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Industrie

Les automobilistes méfiants quant à l’utilisation des données de leur véhicule

Publié le 24 février 2020

Par Alice Thuot
3 min de lecture
Une consultation sur le véhicule autonome, lancée en juin 2019 pour une période de 6 mois, a permis de mettre en exergue les attentes et préoccupations des Français. L’utilisation des données émanant des véhicules revêt un enjeu crucial.
Les automobilistes restent méfiants quant à la transmission des données de leurs véhicules.

 

Même si le véhicule autonome a un peu été délaissé ces derniers mois au profit de l’électrification, il n’en reste pas moins un sujet d’avenir sur lequel un groupe d’experts s’est récemment penché. Celui-ci, associé à l’Automobile Club Association et le MAP, observatoire des experts de la mobilité, a été à l’initiative de la consultation baptisée « en route vers le code de la route des robots ». Lancée en juin 2019, cette consultation a mobilisé durant 6 mois plus de 1 000 personnes ayant répondu en ligne à un sondage de 80 questions abordant tous les sujets liés aux véhicules autonomes, de la réglementation à l’entretien en passant par l’AI et l’éthique.

 

Une thématique en particulier a révélé des données intéressantes : celle des données du véhicule. Il apparaît que les automobilistes souhaitent rester très prudents sur l’utilisation qui est fait des données en provenance de leur véhicule. La preuve avec quelques chiffres. Le transfert automatique des données du véhicule imposé par le constructeur ne convainc que 18,6 % des personnes interrogées qui expriment ainsi très clairement leur volonté d’avoir le choix et de garder le contrôle. Quasiment une majorité, soit 48,7 % des sondés, souhaite que l’usager puisse décider de la transmission ou non des données.

 

 La transmission oui, mais pas à n’importe qui

 

C’est justement la nature de l’information qui est déterminante dans l’acceptation de sa transmission à un tiers. Avec un fil rouge, la sécurité avant tout. Les consommateurs acceptent quasiment à l’unanimité que le véhicule collecte et transmette les informations concernant essentiellement les anomalies ou dysfonctionnements sur une pièce ou encore le risque de mise en danger de l’usager ou d’autrui, soit respectivement 94,3 et 94,8 %. En revanche, la géolocalisation reste une information sensible, dont la collecte et la transmission sont rejetées par une majorité, soit 57,5 %. La transmission du kilométrage, du temps d’utilisation ou encore de la batterie est moins sujette à caution pour 76 % des répondants.

 

Transmettre à des tiers oui, mais quels tiers ? Les personnes interrogées disent un grand oui à l’envoi au propriétaire du véhicule (97,4 %), à l’entreprise - dans le cas d’un véhicule de société - (83,1 %), mais sont en revanche plus mitigés lorsqu’est évoqué une transmission au constructeur (68,3 %) ou au réparateur (63,7 %). D’autres professionnels sont encore moins bien lotis : c’est le cas des assureurs, puisque plus de 70 % des répondants refusent la transmission des données de leur véhicule à cette profession, mais aussi des centres de contrôle technique (58 %).

 

Ces professionnels ne sont décidément pas en odeur de sainteté. Pour preuve : en cas de risque imminent, les sondés refusent à 81,2 % que le message d’alerte soit diffusé aux assureurs, près de 62 % au réparateur et même, à 55,4 %, aux forces de l’ordre. En revanche, les sondés affirment, pour 70 % d’entre eux, être favorable à la transmission aux autres véhicules, et 69,5 % aux gestionnaires de la voirie.

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