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Industrie

Vers une révision de tous les taux de CO2 ?

Publié le 28 mai 2013

Par Armindo Dias
2 min de lecture
Une organisation non gouvernementale révèle que les écarts de taux d'émissions de CO2 entre les données affichées par les constructeurs et celles obtenues en conditions réelles de conduite n'ont cessé de croître ces dernières années. Certains constructeurs font même très forts !
Une organisation non gouvernementale révèle que les écarts de taux d'émissions de CO2 entre les données affichées par les constructeurs et celles obtenues en conditions réelles de conduite n'ont cessé de croître ces dernières années. Certains constructeurs font même très forts !

Comme pour le carburant, il convient de distinguer les tests en laboratoires et la réalité dans le domaine des émissions de CO2. C'est en tout cas ce que vient de nous rappeler l'International Council on Clean Transportation (ICCT), une organisation non gouvernementale. Dans l'un de ces derniers rapports, elle révèle que les écarts de taux entre les données affichées par les constructeurs – en toute légalité ! – et celles obtenues en conditions réelles n'ont cessé de croître ces dernières années : en l'espace de quelques exercices, ils sont passés de 11% à 25% !

Des écarts importants chez BMW, Audi, Opel et Mercedes-Benz

Et bien évidemment, il y a des différences importantes entre constructeurs. D'après l'ICCT, les écarts les plus importants (de 25% à 30%) sont surtout à rechercher aujourd'hui du côté des constructeurs BMW, Audi, Opel et Mercedes-Benz. Ils devancent largement Fiat, Volkswagen et Ford, qui affichent des écarts compris entre 20% et 25%, et Renault, Toyota et PSA Peugeot Citroën, où les écarts sont d'environ 15%.

Des manipulations et l'effet pervers des taxations

"Les constructeurs de véhicules les moins émetteurs de COmanipulent donc moins les résultats des tests que les constructeurs produisant des véhicules plus gourmands en énergie", affirme l'ICCT. Pour l'organisation, les écarts constatés sont aussi très marqués depuis que des pays européens ont mis en place des systèmes de taxation de véhicules basés sur les émissions de CO2, à savoir surtout après 2007/2008.

Pas d'illégalité, mais l'optimisation d'un système

Elle a aussi précisé que les chiffres des constructeurs n'avaient rien d'illégal, certains industriels utilisant simplement à leur avantage le système actuel de mesures (ils peuvent par exemple utiliser des lubrifiants et des pneus spéciaux). "Il est du devoir des législateurs européens de mettre fin à ces pratiques de manipulation des chiffres", a toutefois indiqué Lorelei Limousin, porte-parole du Réseau action climat, l'entité qui a relayé les résultats du rapport en France. Le Parlement européen a proposé d'adopter en 2017 dans l'Union européenne un nouveau test (le WLPT) élaboré par les Nations Unies. Les constructeurs s'y opposent.

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