Les ventes Michelin en hausse
Le moins que l’on puisse dire, est que Michelin boucle le premier trimestre de l’année en cours dans le vert. En effet, la firme de Clermont-Ferrand annonce des ventes nettes de plus de 5 milliards d’euros, en hausse de 28 % par rapport au premier trimestre 2010. En fait, il s’agit de ventes historiquement élevées, avec des volumes en hausse de 16,5 %, grâce à la poursuite du rebond des marchés. Plus concrètement, cette forte croissance des volumes, qui se compare à un début d’année 2010 encore en reprise dans les pays matures, a été amplifiée par des achats d’anticipation dans un contexte d’augmentations continues des tarifs. Dans le contexte actuel de renchérissement des matières premières (+ 40 % pour le caoutchouc naturel en début d’année), Michelin poursuit sa politique de hausses des prix, démarche qui explique par ailleurs une amélioration du mix-prix de 7,7 %. Dans ce registre, pour ce qui est des perspectives 2011, les augmentations mises en œuvre ou annoncées à ce jour (selon nos sources, la prochaine interviendra début mai) devraient permettre de compenser près de 80 % du surcoût estimé (de l’ordre de 1,8 milliard d’euros en année pleine). Compte tenu de l’effet de ce surcoût sur le besoin en fonds de roulement et de l’accélération programmée des investissements, le cash-flow libre devrait être temporairement négatif sur cette année 2011.
Toutefois, en ne retenant que le segment Tourisme/Camionnette et distribution associée, les ventes nettes s’élèvent à presque 2,7 milliards d’euros, en augmentation de 21,2 % par rapport à la même période 2010. Les volumes de ventes enregistrent pour leur part une croissance de 11,3 %, grâce à la bonne tenue de la marque Michelin, au renforcement des positions sur le segment hiver et au lancement réussi du nouveau Pilot Super Sport. Ces volumes ont également bénéficié d’anticipations d’achat liées aux annonces de hausses de prix, dans l’ensemble des marchés. Ainsi, en remplacement, le marché s’est révélé très porteur en Europe centrale (+ 52 %) où il bénéficie de la consommation intérieure et d’un environnement économique plus favorable. Bien sûr, la première monte européenne n’est pas en reste avec une progression de 10 %. Il faut voir, en ce dynamisme, l’activité soutenue des constructeurs et le bon niveau des exportations.