Sémaphore Conseil revient sur 2011 et se projette en 2012
Si l'exercice écoulé n'a pas été exceptionnel, il n'a pas non plus été catastrophique. En effet, malgré une baisse régulière des immatriculations tout au long de l'année, le marché du financement automobile a globalement été positif. Les financements de véhicules neufs en crédit classique et LOA ont progressé de 2,2 %, à 6,3 milliards d'euros, d'après les dernières données de l'Association française des Sociétés financières (ASF). "Il y a eu en revanche un recul de la production VO", souligne Virginie Constant, consultante chez Sémaphore Conseil. Il a été de 2,3 %, avec une production de 2,3 milliards d'euros. Oui, mais voilà, ce repli s'est ajouté à de nombreux autres enregistrés par le passé. "La production financière en occasion a reculé pour la cinquième ou sixième année consécutive en 2011", confirme Virginie Constant. Pour la consultante, ce énième recul a résulté à la fois de la baisse globale du montant moyen financé, de la hausse des immatriculations VN et de l'augmentation de l'achat à comptant sur le VO.
Montée en puissance des offres locatives
Les principales tendances constatées au niveau du VN ? Pour l'essentiel, la montée en puissance de toutes les formules locatives, à commencer par la LOA et la LLD (la dernière formule de ce type à avoir vu le jour est l'offre de LLD pour particuliers lancée début janvier par Peugeot sous l'appellation Peugeot & Go, suivant de quelques semaines celle mise en place par Opel en partenariat avec Cetelem Renting). "Nous avons assisté à une multiplication de toutes ces offres", se remémore la consultante de Sémaphore Conseil. Et bien évidemment, celles-ci ont en partie été portées par la mise en place d'une nouvelle réglementation, en l'occurrence la loi Lagarde. "Les offres de location longue durée permettent de communiquer sur des loyers plutôt que sur des taux tout en n'étant pas concernées par les contraintes réglementaires au niveau des mentions légales", rappelle Virginie Constant. Elles sont en outre aisément commercialisables et peuvent facilement intégrer une multitude de services, synonymes de trafic en après-vente. Il n'est pas sûr pour autant qu'elles représentent la panacée pour les financières et les réseaux de distribution. "La LOA est sensiblement plus fidélisante que le crédit classique et la LLD, relève Virginie Constant. En effet, elle oblige le client à revenir en point de vente." Les financières ne devraient pas abandonner pour autant la LLD : la crise et ses conséquences justifient son existence aux yeux des constructeurs, des captives et des sociétés de financement dites indépendantes.
Mise à disposition de plus de floor plan
"Les financières devraient encore davantage soutenir les réseaux via la mise à disposition de plus de floor plan ou le déblocage de lignes de financement pour soutenir l'activité", considère la consultante de Sémaphore Conseil. Et pour cause ! Cette année, il va s'agir pour nombre de distributeurs de faire face à un marché attendu en fort repli (les immatriculations de véhicules sur le marché des seuls particuliers devraient reculer d'environ 10 %). "Il faudra également trouver des relais de croissance et de fidélisation, indique Virginie Constant.Nous devrions donc assister à une multiplication des offres packagées et à une augmentation des nouvelles offres d'extensions de garanties et d'entretien." La consultante pense notamment à l'extension de garantie de 6 ans sur tous les VN de marques Fiat, Alfa Roméo, Lancia, Abarth et Jeep lancée il y a peu par Fiat et FGA Capital, ou à VW Bank qui a marketé son offre Forfaits Economy. Elle estime aussi que les offres de financement à 0 % devraient se poursuivre en soutien des ventes… mais avec des champs d'application restreints (durées moins longues, apport plus conséquent ou gamme de véhicules éligibles limitée). "Avec la très forte baisse des ventes attendue, l'arbitrage entre volumes et marges sera encore plus présent. Par ailleurs, qui parmi les captives aura encore les moyens de financer de telles opérations alors que les conditions de refinancement sont au cœur des inquiétudes pour 2012 ?", conclut Virginie Constant. L'avenir le dira.
CHIFFRES CLES :
255
C'est le nombre d'opérations de fusion-acquisition notifiées l'an dernier à l'Autorité de la concurrence (246 en 2010 et 136 en 2009). Sur cette même période, 77 % de ces décisions ont concerné des opérations de concentration, le nouvel exercice devant donner lieu à plusieurs enquêtes. Elles porteront notamment sur les secteurs du commerce électronique et de l'entretien/ réparation automobile.
34 %
Il s'agit de la part de foyers français détenteurs d'un crédit à la consommation, d'après une étude du cabinet de marketing Acxiom (elle a été réalisée à partir de sa Grande Enquête sur la Consommation des foyers français de novembre 2010). Parmi ces foyers, 74 % ont sollicité une banque, 14 % ont effectué une démarche auprès d'une enseigne de distribution, 7 % ont plébiscité une société de crédit à distance et 54 % se sont rapprochés d'une compagnie d'assurance ou d'une mutuelle.
42,3
C'est, en milliards d'euros, le produit net bancaire réalisé l'an dernier par le groupe BNP Paribas, enregistrant une baisse de 3,4 % par rapport à 2010. Sur l'exercice écoulé, le groupe a par ailleurs affiché un bénéfice net d'un peu plus de 6 milliards d'euros, certes en retrait de 22,9 % par rapport à 2010, mais plutôt appréciable dans la mesure où BNP Paribas a dû provisionner 3,2 milliards d'euros pour faire face à une dépréciation de ses titres souverains grecs à hauteur de 75 %. Sur ses quatre marchés domestiques, à savoir la France, la Belgique, l'Italie et le Luxembourg, ses encours de crédit ont progressé de 5,1 %, avec une hausse de 6,2 % pour les crédits aux particuliers (+ 7 % en France) et une croissance de 3,9 % pour les crédits aux entreprises (+ 3,1 % en France). A noter, enfin, que la transformation du modèle économique de BNP Paribas Personal Finance, c'est-à-dire Cetelem, va se poursuivre en 2012. A la fin de l'exercice, ses nouveaux produits d'épargne et de prévoyance devront totaliser au moins 80 000 contrats dans le seul Hexagone.
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