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Industrie

Cora monte en température

Publié le 7 octobre 2011

Par Clotilde Chenevoy
5 min de lecture
Cora Automobile, la filiale de l’Autodistribution qui commerciale des pièces de carrosserie multimarques, accueillera, d’ici 2012, l’ensemble de l’offre thermique moteur pour le groupe. Et afin d’accompagner cette croissance, la structure s’implantera dans un nouveau site, actuellement en cours de construction.
Auguste Amieux est à la tête de la filiale AD depuis 2004.

En France, le marché de la pièce de carrosserie est détenu par les réseaux constructeurs à plus de 90 %. Quelques acteurs indépendants, comme Cora Automobile, arrivent tout de même à tirer leur épingle du jeu sur ce secteur qui pèse 1,5 milliard d’euros. La filiale de l’Autodistribution, distributeur de pièces de carrosserie multimarques depuis 1986, affiche d’ailleurs une croissance insolente en ces temps de crise, de l’ordre de 15 %. Auguste Amieux, son président-directeur général, cible “sur 2011, un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros. Entre mi-2008 et 2011, nous avons donc doublé notre chiffre d’affaires”. Cora Automobile alimente deux marchés : celui de la réparation collision, livrant en direct le réparateur (26 % du CA), et celui du renouvellement et du remplacement suite à une panne (74 % du CA), les réparateurs se fournissant directement chez les distributeurs AD.

Les résultats positifs de la filiale AD devraient perdurer, voire encore s’améliorer, puisque le spécialiste de la pièce de carrosserie se prépare à accueillir une nouvelle famille de produits dans ses racks, le thermique moteur, en plus des pièces de carrosserie et d’éclairage. Et pour améliorer la recherche des références, trois catalogues, un pour chaque famille de produits, seront dévoilés lors du salon Equip’Auto.

Pour concevoir ses catalogues, Cora Automobile dispose d’une équipe qui guette scrupuleusement les sorties et les moindres changements de style des voitures. Ils utilisent les données constructeurs, les autres bases ou encore la presse. Chaque pièce reçoit ensuite une référence Cora, couplée à celle du constructeur. La pièce rentre ainsi dans les outils de chiffrage, via Autossimo, avec un positionnement tarifaire situé en dessous du prix OE. Plus concrètement, les pièces d’origine constructeur bénéficient d’une remise de 2 à 5 %. Pour celles fournies par les équipementiers, on arrive à une baisse de l’ordre de 45 % et de 50 % dans le cadre de pièce de qualité équivalente.

Toujours dire oui à son client

L’arrivée du thermique moteur entre dans la stratégie du groupe qui souhaite centraliser les stocks sur des produits particuliers, afin que les distributeurs-grossistes AD se positionnent comme des spécialistes. Ils accèdent ainsi à un stock conséquent, et peuvent donc répondre positivement à toutes les demandes de leurs clients. Si on détaille le portefeuille clients, le réseau AD représente environ 20 % du chiffre de Cora, les agents et concessionnaires 16 %, le reste se composant de multiples réseaux et indépendants.

Pour accompagner l’augmentation du nombre de ses références, qui se montent actuellement à 50 000, le groupe a décidé de construire un nouveau bâtiment, qui triplera le volume de stockage, avec 30 000 m2 au sol sur 10 m de haut (voir schéma ci-contre). “Nous ferons un transfert progressif de l’activité, sur plusieurs années, pour accompagner le service client, détaille le P-dg. Les étapes de construction seront liées à la mise en stock, par familles entières. La première tranche, de 6 000 m2, sera rapidement construite, d’ici 2012, car nous arrivons à saturation dans les locaux actuels. Suivront ensuite les deuxième (6 000 m2) et troisième tranches (18 000 m2), pour une finalisation totale du projet d’ici 2017.” Le dirigeant précise toutefois que le calendrier sera susceptible d’être modifié selon le rythme de croissance.

Une libéralisation proche ?

Si la libéralisation des pièces de carrosserie intervient enfin en France, la filiale de l’AD s’attend à booster son chiffre d’affaires. “En 2007, la commission a validé la libéralisation de la pièce de carrosserie, avec un délai de cinq ans pour retranscrire ce point dans le droit national, résume Auguste Amieux. Or, le conseil des ministres français n’a toujours pas entériné cette décision. Les cinq années ne compteront qu’une fois le texte validé. Donc, dans le meilleur des cas, le marché s’ouvrira en 2016, si l’Etat prône une application immédiate.”

Cora Automobiles propose déjà dans son catalogue des pièces de constructeurs français, achetés en Europe. En effet, “selon la convention de Berne, la pièce devient libre de droit dès lors qu’elle est vendue au moins une fois, explique le dirigeant. Autrement dit, Cora peut ainsi acheter les pièces auprès de filiales, succursales ou concessionnaires, et ce, dans toute l’Europe, pour approvisionner la France. Nous réalisons ensuite du trading pour trouver les meilleures opportunités, bien souvent dans les pays où le marché de la pièce a été libéralisé”. Les chiffres révèlent effectivement un écart très significatif sur les prix entre marché libéralisé et non libéralisé. Ces pièces se trouvent emballées sous une boîte aux couleurs de la marque.

Sinon, les équipes de Cora se mettent à la recherche du sous-traitant ou du client de la première monte qui a fourni la pièce. Toutes ces pièces, dites de qualité équivalente, sont certifiées par les organismes TÜV (Allemagne), Thatcham (Grande-Bretagne), Centro Zaragoza (Espagne), ou Capa (USA). “L’idée étant de trouver la source initiale pour limiter les intermédiaires, explique Auguste Amieux. Ainsi, nous achetons en Afrique du Sud, à Taïwan, en Corée du Sud, au Japon. Assez peu en Chine, contrairement à ce que l’on pourrait penser.”

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