Cri d'alarme de la filière GPL
La suppression du bonus de 2 000 euros sur les véhicules GPL décidée à la fin 2010 et entrée en application dès janvier 2011 a eu un effet catastrophique pour tous les intervenants de la filière GPL (constructeurs, installateurs, fournisseurs d'énergie…). Elle a entraîné une chute immédiate des immatriculations de véhicules GPL : elles ont dévissées de pas moins de 80 % sur les dix premiers mois de 2011. "Les ventes de ces modèles sont passées de 5 000 à 6 000 unités par mois en 2010 à seulement 30 ou 40 unités par mois en 2011", illustre Joël Pedessac, le directeur général du Comité Français du Butane et du Propane ou CFBP. Aussi, rien d'étonnant si la filière souhaite aujourd'hui que les pouvoirs publics procèdent rapidement à une modification du barème du bonus-malus, avec, d'une part, la suppression de tous les bonus pour les véhicules roulant exclusivement à l'essence ou au diesel, et d'autre part, la création d'un bonus de 400 euros pour tous ceux qui exploitent des énergies alternatives et émettent moins de 130 grammes de CO2/km (sont concernés à la fois les véhicules électriques, hybrides, GPL, GNV et ceux alimentés en Superéthanol E 85). Les malus seraient conservés en l'état, tout comme le montant du super-bonus accordé aux véhicules émettant moins de 50 grammes de CO2/km (5 000 euros). "Le bonus que nous proposons de mettre en place pour les véhicules à énergies alternatives serait suffisant pour permettre d'amorcer un marché émergeant s'il était appliqué jusqu'en 2015", poursuit Joël Pedessac. Il permettrait en outre de soutenir financièrement les technologies émergentes et donc aussi de lever quelques incertitudes chez les industriels en matière d'investissements.
Equilibre budgétaire du système assuré sur deux ans
"Nos propositions permettraient également d'assurer l'équilibre budgétaire du système sur au moins deux exercices et de réduire la part du diesel dans le parc automobile français", relève le directeur général du CFBP. Selon l'organisation professionnelle, elles seraient par ailleurs en phase avec la volonté actuelle de nombre de politiques et de responsables de collectivités territoriales de faire la chasse aux émissions de CO2 et autres NOx. "La Commission européenne estime que le mix énergétique européen en automobile pourrait être composé d'énergies alternatives à hauteur de 40 % en 2030, avec une part de l'électrique et de l'hybride rechargeable de 25 % et du GPL de 10 %", indique aussi Joël Pedessac. Ce dernier ne considère pas pour autant qu'il convient de multiplier les stations-services GPL en France, indépendamment de leur coût d'installation (de 50 000 à 100 000 euros). A ses yeux, les 1 750 unités comptabilisées à ce jour suffisent pour assurer les déplacements urbains ou sur de grandes distances des Français. A l'instar des autres intervenants de la filière, il désire simplement que la flotte GPL puisse se développer un peu plus dans l'Hexagone. D'après l'organisation professionnelle, il y a 180 000 véhicules GPL en France, contre 2,3 millions en Pologne, 1,7 million en Italie et 500 000 en Allemagne (17,5 millions dans le monde). Le coût du bonus écologique pour les véhicules GPL a représenté l'an dernier un montant de 150 millions d'euros pour l'Etat français, selon le CFBP.
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