Roger-David Lellouche, P-dg de Takara France
Journal de l'Automobile. Les chiffres du marché viennent de tomber (recul du volume et du chiffre d'affaires), quelle analyse en faites-vous ?
Roger-David Lellouche. Les chiffres sont là et sont incontestables. Il y a un fort ralentissement lié à la crise. On pensait qu'elle avait frappé en 2009, or en réalité elle se fait ressentir sur 2010. Takara se maintient en part de marché sans connaître de réel recul car notre développement à l'international a su pallier à la baisse d'activité en France.
JA. Toutes activités confondues, où en est Takara dans son développement ?
R-D.L. Nous sommes performants sur le marché de l'autoradio et de l'écran vidéo. Il y a un nivellement général à la baisse des prix car la R&D diminue ses budgets, donc il y a moins de technologies lancées, ce qui conduit au recul des prix. Face à cela notre logique reste d'offrir une bonne qualité, au bon prix. En 2009, nous avons terminé premier en volume et second en valeur sur le marché des autoradios. Nous étions également premiers en volume sur celui des écrans. Notre saison estivale a été marquée par notre opération avec Peugeot, à l'échelle européenne. Le fait que ce constructeur associe son image à notre marque est une preuve de reconnaissance au plus haut sommet. Rien ne peut filtrer pour l'heure, mais nous devrions reconduire une offre similaire dans quelques mois. Nous sommes en tractations.
JA. Comment peut-on traduire cela en chiffres ?
R-D.L. Notre chiffre d'affaires est en croissance linéaire. Sur trois années consécutives, nous sommes en augmentation de 25 à 30 % au cumul. En 2010, les différentes opérations réalisées ont eu de bonnes incidences sur nos résultats du premier semestre et nous donnent confiance pour la seconde moitié de l'exercice.
JA. Quels sont les axes que vous privilégiez ?
R-D.L. Nous allons être agressifs sur tous les tableaux. Takara a orienté sa réflexion sur les produits communicants. Comme je l'ai dit, les tarifs souffrent d'un manque d'innovation, il nous faut donc une révolution marquante pour redonner de la valeur au produit. L'an prochain, notre gamme sera donc enrichie de solutions usant de carte SIM ou de connexion Wi-Fi. L'avenir est là. Aussi, l'écran similaire à l'iPad est également une piste sérieuse pour nos chercheurs.
JA. Eu égard à votre statut d'acteur incontournable dans le secteur, quelles sont encore vos perspectives de croissance ?
R-D.L. Il faut savoir tirer parti du tassement. Nos compétiteurs ont subi des pertes du fait de leur prix ou de leur modèle de distribution. Notre force est que nous avons une grande réactivité, nous sommes en mesure de mettre un produit à la vente en six mois. Ce qui nous permet d'être toujours en adéquation avec les demandes du client final, contrairement à la concurrence qui a du retard sur les tendances. Aujourd'hui, nous sommes au vrai prix. Cependant, il faut reconnaître que celui-ci est trop bas et la dépréciation de l'euro doit être compensée, par une revalorisation de la marchandise, par exemple.
JA. Vous vous estimez au bon prix, quel est le montant du panier moyen ?
R-D.L. Il est à 100 euros, soit en recul de près de 20 % par rapport à l'an passé. La marge des distributeurs, elle, est de 20 à 30 %, aussi en léger retrait.
JA. Vis-à-vis des circuits de distribution, comment se répartissent vos ventes ?
R-D.L. Le canal Automotive, c'est-à-dire la vente par les constructeurs, pèse désormais 40 % de nos activités, grappillant sur l'aftermarket. Là, nous totalisons un tiers des volumes auprès des centres-autos et 10 % par les acteurs du web. Ce constat fait sur les segments des autoradios et des PND est également applicable aux écrans. Mais ce produit demeure toujours saisonnier et la réussite de l'année dépend uniquement de nos ventes entre mai et septembre, car les clients sont motivés par la perspective des longs trajets.
JA. Comment dynamiser les ventes alors ?
R-D.L. Il n'y a pas de solution miracle. Les jeunes couples technophiles de 30 à 40 ans sont la cible privilégiée, peut-être que là encore en communiquant sur des innovations comme l'intégration de mémoire et la suppression de la mécanique CD, on retiendra leur attention tout au long de l'année.
JA. Il y a aussi un travail à réaliser à l'encontre des vendeurs qui, comme nous l'avons souligné l'an passé dans une enquête sur le terrain, ne recommandent pas spontanément votre marque…
R-D.L. Nous réalisons des formations et l'amélioration se fait sentir. Sinon comment expliquer notre croissance en part de marché. Nous intervenons pour des distributeurs qui organisent des formations et font de la communication entre les fabricants et les magasins.
JA. Quelles sont les actualités que l'on peut d'ores et déjà annoncer pour la fin de l'année ?
R-D.L. Nous venons de reconduire notre partenariat avec le club de football de l'OGC Nice. Ce qui nous assure une visibilité et concourt à notre notoriété. Par ailleurs, nous avons décidé de poursuivre l'offre "Anniversaire 35 ans" de Takara, dans laquelle le PND est à un euro et l'abonnement de téléphone lié est remboursé durant un an. Une opération qui devait s'achever le 15 septembre et qui se déroulera finalement jusqu'au 31 décembre. Une façon de frapper fort et marquer les esprits de tous.
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