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Industrie

Valeo confirme ses orientations stratégiques

Publié le 12 septembre 2012

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Dans un entretien vidéo accordé à Xerfi, Jacques Aschenbroich, directeur général de Valeo, est revenu sur les principales pierres angulaires du groupe, notamment l’Asie et l’innovation.
“Pour Valeo, j’ai deux obsessions : innover en permanence, notamment par rapport aux émissions de CO2, et suivre la cadence de la croissance en Asie”, répète à l’envi Jacques Aschenbroich.

En 2011, le déficit commercial de la France s’est établi à près de 70 milliards d’euros, un bien triste record. Pour expliquer ces piètres résultats, l’industrie automobile a souvent été montrée du doigt. Sans chercher à nier l’évidence, Jacques Aschenbroich prend cependant le temps de préciser les choses : “Ce déficit est avant tout imputable au secteur des énergies et ensuite à l’automobile”, avant d’enchaîner : “Il s’agit d’un sujet sensible qui s’articule autour de deux questions clés. D’une part, la production automobile a significativement diminué en France, ce qui n’a pas été le cas en Allemagne. D’autre part, l’enjeu de la compétitivité demeure central et force est de reconnaître que le coût du travail a augmenté en France ces dernières années, ce qui n’a pas été le cas en Allemagne”.

La situation des équipementiers français contraste avec celle des constructeurs
Ce qui peut d’ailleurs poser des problèmes à Valeo, comme l’indique Jacques Aschenbroich : “Pour Valeo, les clients sont français et allemands et les concurrents sont… allemands… En outre, par rapport aux coûts évoqués, cela ajoute des difficultés pour localiser la production en France”. Toutefois, sous l’angle de la balance commerciale, la situation des équipementiers français, dont Valeo, contraste avec celle des constructeurs. Réorganisé autour de quatre pôles d’activité, et Jacques Aschenbroich rappelle qu’il n’a pas l’intention de se disperser sur d’autres métiers, Valeo a présenté de bons résultats (CA en hausse de 12,5 %, marge opérationnelle à + 7,2 % et cashflow libre en progression de 10 % au 1er semestre 2012) et son portefeuille de clients est bien équilibré et diversifié : 17 % pour la France, 30 % pour l’Allemagne, 30 % pour l’Asie et 18 % pour les Amériques.

Une Europe à deux vitesses

Cet équilibre est naturellement amené à évoluer dans les années qui viennent, dès l’horizon 2015, au gré de l’évolution des foyers de croissance mondiaux. Pour l’Europe, qui représente encore 50 % du chiffre d’affaires, Jacques Aschenbroich évoque un marché à deux vitesses : “Le segment du Premium se maintient à un niveau très élevé, mais en revanche, les généralistes connaissent plus de difficultés, surtout ceux qui dépendant beaucoup de l’Europe du Sud”. Mais d’une manière générale, Jacques Aschenbroich table sur une croissance du marché automobile mondial cette année, de l’ordre de 4 %, principalement portée par l’Asie et l’Amérique du Nord. Par contre, la situation est plus brouillée en Amérique du Sud et le patron de Valeo mise même sur une légère inflexion de cette zone.

Les deux marchés chinois

Qui dit Asie dit bien évidemment la Chine. Ou plutôt “les” Chine selon Jacques Aschenbroich : “Actuellement, il y a plusieurs marchés automobiles chinois. Le marché des constructeurs étrangers associés à des groupes chinois via les joint-ventures que nous connaissons, qui représente environ 55 % de l’activité. Et le marché des constructeurs strictement chinois”. Valeo s’est d’abord focalisé sur le premier segment, mais travaille désormais aussi sur le second segment, qui pèse d’ores et déjà 25 % de son activité en Chine. “Sur ce second segment, nous constatons une vraie montée en gamme et une progression manifeste de la qualité et par conséquent, ces constructeurs se tournent de plus en plus vers nous”, souligne Jacques Aschenbroich. Par ailleurs, il confirme qu’il y aura des constructeurs chinois qui seront les Hyundai-Kia du 21e siècle tout en ajoutant : “Quand ? Lesquels ? Difficile à dire…”. En revanche, il n’identifie pas encore d’équipementiers chinois qu’il puisse qualifier de concurrents de Valeo ou d’autres grands équipementiers mondiaux. Enfin, il estime qu’il ne faut pas forcément craindre outre mesure l’arrivée des groupes chinois en Europe : “Ils viendront sur le marché européen, c’est une certitude, mais ils devront aussi s’implanter localement dans la région. Dès lors, certains équilibres seront rétablis”.

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