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Industrie

Objectifs CO2 : vers une réduction à 60 g/km d'ici 2030

Publié le 18 décembre 2018

Par Alice Thuot
4 min de lecture
La Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe sont parvenus à s’entendre sur les objectifs de réduction des émissions de CO2 des VP et VUL neufs à échéance 2025 et 2030.
Les constructeur devront réduire de plus d'un tiers le niveau moyen d'émissions de CO2 de leur VP d'ici à 2030.

 

Il aura fallu des mois de dialogue et cinq trilogies entre la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe pour enfin statuer sur les objectifs des émissions moyennes de CO2. des VP et VUL neufs aux horizons 2025 et 2030. Avec, finalement, un compromis trouvé entre les desiderata des trois institutions. D’ici à 2030, les VP devront émettre en moyenne 60 g de CO2, soit une réduction de 37,5 % par rapport à l’objectif personnalisé des 95 grammes fixé pour 2021. Les constructeurs devront passer par un objectif intermédiaire en 2025 avec une diminution de 14 grammes de CO2./km par rapport aux 95 g de 2021, soit, en pourcentage, un recul de 15 %. Pour les véhicules utilitaires légers, un objectif de réduction de 31 % a été fixé à l’horizon 2030. 

 

Les marques spécialisées conservent leur exonération, et ce, jusqu’en 2028. A noter que l’accord prévoit également un quota de 30 % de véhicules électriques et à hydrogène, toujours d’ici 2030. Plusieurs mesures parallèles ont fait l’objet de débat lors de cette cinquième rencontre. Ainsi, l’octroi de crédits aux hybrides rechargeables a été limité au cours des négociations et un plafond a été ajouté concernant le principe du double comptage des modèles rechargeables vendus en Europe centrale et orientale.

 

L’Acea s’inquiète de l’impact industriel et sociétal

 

La réaction de l’Acea à ces objectifs et dispositions ne s’est pas fait attendre -–soulagée d’objectifs inférieurs à ceux plaidés par le Parlement européen et la Commission Environnement -–, mais tout de même préoccupée par des objectifs qualifiés d’extrêmement contraignants. "Une réduction de 37,5 % des émissions de CO pourrait sembler plausible, mais elle est totalement irréaliste compte tenu de la situation actuelle. L’industrie déplore que cet objectif pour 2030 soit uniquement motivé par des motifs politiques, sans tenir compte des réalités technologiques et socio-économiques."

 

L’Association a alerté sur les conséquences sur l’industrie automobile, sur les emplois, et appelle à la responsabilité des Etats. "Indéniablement, ces objectifs extrêmement ambitieux en matière de CO2. auront un impact sismique sur les emplois dans l’ensemble de la chaîne de valeur de l’industrie automobile, qui emploie quelque 13,3 millions d’Européens. L'Acea appelle les 28 États membres et la Commission européenne à veiller à ce que toutes les conditions favorables soient réunies pour atteindre ces niveaux agressifs de réduction des émissions de CO2., notamment à travers les investissements indispensables dans les infrastructures."

 

Des objectifs jugés insuffisants

 

Autre son de cloche du côté de Transport & Environnement qui se félicite de cet accord. "Pour les consommateurs, la nouvelle loi signifie qu'il y aura beaucoup plus de choix entre des modèles abordables, économes en carburant et électriques", note l’ONG européenne. 

 

Cette dernière souligne toutefois que ces objectifs s’établissent bien en deçà de ceux nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE à l’horizon 2030, mais aussi ceux fixés dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat. "C'est un progrès, mais ce n'est pas assez rapide pour atteindre nos objectifs climatiques", note-t-elle.

 

Les politiques en France réagissent

 

François de Rugy, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, a pour sa part salué l’accord trouvé pour l’UE sur la baisse de 37,5 % des émissions de CO2. des VP d’ici 2030. "Un effort important que doit faire l’industrie automobile pour prendre sa part dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ce sera au bénéfice des automobilistes", a-t-il twitté.

 

Karima Delli, députée européenne écologiste et présidente de la Commission Transports du Parlement européen a quand a elle fustigé ces résultats. "Prise en otage par les constructeurs automobiles, cette négociation prouve que nos dirigeants sont encore incapables de répondre à l’impératif climatique."

 

Les eurodéputés socialistes ont souligné "un pas dans la bonne direction." Pour Christine Revault d'Allonnes-Bonnefoy, présidente de la délégation socialiste et radicale française, mais aussi cheffe de file de la délégation sur les transports, " le progrès est indéniable, même si nous sommes loin du compte, et surtout la trajectoire est désormais claire."

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