Le malus version 2020 toucherait 54 % des véhicules contre 37 % cette année
Difficile exercice que celui des projections. C'est pourtant celui auquel s'est plié AAAData avec Le Journal de l'automobile afin de déterminer l'impact de la nouvelle grille de malus proposée dans le projet de loi de finances 2020 qui sera discuté à partir du mardi 8 octobre en commission des Finances à l'Assemblée nationale.
Cette projection ne peut cependant prendre en compte, l'adaptation des clients (particuliers et professionnels) aux nouvelles règles qui s'imposeront à eux à compter du 1er janvier 2020.
Baisse de 28 % des véhicules en zone neutre
Premier enseignement de cette projection, qui a été réalisée sur les immatriculations de janvier à septembre 2019, le volume des véhicules placés dans la zone neutre, c'est-à-dire ne bénéficiant d'aucun bonus et sans pénalité de malus, diminuerait de 28 %.
Sur les neuf mois de cette année, un million de véhicules (1 000 073 unités exactement), ont été immatriculés dans cette tranche. En considérant le même mix de véhicules sur les neuf mois de l'année 2020, ils ne seraient plus que 715 861.
Hausse de 46,5 % du nombre de véhicules malussés
Si l'on considère les véhicules malussés, c'est-à-dire ceux émettant plus de 110 g de CO2/km, la hausse est en revanche significative, puisque ce sont 46,5 % de voitures supplémentaires qui seraient impactées. Dans le cadre du marché 2019, (toujours sur neuf mois), 610 692 modèles immatriculés ont été touchés par le malus automobile. A périmètre identique en 2020, ils seraient 894 904. "Le malus automobile impacterait 54 % des immatriculations en France contre 37 % cette année entre le mois de janvier et de septembre", analyse Marie-Laure Nivot, responsable intelligence marchés chez AAAData.
Une hausse conséquente, bénéfique aux caisses de l'Etat, puisque selon les projections de AAAdata, 788,4 millions d'euros tomberaient dans le budget en 2020, contre 333,294 millions d'euros qui seront effectivement versés. Une somme, moyenne, puisque dans ce calcul, en sont pas pris en compte les amènagements comme celui proposé pour les familles nombreuses.
Le passage du malus maximal de 10 500 euros à 12 500 euros toucherait 12 213 véhicules contre 7 575 cette année. Mais c'tes surtout le coeur du marché c'est-à-dire les véhicules dont les émissions oscillent entre 117 g et 140 g qui seront le plus pénalisés : à volume constat, le montant de leur malus passerait de 65 millions d'euros à 265,8 millions d'euros !
"La fin de l'année risque d'être compliquée et nous pourrons étudier le comportement des particuliers lors du dernier trimestre. Un effet d'aubaine important devrait être visible dans les commandes", ajoute Marie-Laure Nivot.