Plastic Omnium rend sa copie 2018
Le sourire était de la partie, chez Plastic Omnium, ce 14 février 2019, lors de la présentation du bilan financier 2018. Et pour cause, le groupe présidé par Laurent Burelle a rapporté un chiffre d'affaires consolidé en croissance de 12,6 %, à 7,24 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires économique s'élève à 8,24 milliards d'euros, en progression de 7,6 %. Il intègre un effet négatif du taux de change qui se monte à 237,8 millions d'euros, en grande partie lié à la fluctuation du dollar, alors qu'un quart de l'activité du groupe provient des Etats-Unis.
Si la marge opérationnelle accuse un repli de 0,8 %, à 610, millions d'euros, soit 8,4 % du CA consolidé (contre 9,6 %, en 2017), le résultat net part du groupe bondi de 25,4 %, à 533,3 millions d'euros. Plastic Omnium fait également état d'un EBITDA de 918,2 millions d'euros, en gain de 2,9 %. Et Laurent Burelle de souligner la hausse de 23,8 % de la ligne cash-flow libre. L'équipementier a engrangé ainsi 218 millions d'euros "qui assure le maintien de l'indépendance financière", s'est-il félicité.
PSA en tête des clients
Dans le détail, à périmètre et taux de change constant, la division Plastic Omnium Industries a rapporté 2,8 % de plus qu'en 2017, à 6,83 milliards d'euros. La division Modules a gagné 0,5 %, à 1,41 milliard d'euros. 999,3 millions d'euros (+8,7 %) sont défalqués du chiffre d'affaires économique au titre des co-entreprises.
Ce bilan 2018 est d'autant plus impressionnant que la production mondiale a reculé de 1 %, au cours de l'exercice 2018. Phénomène qui a particulièrement frappé la Chine et l'Allemagne, relève le président de Plastic Omnium. Pourtant, en Asie (dont Chine), l'équipementier français a gagné 7,1 %, à 1,41 milliard d'euros (17,2 % du CA). "Nous réalisons 15 % de notre chiffre d'affaires en Chine avec 25 constructeurs entièrement chinois, note Laurent Burelle. Cette part va monter à 30 % dans les cinq ans". Dans le même temps, Plastic Omnium s'attend à voir sa part de marché passer de 9 % à 15 % sur le segment des réservoirs et de 25 % à 28 %, sur celui des éléments de carrosserie.
Avec un poids de 54,4 %, soit 4,48 milliards d'euros de CA, l'Europe-Afrique demeure la zone géographique la plus importante pour l'équipementier. Elle a enregistré une croissance de 1,7 % en 2018, à taux de change et périmètre constant. L'Amérique du Nord se glisse au deuxième rang, à 2,14 milliards d'euros (+ 1,1 %). Aussi modeste soit-elle dans le tableau, l'Amérique du Sud n'a rien à leur envier. Le bilan mentionne un gain de 2,1 %, à 193,2 millions d'euros.
Les constructeurs asiatiques représentent 24 % des clients de Plastic Omnium. Ils sont devancés par les allemands, à 38 %. Les américains pèsent 22 % (dont 9,1 % pour GM et et 8,3 % pour Ford) et les français 15 %. On note un déséquilibre entre PSA qui, avec un poids de 10 % dans CA de Plastic Omnium, est le principal consommateur mondial des produits de l'équipementier et Renault, dont les 5 % (autant que Chrysler) reflètent une stratégie de "fait maison".
Prudence pour les trois prochaines années
Pour 2019, Plastic Omnium abat la carte de la prudence. Contre toutes prévisions d'analystes, qui prévoient de très légères hausses de la production, le groupe va prendre ses décisions stratégiques sur la base d'un secteur industriel "flat", durant les trois prochaines années. De fait, Laurent Burelle anticipe un "premier semestre compliqué", avant un "rebond", au deuxième. "Nous devrions achever l'exercice 2019 avec une dynamique de hausse supérieure de 5 % au cadence de production."
Les sources de croissance sont toutes trouvées. Outre le recentrage industriel sur l'automobile qui a été opéré, Plastic Omnium a finalisé l'acquisition des 33,3 % de parts de Mahle dans la coentreprise HBPO, portant à 66,67 % son influence dans les votes. "HPBO n'a pas été intégré au résultat 2018, mais si tel avait été le cas, explique le président, "alors le chiffre d'affaires aurait atteint 8,95 milliards d'euros." Contre 8,25 milliards d'euros pour le bila 2018 présenté.