Rubix, une transition énergétique éclair
Le groupe Rubix, leader européen de la distribution de fournitures et de solutions industrielles, a connu plusieurs changements de nom depuis sa création en 1987 (Orefi, Orexad, Orexad Brammer…).
Après diverses fusions, il est devenu Rubix en janvier 2023, avec un quartier général européen à Londres et un siège français à Lyon.
La filiale hexagonale emploie une bonne partie des troupes, environ 3 000 salariés sur les 8 500 du groupe et exploite la majorité du parc automobile avec 1 200 véhicules, composé à 70 % de voitures particulières.
Jusqu’à fin 2022, le sujet de la transition énergétique de la flotte n’était pas un enjeu prioritaire, confie Audrey Leroy, responsable du service flotte automobile de Rubix France.
La principale préoccupation était de rationaliser un parc composé pour l’essentiel de véhicules diesel en boîte manuelle, même si quelques modèles hybrides de Toyota avaient commencé à garnir les rangs, à hauteur de 10 % environ.
Le comité exécutif était, quant à lui, parti en éclaireur en passant à l’hybride rechargeable il y a quelques années. Tout a basculé à la sortie du Covid. "En janvier 2023, se souvient Audrey Leroy, nous avons décidé de passer un cap."
Bascule financière
Jusque‑là, les calculs réalisés en interne montraient que renoncer au diesel au profit de modèles électriques et hybrides rechargeables n’était pas intéressant financièrement.
Et puis, la tendance s’est inversée. "Fin 2022, nous avons constaté qu’une bascule s’est faite financièrement. En faisant l’analyse du marché, nous avons vu que l’hybride rechargeable et l’électrique commençaient à prendre le dessus, devenant même moins chers dans certains cas", souligne Audrey Leroy.
Un travail long de plusieurs mois a été mené pour constituer une nouvelle car policy, uniquement pour les voitures particulières.
Les utilitaires légers seront mis à contribution ultérieurement. Des études détaillées sur les coûts ont ainsi été lancées, en se basant entre autres sur la consommation réelle des véhicules et non sur les homologations théoriques et les données techniques fournies par les constructeurs.
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Il a également fallu tenir compte des conditions commerciales très fluctuantes, de l’arrêt de certains modèles ou encore des délais de disponibilité, plus ou moins courts. Des aléas bien connus de tous les responsables de flotte.
"À un moment, il fallait se décider et passer à l’acte. Nous avons arrêté de suivre tous les soubresauts du marché, nous avons fermé les yeux et nous avons présenté le projet à notre direction, se souvient celle qui officie depuis dix ans au sein du service flotte automobile. Le feu vert a été donné, le choix a finalement été fait de ne pas tout chambouler. Nous avons gardé les mêmes modèles que dans la car policy précédente, mais en retenant uniquement les équivalents PHEV et électriques."
Ainsi, le nouveau catalogue, qui était essentiellement composé de Peugeot, l’est toujours. Mais en lieu et place des versions diesel, les salariés ont accès, en fonction de leur statut, à une e‑208, un e‑2008, une 308 PHEV ou un 3008 PHEV en attendant la possible entrée en lice de l’e‑3008. Des modèles Opel et Citroën ont été ajoutés, ainsi que des propositions de BMW et du groupe Volkswagen.
Chute du CO2 moyen
Depuis l’application de la nouvelle car policy en juin dernier, les résultats obtenus sont probants. Plus de 300 commandes ont été passées, pour une moyenne par véhicule de 35 g/km de CO2. L’essentiel de la demande concerne des véhicules hybrides rechargeables, mais les modèles électriques sont appelés à monter en puissance progressivement.
De 30 % de modèles électrifiés en 2023, Rubix France ambitionne de passer à 85 % en 2025. Le solde sera constitué par les utilitaires légers et les contrats de voitures particulières thermiques qui ne sont pas encore arrivés à leur terme.
Rubix France, bien aidé dans sa transition par ses deux loueurs longue durée historiques que sont ALD et Alphabet, a souhaité aussi s’attaquer au sujet de l’accompagnement des salariés. "Nous ne voulons pas juste dire que nous avons mis des voitures électriques ou hybrides à la route. Le but est d’aller plus loin dans le projet", insiste Audrey Leroy.
Chaque livraison de véhicule s’accompagne ainsi d’une formation à l’écoconduite du salarié pendant 1h30 avec Actua Formation. L’entreprise souhaite aussi s’emparer du sujet de la recharge.
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La première étape passe par l’équipement des différents sites du groupe, à commencer par le siège lyonnais, en bornes de 22 kW par ChargePoint. Une carte de recharge est également fournie.
La recharge à domicile espérée
La seconde étape, plus délicate, est la recharge à domicile. Le sujet n’est pas encore tranché, ce qui explique d’ailleurs que les salariés optent majoritairement pour des PHEV à ce stade. "Beaucoup attendent que le projet des bornes à domicile aboutisse. Si nous obtenons le feu vert, les commandes de VE vont accélérer", confie la responsable de flotte.
L’entreprise serait prête à prendre en charge la borne à domicile, uniquement pour les salariés optant pour un modèle 100 % électrique.
Cela se ferait là aussi avec ChargePoint, via le loueur ALD et son service Home Connect. Pour les collaborateurs disposant d’un véhicule PHEV, Rubix France compte proposer un câble de recharge intelligent de 2,3 kW.
Dans tous les cas, le but est d’avoir une solution de remboursement direct du salarié, ainsi qu’une remontée automatique des kilométrages des véhicules dans le logiciel de GAC Technology.
Rubix France profite enfin de tous ces changements pour instaurer des formations de prévention au risque routier avec Beltoise Évolution ou encore pour mettre à disposition de tous les titulaires d’une voiture de fonction un guide conducteur dans lequel figurent divers conseils et bonnes pratiques pour bien rouler en électrique et hybride.
À cela s’ajoute la mise à disposition de deux voitures électriques de pool, pour que les salariés qui doutent de la technologie puissent s’y familiariser. "Le but est d’accompagner tout le monde au mieux", rappelle Audrey Leroy.
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