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Industrie

ProLogium subventionné pour construire son usine en France

Publié le 21 août 2023

Par Louis Choiset
4 min de lecture
La Commission européenne autorise l'État français à verser une subvention d'un montant de 1,5 milliard d'euros à ProLogium. Le fabricant taïwanais va installer sa première usine de batteries européenne à Dunkerque (59).
Commission européenne ProLogium
Selon la Commission européenne, ProLogium s'est engagée à partager activement le savoir-faire technique acquis dans le cadre de son projet français avec l'industrie et le monde universitaire. ©Adobe Stock/Andrzej

La Commission européenne donne son feu vert. ProLogium, fabricant de batteries taïwanais, recevra une enveloppe de 1,5 milliard d’euros de la part de l’État français pour installer sa première usine de batteries européenne sur le sol français, à Dunkerque (59).

 

L'investissement total prévu est de 5,2 milliards d'euros, avec à la clef 3 000 emplois dans l'usine et 12 000, indirects, pour le territoire. "C'est une aide à l'investissement, qui nous permet de renforcer les moyens de recherche et d'innovation", a indiqué à l'AFP Gilles Normand, président de ProLogium Europe.

 

48 gigawattheures produits par an

 

La gigafactory de Dunkerque, dont l'ouverture est prévue pour 2026, devrait produire à terme 48 gigawattheures par an, de quoi équiper 500 000 à 750 000 véhicules. Le groupe recevra la subvention de 1,5 milliard d'euros "en fonction des jalons d'investissement de l'entreprise", a précisé le ministère de l'Économie.


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La fabrication des batteries pour voitures électriques est devenue un enjeu clef de souveraineté, et les produire sur son sol est désormais érigé en priorité en Europe et en Amérique du Nord, alors que la Chine domine encore le secteur.

 

"Cet investissement montre le succès de la stratégie de rattrapage de la France sur les batteries : cette usine produira une des technologies les plus avancées au monde", s'est félicité le ministère de l'Économie.

 

Selon lui, "cela montre que la France peut être compétitive" face à l'Inflation Reduction Act (IRA) américain, vaste plan de subventions pour l'industrie verte et la transition énergétique. Et ce, "grâce à un marché du véhicule électrique qui décolle vite et grâce à des subventions importantes qui sont rapidement mises en œuvre".

 

À Dunkerque, érigée par l'Élysée en "symbole" d'un réveil industriel de la France, ProLogium installera son usine de batteries sur le grand port maritime, à quelques mètres de la future usine de la start-up française Verkor.

Le nord, terre de batteries

 

Le Nord devient l'épicentre des batteries en France : la première usine a été ouverte fin mai par Stellantis, Total et Mercedes à Billy-Berclau (Pas-de-Calais), dans le cadre d'un projet ("ACC") soutenu à hauteur de 1,3 milliard d'euros par les États français et allemand. Renault doit ouvrir la sienne à Douai (59) avec le chinois Envision en 2024.

 

La bataille mondiale fait rage autour de la fabrication de batteries. En Amérique du Nord, Stellantis a ainsi négocié durement des subventions du gouvernement canadien pour son usine de l'Ontario, tandis que les États-Unis vont prêter près de dix milliards de dollars à Ford pour la construction de trois usines de batteries.

 

Le projet dunkerquois de ProLogium contribuera à "promouvoir une chaîne de valeur innovante des batteries pour véhicules électriques en Europe, tout en limitant les éventuelles distorsions de concurrence", a souligné Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence.

 

ProLogium fait le pari des batteries à électrolyte solide, une solution prometteuse en termes de performance et de sécurité, mais dont la production en grande série n'est pas encore maîtrisée.

 

La première ligne de démonstration à grande échelle de ProLogium doit entrer en fonction fin 2023 à Taoyuan, près de Taipei (Taïwan). Les premiers échantillons de batteries devraient être proposés aux constructeurs début 2024.

 

Quatre entités pour un accord

 

ProLogium s'est engagée à partager activement le savoir-faire technique acquis dans le cadre de son projet français avec l'industrie et le monde universitaire, précise la Commission européenne.

 

ACC, la coentreprise de Stellantis, Total et Mercedes, a déjà signé un accord avec ProLogium pour avancer ensemble dans les batteries solides.

 

Par ailleurs, si le projet se révèle être une grande réussite et dégage des revenus nets supplémentaires, le bénéficiaire "remboursera à la France une partie de l'aide reçue dans le cadre d'un mécanisme de récupération", selon la Commission.

 

ProLogium doit lancer le 22 septembre une concertation publique autour du projet dunkerquois et a déjà commencé à recruter.

 

La construction de l'usine devrait débuter au second semestre 2024. Le groupe taïwanais a également indiqué qu'il recherchait un emplacement pour son centre de recherche et développement. (Avec AFP)

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