“Créer le meilleur “location cloud””
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Face à la montée en puissance de la voiture connectée, vos interlocuteurs chez les constructeurs ont-ils changé ?
BRUNO BOURGUET. Nous avons toujours été un élément important du véhicule en tant que fournisseur de navigation. Les choses prennent du poids dans la mesure où il est question de connecter désormais le client à sa marque depuis différents points. Nous ne parlons plus de “connected car”, mais bien de “connected driving”, puisque l’on se concentre sur le conducteur et non sur le véhicule.
JA. Sur quel point vous consulte-t-on principalement ?
BB. Nous restons très modulaires dans notre approche et l’attention est portée sur les processus de fabrication de la donnée, en particulier la cartographie mondiale. Nous amenons la surcouche de services connectés et profitons du salon de Francfort pour lancer notre nouvelle plateforme Halo.
JA. De quoi s’agit-il ?
BB. Il s’agit d’une plateforme “big data” qui agrège énormément d’informations en provenance de toutes nos sources pour délivrer une information trafic de qualité, d’une grande précision, et des contenus dynamiques. A côté de cela, nous avons toujours nos SDK à disposition des clients, et annonçons la signature de deux partenariats avec Magneti Marelli et Continental. Le principe étant de leur fournir une base personnalisable à implémenter dans leurs produits livrables aux constructeurs.
JA. A quoi vous engagent ces nouveaux accords avec Continental et Magneti Marelli ?
BB. Ce que nous pouvons simplement dire, c’est que nous avons là deux équipementiers qui ont l’habitude d’évoluer sur le marché de la navigation et qui se dotent d’une solution de plateforme ouverte, basée sur notre suite logicielle, Here Auto, pour être en mesure de déployer rapidement et efficacement des structures globales et personnalisées chez les constructeurs. Ainsi libérés de certaines contraintes, notamment la mise à jour du système, ils pourront se concentrer sur les questions cruciales, telles que l’intégration dans les véhicules.
JA. Sont-ce les deux premières lignes d’une liste plus longue ?
BB. Nous avons engagé des discussions avec plusieurs acteurs. Pour mémoire, nous avons donné les détails du travail mené avec Mercedes, sur la Classe S sans chauffeur, qui nous a conduits à digitaliser avec une précision jamais atteinte la route empruntée par Bertha Benz (N.D.L.R. : femme de Carl Benz). Une démonstration qui marque le début d’une collaboration officielle en OEM.
JA. En quoi la cession de la division mobile de Nokia a-t-elle un impact sur votre devenir ?
BB. La revente des activités mobiles aura pour effet d’accroître la solidité financière du groupe. Pour Here, ce sont de bonnes nouvelles car notre ambition est claire : créer le meilleur “location cloud” de la planète. Au terme de la transaction en 2014, Nokia aura trois entités, dont NSN qui est spécialisée dans les infrastructures, Technology qui assure la gestion du portefeuille de brevets, et Here. NSN demeurera la principale de ce trio.
JA. Comment percevez-vous les ambitions des acteurs non historiques qui lorgnent sur ce marché ?
BB. Nous restons concentrés sur notre objectif. Je pense que notre approche et notre méthodologie de travail sont vraiment uniques. Nous sommes un pure player et évoluons sur ce marché depuis vingt-huit ans. Le fait d’être associés à des projets de constructeurs témoigne de la confiance qu’ils placent dans nos services. Nous sentons la pression, mais les investissements sont colossaux et constituent un élément différenciant.
JA. Avez-vous tiré un trait sur la publicité géolocalisée ?
BB. Non, mais ce n’est pas une priorité. Nos efforts se portent sur la vente de cette nouvelle licence. Ce sera pour l’heure notre seul modèle de licence pour les mois à venir.
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