Segula Hagora, la haute ingénierie au service de l’automobile

Segula est présente dans 19 pays et emploie près de 7 000 personnes. Spécialisée en engineering, la société officie sur de nombreux secteurs allant du ferroviaire à l’énergie, en passant par la construction navale, l’aéronautique et, bien entendu, l’automobile. En France, ce sont pas moins de 2 000 personnes qui travaillent sur ce département.

Dans le cadre de ses missions, Segula met un point d’honneur à maîtriser toutes les compétences mises en œuvre dans un projet. Ce qui justifie de disposer d’équipes pour le style, mais également de spécialistes de l’industrie capables de suivre le lancement de la production pour un client, ou encore des ingénieurs métiers afin de satisfaire toutes les demandes, de la conception des structures aux équipements.

C’est grâce à ce fonctionnement et à de multiples compétences et implications, que Segula parvient à devenir force de proposition chez ses clients, constructeurs ou équipementiers. “Ils attendent de notre part des idées neuves, en toute humilité. Car nous pouvons apporter une vision différente par rapport à leurs équipes dédiées. Nous sommes promoteurs de solutions”, insiste Jean-Bernard Faivre, P-dg de Segula Technologie Automotive.

Grâce à son implication sur des secteurs aussi variés, Segula parvient également à intégrer des acteurs qui n’ont, a priori, aucune raison de croiser leurs compétences. Segula agit donc également en catalyseur pour cette pépinière d’acteurs. “Notre projet le plus célèbre est bien entendu la BlueCar, qui a donné vie à l’Autolib, et pour lequel nous avons dû gérer le creuset de fournisseurs de la chaîne de traction. Batscap pour la batterie, Actia pour le moteur électrique et enfin Cecomp, le fabricant italien de la structure alu-acier-composite. Nous avons été “l’ingénieriste” qui a su intégrer l’ensemble de ces acteurs pour le compte de Bolloré”, rappelle Jean-Bernard Faivre.

Showroom sur roues

Pour montrer à tous ses compétences et susciter l’envie de clients potentiels de faire appel à la matière grise de Segula, l’entreprise a choisi de développer un projet complètement intégré, sur fonds propres, rassemblant l’ensemble des technologies les plus novatrices ayant germé dans le cerveau fécond des ingénieurs maison.

Le concept-car Hagora s’articule ainsi autour des grands secteurs d’expertise de Segula. Emotion, innovation, écologie et performance constituent les quatre piliers qui supportent le projet. L’émotion se matérialise par un design fort, imaginé par l’équipe de designers, sur le thème de l’origami. “Hagora est un crossover un peu atypique, citadin et sportif. Un coupé trois places avec deux portes en élytre, avec beaucoup de technologies, parfois issues de notre propre développement, parfois d’un partenaire. Dans ce dernier cas, la valeur ajoutée se situe dans nos capacités d’intégration pour adapter ladite technologie au cahier des charges du projet.”

La parfaite illustration de cette dualité – et probablement la plus remarquable innovation de l’Hagora – est la partie motorisation. Bien entendu, il s’agit d’une hybridation, mais avec un contre-pied intéressant par rapport à ce que l’on voit couramment. Ainsi, Segula a choisi un moteur thermique à deux temps et injection directe, fourni par Rotax, pour donner vie à son véhicule.

Opter pour un deux-temps est un joli pari, que Segula espère remporter grâce à la baisse de consommation engendrée par l’hybridation, ainsi que par le rendement amélioré du moteur. Le groupe motopropulseur global parvient en effet à développer 217 ch (115 ch pour 600 cm3 thermique et 102 ch pour le moteur électrique) avec une consommation inférieure à 3 l/100 km ! Quant au niveau de pollution, même si un deux-temps se révèle bien moins vertueux encore qu’un quatre-temps, Diesel ou essence, Segula maintient son choix, capitalisant sur un piège à Nox et un catalyseur. Côté transmission, les deux moteurs sont accouplés par le biais d’une CVT, fournie par Xtrac, qui régule elle-même l’intervention des deux motorisations. Avec des algorithmes de gestion inter-systèmes très pointus, Segula parvient ainsi à utiliser les deux moteurs sur les plages où leur rendement est optimal. Le démarrage se fait en électrique grâce à une batterie de 40 kg et 1,5 kWh, une puissance volontairement contenue, pour présenter un encombrement et un poids minimums. Selon Segula, elle assure néanmoins vingt minutes d’autonomie en cycle urbain et full électrique.

Le véhicule fait 800 kg, avec un groupe motopropulseur et une transmission pesant uniquement 192 kg ! Ce qui signifie que, grâce à l’adoption du moteur deux temps, l’hybridation de l’Hagora n’ajoute pas de poids au véhicule, une véritable prouesse. Autre petite astuce, l’Hagora n’utilise pas de boîte de vitesses pour la marche arrière. C’est le moteur électrique, inversé, qui s’en charge ! Encore une réduction de poids. Seul petit bémol, lorsque le moteur électrique entraîne seul les roues, il n’est pas mécaniquement désaccouplé du moteur thermique. Ainsi, même si ce dernier ne consomme pas une goutte d’essence, il tourne quand même, entraîné par la CVT. Ce qui annihile quelque peu l’un des principaux avantages de la traction électrique, à savoir l’absence de bruit et de vibrations.

Au final, Segula parvient à présenter un concept innovant au plan technologique, tout en proposant une solution économiquement viable, donc facilement démocratisable.