Vers une révision de tous les taux de CO2 ?
Comme pour le carburant, il convient de distinguer les tests en laboratoires et la réalité dans le domaine des émissions de CO2. C'est en tout cas ce que vient de nous rappeler l'International Council on Clean Transportation (ICCT), une organisation non gouvernementale. Dans l'un de ces derniers rapports, elle révèle que les écarts de taux entre les données affichées par les constructeurs – en toute légalité ! – et celles obtenues en conditions réelles n'ont cessé de croître ces dernières années : en l'espace de quelques exercices, ils sont passés de 11% à 25% !
Des écarts importants chez BMW, Audi, Opel et Mercedes-Benz
Et bien évidemment, il y a des différences importantes entre constructeurs. D'après l'ICCT, les écarts les plus importants (de 25% à 30%) sont surtout à rechercher aujourd'hui du côté des constructeurs BMW, Audi, Opel et Mercedes-Benz. Ils devancent largement Fiat, Volkswagen et Ford, qui affichent des écarts compris entre 20% et 25%, et Renault, Toyota et PSA Peugeot Citroën, où les écarts sont d'environ 15%.
Des manipulations et l'effet pervers des taxations
"Les constructeurs de véhicules les moins émetteurs de CO2 manipulent donc moins les résultats des tests que les constructeurs produisant des véhicules plus gourmands en énergie", affirme l'ICCT. Pour l'organisation, les écarts constatés sont aussi très marqués depuis que des pays européens ont mis en place des systèmes de taxation de véhicules basés sur les émissions de CO2, à savoir surtout après 2007/2008.
Pas d'illégalité, mais l'optimisation d'un système
Elle a aussi précisé que les chiffres des constructeurs n'avaient rien d'illégal, certains industriels utilisant simplement à leur avantage le système actuel de mesures (ils peuvent par exemple utiliser des lubrifiants et des pneus spéciaux). "Il est du devoir des législateurs européens de mettre fin à ces pratiques de manipulation des chiffres", a toutefois indiqué Lorelei Limousin, porte-parole du Réseau action climat, l'entité qui a relayé les résultats du rapport en France. Le Parlement européen a proposé d'adopter en 2017 dans l'Union européenne un nouveau test (le WLPT) élaboré par les Nations Unies. Les constructeurs s'y opposent.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.