Le gouvernement soutient les véhicules électriques

...Christian Estrosi a, semble-t-il, coupé l'herbe sous le pied à Jean-Louis Borloo. En effet, alors que ce dernier devait s'exprimer sur les "véhicules propres" le 23 septembre, le ministre de l'Industrie l'a précédé le 22, à l'occasion d'une visite sur le site grenoblois du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA). Il y a inauguré une plateforme autorisant la réalisation de batteries en petites séries et connue sous l'acronyme STEEVE (Stockage d'Energie Electrochimique pour Véhicules Electriques)*. Christian Estrosi y a, ni plus ni moins, annoncé que le gouvernement allait lancer à l'automne plusieurs appels d'offres pour l'achat de 50 000 véhicules électriques, des modèles destinés à des entreprises publiques exploitant déjà de vastes flottes de véhicules utilitaires (La Poste, EDF et la SNCF, notamment). Ces modèles devront toutefois répondre à un cahier des charges commun, ce dernier devant être constitué à partir des éléments d'un rapport que s'apprête à remettre Jean-Claude Bailly, le président de La Poste. L'annonce du ministre de l'Industrie devrait en tout cas réjouir les constructeurs français : les groupes PSA Peugeot Citroën et Renault se sont très fortement investis dans les véhicules du XXIe siècle, le premier privilégiant la technologie hybride et le second l'électrique. Ils peuvent d'autant plus retrouver le sourire qu'il ne s'agit que d'un premier volet de commandes, le ministre ayant aussi indiqué qu'il souhaitait totaliser 100 000 acquisitions d'ici à 2014.

Renault a, par ailleurs, appris qu'il allait bénéficier d'une aide de l'Etat pour son projet de construction d'usine de batteries lithium-ion à Flins dans les Yvelines. L'Etat soutiendra ce projet - tout comme celui concernant la construction d'un centre de recherche dans la région grenobloise - via le Fonds Stratégique d'Investissement. Le projet d'usine lithium-ion est porté par Renault, le CEA et la co-entreprise détenue par Nissan et Nec, AESC (Automotive Energy Supply Corporation).

Cette unité de production, qui doit produire 50 000 batteries par an au démarrage en 2011 puis 250 000 vers 2015, va nécessiter un investissement total de 1,5 milliard d'euros (800 millions d'euros pour la première phase). Rien d'étonnant donc si le ministre a également fait savoir que le gouvernement comptait maintenir la prime de 5 000 euros pour tout acheteur d'un véhicule électrique au moins jusqu'au 31 décembre 2012 et encourager la pose de prises électriques de recharge sur un maximum d'infrastructures. Les enjeux sont énormes. "Nous sommes à l'aube d'une période passionnante pour les nanotechnologies comme pour l'automobile, a déclaré Christian Estrosi. Dans les deux cas, il s'agit d'une véritable dynamique de croissance, une croissance durable, une croissance riche en emplois, une croissance respectueuse de l'environnement, une croissance bénéfique pour tous."

*STEEVE a vient de se voir dotée par les pouvoirs publics d'une enveloppe financière de 7,5 millions d'euros.