Sanofi met le cap sur l’électrique
La société Sanofi s’est lancée, comme bon nombre d’entreprises, dans une démarche de réduction de son empreinte environnementale. Avec des objectifs chiffrés à la clé. "Nous nous engageons à minimiser les impacts environnementaux potentiels de nos activités vers la neutralité carbone d’ici 2030 et zéro émission nette d’ici 2045. Pour cela, nous axons en priorité nos actions sur la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble de notre chaîne de valeur", avance l’entreprise pharmaceutique sur sa page Internet.
Plusieurs items ont été identifiés : l’amélioration de l’efficacité énergétique des sites, la décarbonation des énergies en procédant à l’achat d’électricité renouvelable et la décarbonation de son parc automobile avec, comme principale échéance, "l’adoption d’une flotte écoresponsable d’ici 2030".
Exit le diesel et l’essence
Stéphane Antoinat, responsable du parc automobile de Sanofi France, s’attelle à atteindre ce dernier objectif. Le processus s’est accéléré ces dernières semaines avec la refonte du catalogue de véhicules, tant pour les forces commerciales itinérantes que pour les managers et hauts dirigeants.
"Nous avons évacué tous les modèles diesel et essence, pour ne conserver que des propositions full hybrid, hybrides rechargeables et électriques", explique le responsable, qui est à la tête d’un parc de 1 650 voitures particulières. Il s’agit davantage d’une évolution que d’une révolution, dans la mesure où Stéphane Antoinat a très tôt fait le choix d’intégrer des véhicules électrifiés au catalogue.
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Une étape supplémentaire vient néanmoins d’être franchie. Pour mener cette refonte, le fleet manager a pu s’appuyer sur les conseils et l’accompagnement de Traxall. La gestion opérationnelle du parc automobile de Sanofi France a, en effet, été confiée au spécialiste du fleet management en 2019, avec un volet conseil sur les éléments stratégiques comme la constitution de la car policy, mais pas seulement.
"Nous avons accompagné notre client sur la sélection des prestataires, par exemple pour les bornes de recharge et nous intervenons aussi au niveau de la sensibilisation des salariés à propos de l’électrique", confie Audrey Martin, consultante chez Traxall France.
Critères de sélection
Un travail collaboratif qui a débouché, dans le courant de l’été, sur la mise en place d’un catalogue répondant aux objectifs RSE de l’entreprise. Ainsi, pour les commerciaux, l’offre se résume à des modèles 100 % électriques et full hybrid.
"Nous ne leur proposons pas d’hybrides rechargeables car cette technologie ne répond pas à leurs usages", souligne Stéphane Antoinat. Ils ont ainsi accès à des modèles tels que les Renault Captur, Arkana, Austral et Espace, à des Toyota pour la partie hybride et aux Renault Megane E‑Tech Electic, Kia e‑Niro, Peugeot e‑2008 et Fiat 500e pour la partie 100 % électrique.
Les managers et membres du comité exécutif disposent d’un éventail plus large puisque quelques véhicules hybrides 48 V sont référencés, uniquement pour ceux qui ne peuvent pas recharger à leur domicile. Mais l’essentiel du catalogue concerne des modèles full hybrid (essentiellement de marque Renault), hybrides rechargeables (BMW, DS Automobiles, Mercedes‑Benz…) et électriques (BMW, Mercedes‑Benz, Fiat, Peugeot…).
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La sélection des différents modèles s’est faite en fonction de plusieurs critères, comme l’explique Stéphane Antoinat : "Nous sommes très attentifs à ce que nos véhicules aient tous 5 étoiles au crash‑test Euro NCAP, à l’autonomie et au temps de charge des voitures intégrées dans nos catalogues, sans oublier les lieux de production afin de minimiser l’impact carbone généré par leur production et leur acheminement".
Un autre élément clé a été le souci de répondre à tous les besoins et usages des salariés, d’où une offre allant des petites citadines aux modèles familiaux sept places.
Bornes de recharge à domicile
Mettre à disposition des véhicules électriques et PHEV est une chose, accompagner les salariés, notamment sur la recharge à domicile, en est une autre. Sanofi a pris le sujet à bras‑le‑corps. "Tout d’abord, ceux qui n’ont pas la possibilité d’avoir une borne chez eux ne sont pas éligibles à un véhicule électrique ou hybride rechargeable", affirme Stéphane Antoinat.
Un questionnaire est envoyé à chaque collaborateur avant toute commande afin d’identifier l’énergie la mieux adaptée à leur quotidien. Si l’électrique et le PHEV sont préconisés, Sanofi confie le soin à son partenaire Zeplug et à Traxall de valider la possibilité d’installer une borne de recharge à domicile.
L’employeur s’est engagé à prendre en charge cette installation, ainsi que la consommation d’électricité liée à la recharge. Une carte de recharge complète le tout. Si tous les feux sont au vert, le véhicule et la borne sont commandés en même temps.
Un TCO maîtrisé
Stéphane Antoinat tient à justifier le choix de Zeplug en indiquant qu’il s’agit "sans doute du meilleur prestataire pour le déploiement de bornes dans les copropriétés, un sujet qui peut parfois se transformer en cauchemar". Le gestionnaire de flotte explique, en outre, que les salariés sont invités à limiter la recharge en itinérance dont le coût est jugé "exponentiel".
Quant aux détenteurs d’un PHEV, ils sont évidemment encouragés à recharger leur batterie le plus souvent possible. Un garde‑fou a été mis en place en limitant le montant de carburant fossile alloué via la carte carburant. Le dispositif est complété par la présence de bornes de recharge sur les principaux sites de l’entreprise, notamment celui de Gentilly (94), en proche banlieue parisienne.
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Évidemment, ce vaste programme d’électrification soulève une interrogation, celle du coût pour l’entreprise. Stéphane Antoinat l’assure, "la flotte électrifiée ne coûte pas plus cher". Le sujet du TCO a été travaillé en amont en tenant compte du prix du carburant et de l’électricité, ainsi que des valeurs résiduelles.
Le gestionnaire de flotte, qui ne se montre pas très tendre avec ses trois loueurs longue durée, souligne néanmoins leurs efforts sur les VR. Il n’est de toute manière pas question d’un quelconque retour en arrière pour Sanofi, dont la priorité est de disposer d’une flotte décarbonée le plus rapidement possible.
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