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Industrie

“Le message auprès du grand public n’appartient pas qu’à l’aftermarket”

Publié le 22 novembre 2013

Par Axel Abadie
4 min de lecture
A l’occasion de l’IAA Francfort, Peter Lake, vice-président exécutif ventes et développement de TRW Automotive, est revenu sur la situation de son groupe sur l’échiquier mondial. Une technologie haute performance, l’Asie et la communication auprès des consommateurs apparaissent comme les éléments clés de la croissance du groupe.
Peter Lake, vice-président exécutif ventes et développement, TRW Automotive.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Quelle est la situation du groupe TRW au moment d’aborder l’IAA Francfort ?
PETER LAKE.
Nous continuons notre croissance dans différents marchés. Dans le détail, si l’on regarde du côté de la Chine, c’est plutôt intéressant, et, pour tous les acteurs. L’Amérique du Nord et le Brésil sont également des marchés en bonne santé. Nous misons sur de bonnes perspectives de croissance sur ces derniers marchés, en regard notamment des prévisions de la production. Selon une étude d’IHS, sur les cinq années à venir, 60 % de la production mondiale se fera dans les BRICS. A nous de nous investir dans les technologies plus performantes pour ces marchés. Quant à l’Europe, si nous constatons que c’est devenu un marché compliqué, nous tablons tout de même sur une relance à long terme.

JA. Quel est le contexte d’évolution des marchés où TRW est présent ?
PL.
Nous arrivons à un moment très important, surtout dans le domaine de la sécurité active, où une part prépondérante de notre croissance va s’effectuer. C’est une activité à laquelle nous devons pleinement nous consacrer et où nous devons être précurseurs. Cela ne veut pas dire, pour autant, que la sécurité passive est délaissée.

JA. Cela sous-tend des investissements en R&D. Qu’en est-il ?
PL.
En recherche et développement, nous suivons notre leitmotiv “Advanced Smart Green”. Advanced, nous sommes sur les technologies semi-automatisées. Smart, parce que nous avons besoin d’une technologie pertinente, qui satisfasse aux exigences de l’utilisateur final. Il faut donc des technologies haute performance sans être uniquement Premium. C’est-à-dire des technologies adaptables, qui nous permettent de tenir nos promesses à tous les niveaux de gamme. Et Green, bien entendu, pour satisfaire une demande de produits plus “eco-friendly”, en accord avec la législation, qui progresse en ce sens. Nous plaçons donc tous nos développements dans ce trio qui est aussi, comme je l’ai dit, une promesse faite à nos clients comme aux automobilistes. Notre investissement se monte à 800 millions d’euros par an, soit environ 6 % de notre chiffre d’affaires.

JA. Comment vous positionnez-vous par rapport aux autres acteurs du secteur ?
PL.
Sur cette question, on est toujours un peu paranoïaques ! Si l’on regarde de manière globale, de plus en plus d’acteurs ont des plates-formes internationales. Et quand c’est le cas, ils ont besoin d’équipementiers qui arborent une empreinte mondiale, en ingénierie comme en production. C’est donc la tendance, on se doit d’être mondial. Et nous le sommes donc, malgré la concurrence, nous sommes où il faut ! A titre d’exemple, en Chine, nous avons 22 sites, soit un fort investissement pour répondre à ce besoin.

Cependant, notre force est de travailler, aussi, avec des acteurs à dimension nationale, notamment dans les pays asiatiques. Il faut savoir qu’avec ces acteurs, la clé reste le développement de technologies performantes. Ce qui se passe en Chine, sur une période de dix à quinze ans, est extraordinaire. Le taux de progression y est prodigieux, même sur les technologies d’aide à la conduite. Les constructeurs chinois veulent que leurs véhicules soient aussi performants que les concurrents mondiaux.

JA. Quelle est votre approche vis-à-vis de l’IAA ?
PL.
Nous sommes très sélectifs quant aux salons sur lesquels nous exposons, parce que nous nous attendons à un vrai retour sur investissement. C’est pourquoi nous sommes présents ici, et à Shanghai, deux salons à dimensions internationales. Ce sont de belles vitrines pour notre savoir-faire, et tous nos clients potentiels y sont. Ce sont effectivement des salons grand public, mais le message auprès du consommateur n’est pas seulement un message “aftermarket”. Nous devons adopter un nouveau langage pour démocratiser les technologies en développement, et ainsi faire comprendre leur nécessité. Après tout, dans les années 60, les gens ne savaient pas ce qu’était un airbag. Je suis persuadé que nous pouvons faire ce parallèle, aujourd’hui, avec les dispositifs de sécurité active.

 

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