S'abonner
Industrie

Des approches et stratégies différentes

Publié le 13 avril 2011

Par Armindo Dias
6 min de lecture
Si de plus en plus de financières développent des applications pour téléphones portables de dernière génération et créent des pages sur les réseaux sociaux, elles ne visent pas toutes le même objectif. Certaines privilégient les clients finaux et d’autres leurs apporteurs d’affaires, et certaines applications se veulent beaucoup plus ludiques que pratiques. Le point avec Sémaphore Conseil.
Si de plus en plus de financières développent des applications pour téléphones portables de dernière génération et créent des pages sur les réseaux sociaux, elles ne visent pas toutes le même objectif. Certaines privilégient les clients finaux et d’autres leurs apporteurs d’affaires, et certaines applications se veulent beaucoup plus ludiques que pratiques. Le point avec Sémaphore Conseil.

Smartphones, Android, BlackBerry, iPhone, iPad… Ces appellations et marques font aussi partie du quotidien des financières. Elles sont en effet nombreuses à avoir développé des applications pour mobiles depuis la montée en puissance de tous ces supports et outils de communication, qui ne concernent plus aujourd’hui que les seuls “geeks”. Les approches des unes et des autres sont pourtant différentes. “Les établissements bancaires traditionnels tels que le Crédit Agricole, la Société Générale et BNP Paribas proposent en priorité des applications de gestion de comptes qui peuvent inclure la catégorisation des dépenses, et les sociétés de crédit à la consommation telles que Cetelem, Sofinco, Mediatis et Cofidis donnent plutôt la priorité aux outils de planification de projets, de prises de rendez-vous et de suivis de budgets”, indique Virginie Constant, consultante au sein de Sémaphore Conseil.

Toutes ces applications n’en ont pas moins un point commun : la plupart d’entre elles ne répondent pas à une logique marchande immédiate. “Elles ont été plus développées pour proposer du service et fidéliser les clients que pour “écouler” de nouveaux produits ou prestations, même si certaines tendent de plus en plus vers cela”, poursuit Virginie Constant, qui pense notamment à l’application Réserve Couleurs de Sofinco (elle permet de débloquer sa réserve de crédit en magasin). “Des constructeurs proposent également des applications B to C”, relève la consultante de Sémaphore Conseil, cette dernière pensant notamment aux applications dédiées au suivi des entretiens automobiles de Citroën et de Volkswagen ainsi qu’à celle de BMW qui permet de retrouver rapidement le lieu de stationnement de son véhicule. “Ces applications se veulent à la fois ludiques et pratiques”, résume Virginie Constant. D’autres se veulent en revanche beaucoup liées au monde des affaires car destinées à un usage exclusivement B to B. Pour preuve : Viaxel propose depuis déjà plusieurs années un tarifeur pour PDA et GE Money Bank a lancé il y a quelques mois une application de financement pour iPhone. Ces deux solutions sont bien évidemment dédiées aux apporteurs d’affaires respectifs des deux établissements financiers.

“Grim Automobiles propose régulièrement des promotions sur Twitter”

“Les applications mobiles devraient continuer à se développer y compris dans un usage B to B”, se projette Virginie Constant. Et bien évidemment cela devrait aussi être le cas avec la présence des financières sur les réseaux sociaux, qu’il s’agisse de Twitter ou de Facebook. Mais là aussi, il y a d’ores et déjà des différences de positionnement et de stratégie entre sociétés de financement. “Les établissements bancaires traditionnels sont de plus en plus présents sur les réseaux sociaux et les exploitent pour l’essentiel afin de diffuser de l’information institutionnelle ou de proposer des jeux ”, indique la consultante de Sémaphore Conseil. Les jeux leur permettent de collecter les coordonnées de nouveaux prospects. Les sociétés de crédits indépendantes y seraient moins présentes et les captives ne seraient pas trop pressées d’intégrer ces réseaux dans la mesure où l’une de leurs raisons d’être est d’inciter les consommateurs à se rendre en concessions. “Les distributeurs, revendeurs, courtiers  et constructeurs y sont en revanche de plus en plus présents”, note Virginie Constant. Les groupes Grim Automobiles, Japauto, Behra et Hg Automobiles sont par exemple déjà présents sur Facebook et/ou Twitter. “Grim Automobiles propose régulièrement des promotions sur Twitter”, ajoute la consultante. Des offres de financement seraient par ailleurs régulièrement mises en exergue sur la page Facebook de Lancia. Il n’empêche. Les entreprises présentes sur les réseaux sociaux pourraient aller encore plus loin si elles le souhaitaient. “Elles pourraient les exploiter afin de proposer de la gestion de projet de A à Z”, suggère Virginie Constant. Nul doute que certains professionnels y travaillent déjà.

------------------------
Les Chiffres du mois

9,6

C’est en millions le nombre de nouveaux crédits octroyés l’an dernier aux ménages français d’après le 23e rapport annuel de l’Observatoire des crédits aux ménages. Cela représente une hausse de 5,4 % par rapport à 2009. En 2010, le nombre de crédits immobiliers a progressé de 18,3 % et celui des crédits à la consommation de 1,8 %. A la fin de l’exercice, 13,7 millions de ménages avaient un crédit en cours, avec pour la première fois depuis quinze ans, une part de ceux détenant des crédits immobiliers supérieure à celle de ceux détenant des crédits à la consommation (30,5 % contre 30,1 %). La part des ménages qui ont eu recours à un crédit à la consommation pour financer un projet (automobile, équipement de la maison…) s’est stabilisée alors que l’utilisation des crédits pour financer des dépenses de loisirs, de vacances voire de consommation a fortement reculé (13,8 % en 2010 contre 15,8 % en 2009).

3 Md€

Il s’agit de la somme que va rembourser à l’Etat néerlandais le bancassureur ING. Ce dernier avait bénéficié d’une injection de capital de 10 milliards d’euros en octobre 2008 (plus de la moitié de la somme a déjà été remboursée). L’opération s’effectuera via le rachat de 200 millions d’actions d’une valeur nominale de 2 milliards d’euros et le paiement total atteindra les 3 milliards car comprenant une prime de remboursement de 50 %. ING a affiché un bénéfice net de 3,2 milliards d’euros en 2010, contre une perte de 935 millions en 2009. A noter aussi que d’après le site web du quotidien New York Post, ING a ouvert des enchères pour sa division américaine de banque en ligne ING Direct USA, une opération qui pourrait lui rapporter jusqu’à 10 milliards de dollars.

7 884

Il s’agit du nombre de micro-crédits personnels accordés l’an dernier par les établissements de crédit, selon un communiqué de la Caisse des Dépôts et Consignations (elle gère l’organisme de garantie des micro-crédits personnels, à savoir le Fonds de Cohésion Social ou FCS). En hausse de plus de 40 % par rapport à 2009, ils ont concerné un besoin de mobilité (achat ou réparation d’un véhicule, permis de conduire…) à plus de 70 %. Depuis la mise en place du FCS par l’Etat en 2005, 19 403 micro-crédits ont été accordés.  Le micro-crédit-personnel, qui vient compléter le micro-crédit professionnel qui existe depuis depuis 2008 et qui est principalement alloué via l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) ainsi que les réseaux France Initiative et France Active, est un prêt qui s’adresse aux personnes qui ne sont pas en mesure d’obtenir un prêt bancaire classique et qui ont besoin de financer un projet d’insertion professionnelle ou sociale.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle