S'abonner
Industrie

“Plus on a de notoriété sur le Net, plus on vend”

Publié le 20 novembre 2014

Par Frédéric Richard
4 min de lecture
Arrivé il y a trois mois à son poste, Neil Fryer doit déjà composer avec le rachat des activités de TRW par le groupe ZF. Trop tôt pour en parler, certes, mais l’occasion nous a été donnée sur Automechanika d’aborder avec lui les grands défis qu’aura à relever l’industrie de l’équipement automobile, dès demain.
Neil Fryer, directeur marketing et ­technique monde de TRW.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quelle est votre approche d’Internet chez TRW ?
NEIL FRYER.
Pour nous, la digitalisation de l’automobile constitue enfin une opportunité de mieux communiquer avec le client final, pour lui expliquer en temps réel la valeur ajoutée de nos produits. Je pense qu’à mesure que sa présence sur Internet va se développer, l’image de TRW, sa notoriété, vont augmenter. C’est fondamental en rechange car comme les consommateurs se renseignent sur le Net avant leur achat. Autant que notre marque se situe parmi les plus connues pour générer une demande en point de vente par la suite. Plus encore dans les pays non matures, comme la Chine. Là-bas, les automobilistes ne connaissent rien à la rechange, aux marques… Plus on a de notoriété sur le Net, plus on vend !

JA. La connectivité en après-vente fait-elle partie des sujets importants pour TRW ?
NF.
C’est une autre opportunité pour nous. Si l’on parle de l’e-call, nous avons énormément travaillé avec l’UE et fait du lobbying pour que le système fonctionne au travers d’une plate-forme ouverte et que les véhicules ne dialoguent pas directement avec les réseaux de marque, ce qui serait contraire aux réglementations sur la concurrence.

Plus globalement, la question clé de la connectivité reste celle de l’utilisation des données. Nous travaillons sur un système capable d’intégrer toute la relation client pour un atelier, de l’accueil autour du véhicule, puis le diagnostic, le devis, l’ordre de réparation, le rendu du véhicule. Le fait de tout intégrer dans un flux continu permet de gagner énormément en rapidité et en efficacité. Historiquement, les garages utilisent un système informatique pour l’accueil, puis un pour le diag, un logiciel de devis, un pour la planification de l’atelier, un autre pour la recherche de pièces… C’est ingérable ! Nous ne sommes qu’aux prémices de ce que l’on peut faire, mais les tests en situation dans des ateliers en Allemagne et au Royaume-Uni montrent la pertinence de la solution intégrée.

JA. Selon vous, les ateliers indépendants parviendront-ils à prendre le virage de la technologie ?
NF.
Il est clair que tout se complique, du diagnostic à l’identification de la pièce de rechange, en passant par son remplacement, bien entendu… Notre rôle consiste à apporter un maximum d’informations techniques aux garages, de sorte qu’ils disposent au moins des armes pour se battre contre les réseaux de marques, en général mieux préparés avec leurs systèmes d’information propriétaires… Car il ne fait aucun doute que la rechange indépendante peut intervenir sur tous ces systèmes modernes, grâce à l’implication des fournisseurs de première monte, à qui il appartient de fournir les clés de ces marchés futurs. Bien sûr, tout le monde ne prendra pas le virage. Les plus anciens laisseront bientôt la place à des plus jeunes, plus rompus aux technologies liées à l’électronique et l’informatique.

JA. Que vous inspire le fait que les trois premiers équipementiers mondiaux soient allemands aujourd’hui ?
NF.
Je suis Anglais, donc en tant qu’Européen, je suis fier que l’industrie automobile européenne se montre si forte et dynamique ! Mais avant tout, je pense qu’il ne faut plus considérer le business en fonction de marchés domestiques et des nationalités des acteurs. Il y a un marché mondial désormais, avec trois grandes régions, l’Amérique, l’Asie-Pacifique et l’Europe, et des acteurs globaux. Oui, les trois premiers fournisseurs mondiaux sont allemands de base, mais ce sont aujourd’hui avant tout des compagnies internationales. La véritable bonne nouvelle est bien que nos industries parviennent à rivaliser sur l’échiquier mondial avec leurs concurrents américains, chinois et japonais.

JA. Pour conclure, le rachat de TRW par ZF constitue-t-il un danger ou une opportunité ?
NF.
Je dois être très prudent dans ma réponse. Nos portefeuilles produits sont parfaitement complémentaires pour un client constructeur, donc c’est une opportunité. Mais tout dépendra de la manière dont se déroulera l’intégration, puis la collaboration. Le process prendra peut-être six mois et nous en saurons un peu plus sur la façon dont les équipes collaboreront.

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

cross-circle