marques ont aussi contribué à notre succès. En 2024, nous finissons donc à 5,6 % de part de marché sur les canaux de vente des sociétés, soit une progression de 1 point en l’espace d’un an. Nous avons ainsi augmenté de 15 % les immatriculations chez les professionnels, ce qui nous a permis de finir l’année 2024 en tant que cinquième marque sur les ventes de VP et VU aux sociétés. Dans le détail, nous terminons même à la quatrième position sur les immatriculations de VP en BtoB, juste derrière Volkswagen et deux français. À ce titre, nous sommes, par ailleurs, la première marque sur le segment A, tandis que les Yaris et Yaris Cross se retrouvent respectivement à la quatrième et à la deuxième place de leur segment. Nos SUV, que sont le C‑HR et le RAV4, sont quant à eux à la sixième position. En 2024, Toyota a donc été fort sur l’ensemble des segments du marché. Enfin, plus globalement, nous venons d’enregistrer une décennie de croissance chez les professionnels, car en 2014, le canal des ventes aux sociétés ne pesait que 12 % de notre mix, alors qu’il en représente aujourd’hui plus de 40 %. Nos volumes ont été multipliés par cinq en dix ans, ce qui témoigne de la réussite de notre marque !
En 2024, nous avons augmenté de 15 % nos immatriculations chez les professionnels
JDF : Vous disposez désormais d’une gamme complète de VU en diesel et en 100 % électrique. Quelle est votre ambition sur le marché des utilitaires ?
T.G. : 2024 a été pour le groupe Toyota l’année du véhicule utilitaire. Nous avons, en effet, renouvelé l’ensemble de notre gamme entre les mois de juin et d’octobre. Le réseau a, par ailleurs, fait un très bon lancement car le Proace City est déjà quatrième de son segment, tandis que le Proace a également gagné une place et termine au huitième rang à la fin de l’année. De son côté, la grande nouveauté, le Proace Max, s’installe progressivement sur son segment. Le VU a donc été un fort contributeur en termes de volume, de conquête et de fidélisation en 2024 et ce, malgré les problèmes liés à notre pick‑up Hilux. À terme, nous avons pour ambition stratégique de finir dans le top 5 sur le marché français. Nous avons le bon produit, disponible en diesel ou en 100 % électrique, mais aussi des éléments, comme notre garantie de 3 ans, qui nous permettent de nous distinguer de nos concurrents. Nous pouvons alors dire que Toyota est le nouveau challenger sur le véhicule utilitaire.
Le nouveau Toyota Proace Max a été lancé fin 2024. ©Toyota
JDF : Vous êtes aussi réputés pour la relation que vous entretenez avec vos clients…
T.G. : Chez Toyota, nous avons pour vocation de proposer bien plus qu’un produit. Nous avons donc la volonté de travailler sur l’accompagnement de nos clients et cela se traduit notamment par nos programmes d’écoconduite, baptisés "Toyota Expérience" ou "Electrified Program" pour Lexus. Nous souhaitons prouver les qualités de notre technologie et accompagner le changement technologique dans le cas échéant. Côté après‑vente, nous avons relancé en 2024 un programme qui s’appelle le "Toyota Duotech Service" et qui permet de réaliser l’entretien de son véhicule en à peine une heure ou une heure et demie pour un utilitaire. Enfin, nous sommes également toujours cités comme la référence dans les études de relation client.
JDF : Le manque d’offres de VE dans votre gamme est‑il un frein dans votre progression ?
T.G. : Nous voulons aller sur le véhicule électrique. Nous allons, par exemple, lancer cette année notre futur SUV 100 % électrique, l’Urban Cruiser, et cette gamme électrifiée va continuer à s’étendre en 2025. Chez Toyota, 90 % de nos ventes sur le VP concernent des véhicules hybrides, tandis que les 10 % restants sont de l’hybride rechargeable et de l’électrique. Jusqu’à maintenant, nous avons toujours été bien en dessous des seuils établis par les normes CAFE. Mais en 2025, les seuils à atteindre seront nettement plus bas et nous allons donc devoir convertir une partie de notre mix de véhicules hybrides en PHEV ou en 100 % électrique. D’autant que cette deuxième technologie est le meilleur contributeur pour diminuer nos émissions de CO2.
Notre gamme de véhicules électriques va continuer à s'étendre en 2025
JDF : Vous proposez le C‑HR et la Prius en PHEV. Les ventes pour cette énergie sont en déclin sur le marché BtoB en 2024… Pensez‑vous avoir un cran de retard ?
T.G. : Au cours des prochains mois, nous allons aussi avoir une forte offensive sur l’hybride rechargeable. Nous considérons le PHEV comme une technologie de transition vers le 100 % électrique, surtout pour nos clients. Aujourd’hui, les véhicules hybrides rechargeables peuvent réaliser plus de 100 km en tout électrique. Dans un usage quotidien, une telle autonomie permet de rouler toute la semaine en 100 % électrique. Le PHEV est donc une technologie qui emmène petit à petit le client vers l’électrique car il y a cette notion de recharge qui fait écho à cette transition, mais il y a aussi des contraintes en moins si le client souhaite réaliser un long trajet. Demain, le groupe Toyota sera plus que jamais un constructeur multitechnologique.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont largement contribué à accroître la visibilité de la marque Toyota en France. ©Toyota
JDF : Un mot sur la marque Lexus en France en 2024 ?
T.G. : À l’instar de Toyota, Lexus a aussi affiché une très belle année 2024. Cette dernière a été marquée par le lancement au mois de mars du LBX, un modèle clé pour la marque. Ce petit SUV urbain du segment B a réalisé un très bon démarrage grâce à ses qualités intrinsèques et son niveau de finition premium, qui sont à l’image de ceux des autres véhicules de Lexus. Le LBX s’installe donc progressivement sur le canal des sociétés et je lui prédis une très belle année 2025 sur le marché BtoB. L’enjeu pour nous va être de continuer à faire grandir la marque, en gagnant davantage en part de marché en 2025.
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