Plastic Omnium toutes voiles dehors
(AFP)
"Année record" : l'équipementier Plastic Omnium a publié jeudi un bénéfice net part du groupe de 258 millions d'euros pour 2015, en hausse de 15%, et s'est dit optimiste pour l'avenir vu son "niveau de prises de commandes jamais atteint". La société française, qui tire plus de 93% de ses revenus des pièces fournies aux constructeurs automobiles, a réalisé un chiffre d'affaires de 5,98 milliards d'euros l'année dernière, une progression de 13,9% par rapport à 2014 qui traduit la hausse de ses volumes, mais aussi un fort effet de changes, selon un communiqué.
L'entreprise familiale dirigée par Laurent Burelle a indiqué avoir encore amélioré sa rentabilité, sa marge opérationnelle ayant atteint 9,4% (+0,6 point). Autre indicateur très surveillé dans le secteur automobile, le flux de trésorerie (cash flow) libre a plus que doublé, à 202 millions d'euros, tandis que l'endettement net a décru de 31,3% pour atteindre un ratio de 21% sur capitaux propres.
"L'année 2015 est une année record", s'est réjoui Laurent Burelle, cité dans le communiqué, en faisant valoir que "nous enregistrons un niveau de prises de commandes jamais atteint, renforçant le leadership de nos activités, validant nos technologies et nous conférant ainsi une forte visibilité sur notre croissance future". En particulier, le groupe a souligné avoir investi dans les systèmes de dépollution des moteurs Diesel par réduction catalytique sélective, connue sous son acronyme anglais SCR, qui rencontrent, selon lui, "un succès croissant" auprès de ses clients. Cette technologie, qui implique une injection d'urée, est considérée comme plus efficace que le "piège à NOx", certes plus simple et moins cher, pour réduire les émissions de ces oxydes d'azote dangereux pour la santé.
Le scandale de triche aux émissions polluantes reconnu par Volkswagen en septembre 2015 et les enquêtes lancées par les autorités dans sa foulée ont mis en lumière le contraste entre les performances de ces différents équipements en conditions réelles d'utilisation, au-delà des tests d'homologation actuels.
Outre ce canal d'expansion organique, Plastic Omnium est engagé dans une opération de croissance externe avec le rachat pour une valeur d'entreprise de 665 millions d'euros de l'activité pare-chocs d'un autre équipementier français, Faurecia, dont l'actionnaire principal est PSA Peugeot Citroën. Cette opération annoncée fin 2015 et qui, selon Plastic Omnium, "pourrait être finalisée courant 2016" après approbation des autorités de la concurrence compétentes, devrait doper le chiffre d'affaires de deux milliards d'euros, permettant à la firme de dépasser largement son objectif de sept milliards de chiffre d'affaires en 2017, énoncé en juillet 2015.
Pour 2016, celle-ci a indiqué qu'elle "maintiendra(it) une performance opérationnelle élevée", sans donner de chiffres. L'entreprise, qui produit aussi des réservoirs de carburant et des pièces de carrosserie, a réalisé 52% de son activité 2015 dans la région "Europe-Afrique" où ses ventes ont crû de 10,6%. Le rythme de progression a été deux fois plus fort en Amérique du Nord, où Plastic Omnium obtient 28% de son chiffre d'affaires, à +20,2%. Mais la quasi-totalité est due à la faiblesse de l'euro par rapport au dollar puisque, à périmètre et changes constants, la croissance n'est que de 1,3%.
Même phénomène en Asie (17% de l'activité), où les ventes ont bondi de 19,9% mais de 5,6% hors changes. Les changes amortissent aussi la chute de l'activité en Amérique du Sud (-9,3%), où les principaux pays producteurs d'automobiles, le Brésil et l'Argentine, sont restés en crise. Plastic Omnium n'y réalise que 3% de ses ventes. Au total, le rythme de progression du chiffre d'affaires 2015 a été doublé par les effets de change et de périmètre. De 13,9%, il passe ainsi à 6,6% à changes constants. Enfin, la branche "environnement", plus connue du grand public avec en particulier des conteneurs à ordures, contribue à quelque 6,5% de l'activité. Elle a été en repli de 1,6% à périmètres et changes constants en 2015, en raison de "restrictions budgétaires des collectivités locales en France", selon la société.