Michelin confiant pour 2011
Au premier semestre, Michelin a connu une croissance soutenue sur l’ensemble des marchés, avec des volumes en hausse de l’ordre de 13 %. Le chiffre d’affaires a progressé sur la même période de 21 % à 10,1 milliards d’euros. Sur le plan opérationnel, le manufacturier clermontois enregistre également un mieux, avec un bénéfice en augmentation de 18 % à 971 millions et son bénéfice net a progressé de 33 % à 667 millions. “Ces résultats sont plutôt bons, d’autant qu’ils ont été réalisés dans un contexte de hausses des matières premières record”, estimait Jean-Dominique Senard, gérant commandité et futur numéro un du groupe. A l’instar de ses principaux concurrents Bridgestone et Goodyear, Michelin doit composer avec l’envolée des coûts. Si la plus importante concerne le caoutchouc naturel, cette envolée touche aussi les produits chimiques et l’acier pour les câbles utilisés également dans la fabrication d’un pneu. Ainsi sur le premier semestre, ce facteur a pesé quelque 848 millions d’euros sur les comptes et le manufacturier a chiffré à 1,8 milliard l’addition sur l’ensemble de l’année. Reste qu’il compte bien compenser cet effet négatif “à près de 100 %” par des hausses de prix de ses pneus, dont certaines ont déjà été appliquées. De plus, la flambée des matières premières a aussi fait passer dans le rouge le flux de trésorerie du manufacturier au premier semestre (- 634 millions), qui devrait rester négatif sur l’année.
Comme on le sait, le semestre écoulé a également été marqué par le séisme qui a frappé le Japon, désorganisant la production automobile mondiale. Alors que le volume mondial des ventes de pneus “tourisme et camionnette” de première monte a progressé de 5 % au premier trimestre, il s’est effrité de 1 % au deuxième trimestre, les volumes ayant décroché de 8 % pour la seule région Asie (hors Inde) après mars. Idem pour le marché du pneu poids lourds, en hausse de 25 % au premier trimestre et de seulement 10 % au deuxième.
Toutefois, le manufacturier clermontois demeure relativement optimiste, puisqu’il s’est risqué à relever ses objectifs quantitatifs annuels. Il vise à présent une progression de ses volumes de l’ordre de 8 %, contre une hausse d’au moins 6,5 % attendue jusqu’alors. En revanche, les prévisions relatives au résultat opérationnel demeurent inchangées, toujours vues “en croissance”.